Chap. 9

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J'ai réfléchi toute la soirée de la veille sur comment je pourrais contacter le détenteur de la liste.

Cela m'a prit une quinzaine de minutes pour comprendre que le seul moyen de le joindre était le milieu de toute cette histoire.

La liste.

Et il est vrai qu'après cette découverte je me suis sentie on ne peut plus stupide.

J'ai donc demandé à Aristide de me donner accès à la liste, et il m'a tout de suite envoyé le lien, sans aucune question.

Je n'ai pas perdu mon temps et j'ai écris "j'ai besoin de te parler" à la place de mon nom, en haut de la liste.

Puis je suis allée me coucher, et je me suis endormie après avoir été victime d'un raz de marées de pensées.

***

Le son de mon réveil -que j'ai en horreur- explose dans mes oreilles, et j'émerge immédiatement du pays des rêves.

"Du pays des rêves", plus niaise tu meurs.

J'enclenche ma routine du matin en partant me doucher. En sortant de la baignoire, je m'attarde longtemps sur le mascara de ma mère, posé sur la petite étagère grise en dessous du miroir.

Je ne me suis jamais maquillée, je n'en ai jamais ressenti le besoin, mais en ce moment, j'ai la désagréable impression de beaucoup trop manquer de confiance en moi.

Suis-je bête ? Ce n'est pas du maquillage qui va m'aider.

J'enfile un vieux pull gris à capuche appartenant à mon frère, qu'il a laissé la dernière fois qu'il a daigné nous rendre visite. Je mets mon jean noir habituel et je descends mon sac et mes baskets.

Dans la cuisine, je retrouve mes parents tous les deux attablés devant des tartines et du thé, je me contente de prendre une barre de céréales du au manque de temps et l'engloutis en deux temps trois mouvement. Je me brosse les dents, enfile mes baskets, dépose mon sac sur mon épaule et je claque la porte en criant "à ce soir, bonne journée".

J'aperçois le pick-up de Douglas, et inconsciemment je souris.

Je me dirige vers la voiture et je monte dedans en saluant Douglas.

Je remarque un sac à mes pieds et je m'attarde dessus pour voir quel est le logo dessiné.

- Excuse-moi, j'ai fait quelques courses hier, tu peux le mettre derrière s'il te dérange, me dit-il.

- Oh non.. pas du tout.. je me demandais juste ce que c'était, dis-je en rougissant doucement.

- Ce sont des vinyles, me dit-il en souriant et en gardant le visage tourné vers la route.

- Des vinyles ? Où est-ce que tu as pu t'en procurer ? demande-je en fronçant légèrement les sourcils et en observant le sac à mes pieds.

- Dans un magasin, c'est un endroit où l'on peut prendre des affaires, ou de la nourriture, contre une somme d'argent, me dit-il sérieusement, toujours concentré sur la route.

Je rigole, enfin je ne sais pas si on peut appeler ça comme cela, c'était plutôt un pouffement.

Il se retourne vers moi et sourit.

Le genre de sourire que l'on fait lorsqu'on est fière de quelque chose, quand c'est pour avoir fait rigoler quelqu'un il est souvent accompagné d'un petit regard, un regard de vérification, pour être sûr que l'on a réellement fait rigoler quelqu'un.

Je rougis -quelle surprise-, je devrais peut-être rester rouge tout le temps, j'économiserai quelques allers retours de sang.

- Je ne savais pas que l'on pouvait encore trouver des vinyles, explique-je.

La (fausse) listeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant