Jamais assez bien pour toi

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" I just want to make you proud
I'm never gonna be good enough for you
Can't pretend that I'm alright
And you can't change me
'Cause we lost it all
Nothin' lasts forever
I'm sorry I can't be perfect. "

*Pour une lecture avec plus d'émotions, écoutez la musique en média

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K U R T I S
Été 2014

𝓣e descends rapidement de l'autobus scolaire, le cœur rempli de joie à l'idée que l'année soit enfin terminée. Ce soir, j'ai mon cours de natation. C'est un moment que j'adore et maman m'accompagne toujours. J'aimerais que papa vienne aussi, pour voir comme je suis doué pour nager. Mon coach, monsieur Hogan, me dit souvent que je suis l'un des meilleurs de l'équipe.

J'ouvre la porte d'entrée et dépose mon sac jaune sur le petit banc, avant de retirer mes chaussures de la même couleur. Dans la cuisine, maman et papa sont tous les deux assis à la table.

— Kurtis, viens t'asseoir immédiatement ! me gronde papa.

Je me dépêche de faire ce qu'il m'a demandé. Je n'ose rien dire. Papa a l'air très en colère, et cela me fait peur.

— Nous avons reçu ton bulletin de fin d'année. Comment mon fils, celui qui a le même sang que moi qui coule dans ses veines, peut-il avoir des notes pareilles ? Ce n'est pas possible ! hurle papa en me lançant le paquet de feuilles presque dans le visage.

— Rodriguo, calme-toi, ce n'est qu'un enfant ! commence à me défendre maman.

— Prends exemple sur ton cousin Cayden. Il a de bonnes notes. Il passe ses journées à se cultiver, pas comme toi qui ne fais rien. Tu crois que tu pourras devenir policier comme moi, en continuant comme ça ?

Je sens mes yeux devenir humides. J'essaie de ne pas pleurer devant papa, il a toujours dit que c'était uniquement réservé aux filles.

Je me blottis contre ma mère.

— Maman, on va bientôt partir pour aller à la natation ?

— Oui, mon cœur. Va te préparer, me répond-elle.

— La natation, c'est un sport pour les bons à rien. Tu devrais jouer au hockey. Au moins, là, tu me ferais peut-être un peu moins honte !

Papa boit une gorgée de sa bière. Maman se lève et vient se mettre à côté de moi.

— Ça suffit, Rodriguo. Kurtis, va préparer ton sac, nous partons chez tante Evelyn pour la nuit.

— Faites donc ça. D'ailleurs, j'aurais dû épouser ta sœur. Elle m'aurait sûrement fait un gosse moins stupide ! crie mon père en nous repoussant de sa main.

Maman me prend la main et nous sortons de la maison. Je me demande pourquoi elle n'a même pas pris le temps de faire nos valises. Je vais sûrement devoir emprunter des choses à Cayden, comme chaque fois que nous devons quitter la maison à cause de papa. Je déteste porter les vêtements de mon cousin. Il n'aime pas le jaune, alors que moi, c'est ma couleur favorite. Parce que le soleil est jaune et j'adore quand il fait chaud dehors.

Je suis dans la voiture avec ma maman. Elle a l'air triste et commence à pleurer. Ça me rend malheureux de la voir comme ça. J'ai envie de la consoler...

— Maman, je ne veux plus que papa te fasse pleurer, dis-je en posant ma main sur son épaule.

Elle essuie ses larmes et me donne un câlin :

— Ne t'inquiète pas, mon chéri. Tout va s'arranger bientôt, je te le promets...

☀️☀️☀️

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