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Je me sens... tellement vide et frustrée ! Je lâche un grand soupire, puis réalise. Quelqu'un vient de sonner. C'est à dire que quelqu'un va peut-être entrer. Il ne m'en faut pas plus pour me redresser et prendre ma robe et mes chaussures avant de courir dans la chambre de Kyra alors qu'elle ouvre la porte. De là haut, j'entends un "Surprise !!!" venant de plusieurs personnes.

Je soupire fortement, puis vais dans la salle de bain. Si des gens doivent me voir ici, ils doivent absolument croire que rien de sexuel ne s'est produit, qu'on a juste mangé un gâteau entre grande sœur et petite sœur de cœur.

... urk... rien que de penser Kyra en tant que sœur me fait trop bizarre.

Je me sens trop frustrée, je suis deg' ! Je profite de la salle de bain pour me recoiffer, démaquiller au moins mes lèvres après avoir remis ma robe, retiré ma broche. Ouais... alors on a un problème : les morsures rouges avec de parfaites traces sur ma peau à tel point qu'on peut compter combien de dents sont entrées dans ma chair. Heureusement, les principales sont sur ma poitrine, mais celles au-dessus de ma clavicules et dans mon décolleté sont vraiment très visibles. Je me déplace rapidement et silencieusement dans le couloir quand j'entends :

??? - Arwen ?

Ma gorge se serre. Je soupire et réponds à John sans me retourner.

A - Salut.

J - Qu'est-ce que tu fous là ?

A - Je fête l'anniversaire de ma copine, répondé-je froidement.

J - Je t'avais dit de ne plus la toucher. Tu ne la mérites pas.

A - Toi non plus, tu l'as harcelée pendant un mois jusqu'à ce qu'elle te dise aimer les femmes. Fous moi la paix, maintenant. Parce que contrairement à toi j'ai pu lui offrir des choses à sa valeur.

J - Comme quoi ?

A - Redescend et tu le sauras.

Sans un mot de plus, je vais dans la chambre de Kyra, mais John me suit. Quel con celui-là...

Rentrer dans cette pièce me rappelle l'été.

J - Qu'est-ce qui fait sourire l'idiote que tu es ?

A - Le souvenir de ma première fois avec Kyra dans ce lit , répondé-je avec un ton suffisant. Elle était tellement douée, à la fois douce et sauvage... et l'est encore.

L'expression de John se décompose à mes dires. J'ouvre le placard pour y piquer un pull blanc évidemment trop grand pour moi, ainsi qu'un jean noir troué et des chaussettes

A - Tu peux au moins te retourner, je vais me déshabiller.

J - Je ne veux pas que tu voles quelque chose.

A - Pour le nombre de fois où je suis venue, il n'y a toujours rien qui manque.

J - Qui t'autorise à prendre ses vêtements, hein ? tonne-t-il avec rage.

Sans un mot j'enlève ma robe sous son regard haineux. Il regarde les morsures des dents de Kyra avec attention et stupéfaction. Je hausse un sourcil avant de lui dire.

A - Tu te retournes, maintenant ?

Il ne répond pas. Soudainement, Kyra déboule dans la chambre accompagnée de sa collègue d'anglais. Elles dicutaient tranquillement lorsqu'elles voient John m'observer presque nue. J'opte pour une bouille terrifiée du professeur d'anglais, serrant le pull blanc contre ma poitrine. Kyra s'approche de son collègue et lui met la baffe de sa vie.

K - Non mais ça va pas de la regarder comme ça ?! hurle-t-elle le visage déformé par la colère.

John semble reprendre ses esprits tendit que Mme. Porto me prend dans ses bras.

Mme. P - Ça va ? Il ne t'a rien fait ? demande-t-elle pendant que Kyra s'engueule avec John.

A - Il ne voulait pas sortir pour que je me change en disant qu'il ne voulait pas que je vole quelque chose. Mais merci d'être venue, madame.

Mme. P - Appelle moi Karen.

Elle fronce les sourcils, semblant remarquer quelque chose. Elle pose la main sur ma joue, m'obligeant à tourner ma tête vers la droite.

Ka - Mais qu'est-ce que... ? Qui t'a fait ça ?

Je ne réponds pas. Une troisième personne entre dans la pièce.

A - Mme. Guerin ? murmuré-je apeurée par tant de monde.

Mme. G - Qu'est-ce qu'il se passe, ici ?

Elle tourne son regard vers moi, sa bouche s'ouvre de stupéfaction.

Nous tournons toutes la tête vers les deux profs d'anglais les plus jeunes lorsque le bruit sourd d'une deuxième claque se fait entendre. John se masse la joue.

J - Tu n'aurais jamais dû la laisser t'approcher, elle veut juste des putains d'augmentation de notes en couchant avec toi. Tu risques ton poste avec cette petite amourette de passage de merde !

K - Tu sais très bien que c'est faux ! Ni elle ni moi n'avons fait exprès de tomber amoureuses ! Et j'en ai rien a foutre de mon poste si ça me permet d'être heureuse avec elle !

Un grand silence s'installe dans la pièce. Seul le bruit de la respiration excessivement forte de Kyra se fait entendre, jusqu'à ce qu'elle redevienne normale.

Les larmes aux yeux, je me détache de Karen le pull dans la main, marchant jusqu'à Kyra. Ma blonde se tourne vers moi, les larmes roulant sur ses joues.

A - Vraiment ? murmuré-je la voix brisée par l'émotion.

K - Vraiment, Ren.

Ses bras viennent m'entourer de même qu'un baiser se pose sur le haut de mon crâne pendant que je la serre aussi contre moi.

Ka - Alors la rumeur était vraie ?

K - Oui.

Ka - Mais tu l'aimes.

K - Oui.

Ka - Et elle aussi.

A - Oui, déclaré-je en souriant tristement à Karen.

Kyra prend le pull de mes mains et le passe au-dessus de ma tête pour me couvrir. J'enfile les bras avant de me blottir à nouveau contre elle.

K - Cécile, je t'en prie. Essaye de comprendre, murmure ma professeur en s'adressant à Mme. Guerin.

Celle-ci soupire.

Mme. G - Voilà ce qu'il va se passer. On va tous descendre, s'asseoir autour de la table de la cuisine une fois qu'Arwen aura mis un pantalon, puis vous allez tout nous expliquer du début à la fin.

Nous hochons la tête. Les trois autres descendent pendant que je reste avec Kyra. J'enfile le pantalon. Elle rit à cause de la taille trop grande du bas qui cache mes talons et le haut de mes pieds tout en me poussant à m'asseoir sur lit, puis se baisse pour faire les ourlets du pantalon à mes chevilles.

A - Merci.

K - De rien.

Elle se met à genoux devant moi, entre mes jambes.

K - Écoute mon Chat. Ça va aller d'accord ? me rassure-t-elle.

A - Je ne veux pas que tu perdes ton poste à cause de moi, déclaré-je.

K - Je sais. Mais on s'en fout. Je ne veux pas me séparer de toi pour un boulot. Je t'aime trop pour ça. Même si ce serait toujours mieux que je ne me fasse pas virer...

A - Tu risques de faire de la prison.

K - Je le sais aussi.

La jolie blonde caresse ma joue en soupirant.

K - Je préfère faire de la prison plutôt que de te perdre, d'accord ? Et puis tu as failli mourir, je ne veux pas avoir une frayeur pareille à nouveau. J'ai failli te perdre une fois, pas deux.

A - Je t'aime tellement, dis-je en me laissant glisser dans ses bras.

K - Je sais. Moi aussi, chérie. Moi aussi.

A - Au pire je paye ta caution, murmuré-je faisant rire Kyra.

Au-delà Des LimitesWhere stories live. Discover now