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Mes paupières s'ouvrent à un petit mouvement à côté de moi. En face de moi, le visage de Kyra bouge légèrement. Ses sourcils se froncent alors qu'un petit son de douleur lui échappe.

A - Hey...

Ma professeur ouvre les yeux. Fatigué. Son regard est fatigué. Je caresse sa joue du bout des doigts, délicatement, histoire de lui donner un peu de douceur.

K - Salut.

A - Bien dormi ?

K - Pas vraiment, non. On est à l'hôpital, j'imagine ?

Je hoche la tête.

A - Tu as mal ? supposé-je devant son air crispé.

A son tour d'hocher la tête.

A - Je vais appeler une infirmière, dis-je alors en me redressant après un baiser sur sa joue.

Je sens d'abord sa main me retenir, mais finalement me lâcher, certainement trop souffrante pour me demander de rester avec elle. De retour avec une femme infirmière dans la trentaine, elle s'occupe de Kyra pendant que j'offre autant de sourires et de regards d'encouragement à ma petite amie que possible. Lorsque l'infirmière s'en va, je retourne auprès de ma blonde.

A - Tu te souviens de tout ce qu'il s'est passé ? demandé-je doucement.

K - Oui oui. Je me suis levée, j'ai ouvert et je n'ai pas eu le temps de réagir que ce type m'a plantée avant de partir en courant.

A - Et tu as vu son visage ?

K - Pas entièrement, il avait un espèce de masque chirurgicale pour lui cacher le bas du visage. Il avait l'air assez jeune, dans la vingtaine je dirais.

A - Ok.

Après un petit silence, je décide de ne pas poser plus de question pour ne pas la mettre plus mal à l'aise que ça et de simplement l'embrasser comme je l'ai déjà fait tant de fois, sa main venant trouver la mienne. La porte s'ouvre soudainement, laissant entrer deux agents de police. Le visage de Kyra devient pâle comme un linge. Immédiatement, je m'écarte et lâche sa main, me recule contre le mur, prise de sueur froide même si j'essaie tant bien que mal de ne pas le montrer.

Le stress monte bien trop vite. La police a plusieurs raisons d'être ici, mais pour laquelle ils viennent ? Pour l'agresseur ou notre relation d'élève à professeur ?

??? - Je suis l'agent Payard, et j'aimerais vous interroger, Mme. Leroy, déclare l'un des deux agents, le plus âgé.

Kyra hoche la tête avec un faux sourire. J'aperçois qu'elle avale difficilement sa salive, se posant certainement les mêmes questions que moi.

Elle tourne son visage vers le mien, le regard inquiet et perdu de ne pas savoir ce qu'elle doir faire. Je lui souris de manière rassurante, espérant qu'elle comprenne qu'elle a tout mon courage puis sort de la pièce, la laissant seule avec deux agents de police.

La porte fermée, je m'appuie contre le mur, la peur au ventre.

A - Pourvu que ce soit pour l'homme à capuche, murmuré-je.

Charlie, chocolat chaud à la main s'approche de moi.

C - Tout va bien ?

A - Y'a la police dans la chambre. E-et... je crève de trouille parce que je ne sais pas si c'est pour notre relation ou pour l'agresseur, avoué-je.

C - Pour l'agresseur, c'est papa qui a appelé, dit-il en haussant les épaules.

Je soupire de soulagement. Donc ils ne devraient pas poser de question sur notre relation. Je relève la tête, constatant que le nez de Charlie est toujours pansé.

Au-delà Des LimitesOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz