La (fausse) liste

Chap. 11

Ben.

Un sourire s'étire sur son visage, et il s'avance vers moi.

Je vois qu'il s'apprête à m'enlacer mais je ne suis vraiment pas prêtre pour ça. Je lève rapidement ma main et recule d'un pas.

- Salut, dis-je, j'ai des devoirs, je monte, rajoutais-je avant de m'enfuir dans ma chambre.

Est-ce que c'est une blague ?

Est-ce que c'est une putain de blague ?

Le jour où je me rends compte que mon frère n'est plus qu'un souvenir lointain, il réapparaît.

Je dois être maudite. Ce n'est pas possible autrement.

J'essaye de travailler, histoire d'être libre le reste du week-end.

Je passe une heure et demie sur une dissertation d'anglais, jusqu'à ce que Ben apparaisse dans l'encadrement de ma porte.

- Hey, dit-il, je peux entrer ?

Il arbore un petit sourire innoncent sur le visage.

Pourtant il est tout sauf innocent.
Est-ce que je viens de penser qu'il n'était pas innocent ?

Toute ma colère est ressortie, géniale.

J'hoche la tête, il rentre.

- Comment tu vas ? me demande t-il.

- Bien, répondis-je en me retournant vers ma dissertation.

Je n'ai pas envie d'entamer une discussion avec lui comme si on s'était vu hier.

Cela fait un an et demi que je ne l'ai pas vu, et environ quatre ans qu'on ne se parle plus comme de vrais frères et soeur.

- Tout va bien ? me demande t-il dans mon dos.

Tout va bien ?

Tout va bien ?!

Bordel, il le fait exprès ?

- J'ai juste beaucoup de travail, dis-je, je n'ai pas envie d'avoir cette conversation avec lui maintenant.

- Ok, je te laisse alors, dit-il gentiment.

T'inquiète, j'ai l'habitude.

Il sort de ma chambre et referme la porte derrière lui.

Je soupire, quelle poisse !

Bon, cette dissertation est enfin terminée, je crois que j'ai quelques exercices de Sciences à faire aussi.

Est-ce qu'il y a quelque chose de plus embêtant que les devoirs sur Terre ?

Exepté les mauvaises surprises.

Non mais sérieusement, on passe notre journée à travailler, et il faut qu'en plus ils nous rajoutent du travail à faire chez nous.

Il y a peut-être une utilité que je ne vois pas.

J'arrête de penser bêtement et je m'attaque à ces exercices de Sciences.

Les professeurs ne sont pas réglos.

***

- Taissa, vient mettre la table, dit ma mère depuis la cuisine. 

Et le revenant il peut pas la mettre ?

Non parce qu'à mon souvenir cela fait quatre ans qui ne l'a pas mise.

Littéralement.

Je reste assise sur mon lit, frustrée que ma mère fasse comme si tout était normal.