Chap. 28

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Je marchais avec Aristide pour aller en cours, j'avais prévenu Douglas de ne pas venir me chercher en voiture étant donné qu'il le faisait tout le temps, ce que j'adorais d'ailleurs.

Aristide me racontait sa vie, et ça m'intéressait réellement mais j'avais du mal à me concentrer sur ses paroles à cause de mon coeur qui battait fort dans ma poitrine et du noeud dans mon ventre.

Aujourd'hui je devais passer à l'oral devant toute ma classe pour réciter un cours. Tout ça à cause d'un professeur qui avait voulu montrer son autorité sur la mauvaise personne.
Le problème n'était pas le cours, je le connaissais, le problème était d'être debout au tableau devant toute ma classe.

Je paniquais déjà à l'idée de paniquer.

Non en fait dire que j'allais paniquer était un euphémisme, j'allais trembloter, rougir comme jamais et perdre mes mots. J'allais sentir le battement de mon coeur dans chaque parcelle de mon corps, j'allais avoir si chaud que je rougirais encore plus et ainsi de suite. J'allais essayer de me cacher et d'éviter une honte proéminente, par instinct, sauf que généralement c'était le genre de chose qui me rendait encore plus étrange et gênante, chercher tous les moyens pour me sortir de cette situation.

Et le prof dirait une fois de plus que j'étais timide, mais non cela n'avait rien à voir, un système émotionnel qui fonctionne de façon exacerbé, c'était cela le problème.

On n'envoie pas un blessé sur un terrain de football, vous vous souvenez ?

Alors pourquoi diable est-ce que l'on m'obligeait à me pointer au tableau où j'allais faire une crise de panique et être à jamais traumatisée par cette expérience !

Le système scolaire- non en fait le système tout court, avait besoin de prendre en compte que certaines maladies mentales tel que l'anxiété existaient réellement.

Ce n'était pas qu'une question d'anxiété, il y avait aussi le fait que cela m'épuisait énormément, toute cette activité dans mon esprit et mon corps, plus mon rejet et ma façon d'essayer de l'éviter, m'exténuait.

Et personne ne me prenait au sérieux, j'étais juste une timide qui rougissait parce qu'elle était gênée.

- Tai ? Si je te saoule dis-le moi, dit Aristide l'air vexé.

- Quoi ? Non, je suis désolée ça m'intéresse vraiment ce que tu dis mais seulement je dois réciter mon cours devant toute la classe tout à l'heure et ça me stresse.

Il sourit en me regardant.

  - Tout s'explique, mais tu te souviens de ce que je t'ai dit ? me dit-il.

- Me foutre du regard des autres et respirer calmement, je sais, c'est un super conseil mais je n'arrive pas à l'appliquer, je n'arrive pas à me contrôler, dis-je en baissant les yeux.

- Tai tu t'en fous ! Tu vas réciter ton cours, ça va durer deux minutes, tu vas probablement rougir mais c'est pas grave ! Ne regarde pas le sol mais fixe un point.. une fenêtre fixe une fenêtre ! Comme ça tu n'auras pas l'air de vouloir te cacher, et si tu entends quelqu'un rire ne le prend pas pour toi, son voisin aurait très bien pu lui faire une blague ! Ok, alors je récapitule ! Tu arrives, tu n'attends pas que le prof t'appelle sinon tu vas paniquer pendant tout le cours et cela va d'autant plus te stresser. Et tu auras l'air d'avoir de l'audace, c'est bien ça ! Tu ne te places pas trop au milieu et tu fixes la fenêtre, n'oublie pas la fenêtre, tu penses à ton cours et seulement à ton cours, tu ne calcules pas tes mains qui tremblent où le fait que tu rougisses, tu penses juste à ton cours et tu le récites, comme si ta vie en dépendait. Tu finis, tu vas à ta place et tu relâches la pression, ça marche ?

La (fausse) listeDonde viven las historias. Descúbrelo ahora