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Je penche la tête à droite et à gauche pour craquer mon cou avant d'étirer mes bras vers le ciel. J'enfile mon t-shirt et mon jean, heureuse de pouvoir enfin quitter cette atroce chemise d'hôpital.

Charlie s'occupe de prendre mes affaires dans un petit sac. Nous n'avons pas reparlé depuis que j'ai foutu ma famille d'accueil à la porte. J'avoue, je m'en veux un peu mais en même temps, aucun message, aucun appel pendant une semaine alors que je suis à l'hôpital, j'estime qu'il y a quand même de l'abus.

Mais ne plus parler avec mon frère me manque.

A - Charlie.

Il lève la tête vers moi.

A - Pourquoi vous n'avez pas cherché à prendre de mes nouvelles ? demandé-je dans un murmure.

Les lèvres pincées, il baisse à nouveau la tête.

C - Il y a eu le procès de Manolo. On était là-bas pour témoigner.

A - Pendant une semaine ?

C - Non. Bien sûr que non.

A - Alors quoi ? Vous m'avez oubliée ? Puis un jour comme ça vous vous êtes rappelés que t'avais une sœur, que Maman et Papa avaient une fille ? Enfin une fille... une fille adoptive, précisons le.

Il lâche un grand soupire.

C - Tu n'as pas besoin de préciser ça.

A - Bien-sûr que si. J'ai parfaitement compris qu'une fille adoptive aura toujours moins de valeur qu'un enfant biologique.

C - Mais non, enfin !

A - Alors explique ! explosé-je.

C - On avait peur ! hurle-t-il.

Whuut ?

A - Peur de quoi, bordel ?!

C - Tu as failli crever, Arwen ! Tu as failli ne pas te réveiller ! Tes poumons étaient tellement remplis que t'es presque morte, d'accord ?!

Mon cœur s'accélère. Ma gorge se serre.

A - Personne ne m'a rien dit à propos de ça.

C - La chirurgienne nous a personnellement appelée pour nous dire que t'étais dans le coma avec peu de chance de te réveiller, explique-t-il plus calme. E-et... pour nous faire à l'idée, on a demandé à ne plus avoir de nouvelles jusqu'à ce que ton état soit sur à 100%. On ne t'a rien dit pour pas que tu te sentes en danger, pour pas que tu t'inquiètes.

A - Vous êtes des putains d'idiots ! Qui fait ça ?! Je me sentais atrocement seule et délaissée ! J'aurais voulu que vous soyez là pour moi plutôt que de me laisser crever seule dans mon coin !

C - On sait. Paul nous a appelé et nous a dit ce que tu ressentais. On c'est rendu compte de notre connerie alors on a accouru. Mais le mal était fait, on t'a blessée.

Je me pince l'arrête du nez en soupirant, avant de prendre mon sac de ses mains et de sortir de la chambre. Mes parents sont là, avec Kyra.

A - Tu savais que j'ai failli crever ? demandé-je à ma belle blonde.

K - Pas avant quelques minutes, répond-elle la voix vacillante. Je serais venue bien plus tôt, sinon.

Je caresse sa joue avant de me tourner vers Gilles et Solène.

A - Vous êtes idiots. Ça ne vous ait pas venu à l'idée que si je devais crever j'aurais préféré ne pas être seule mais entourée des gens que j'aime ? Les adultes sont vraiment trop cons, des fois, terminé-je en prenant la main de Kyra. Attendez nous ici.

Au-delà Des LimitesWhere stories live. Discover now