La (fausse) liste

Chap. 35

Aucune nouvelle.

Rien depuis ces messages inattendus.

J'aurai dû le savoir à la seconde où j'avais vu apparaître son nom sur mon écran, que c'était mauvais.

J'aurais dû le savoir qu'il me ferait du mal. À nouveau.

Il m'avait renvoyé à cet état de tristesse profonde, et je n'arrivais pas à me l'ôter de la tête.

Deux semaines s'étaient pourtant écoulées. Deux semaines pendant lesquelles j'avais d'abord espéré, avant de comprendre qu'il ne reviendrait pas.
J'avais relu les messages plusieurs fois, pour être sur de ne pas avoir rêvé. J'avais même failli lui renvoyer un message, mais je ne pouvais pas autant me rabaisser. J'avais déjà perdu beaucoup de ma dignité dans cette histoire.

Deux semaines durant lesquelles je l'avais vu, avec cette fille.

J'avais appris il y a deux jours qu'ils étaient ensemble, par Brett. Le soir en rentrant chez moi, je m'étais écroulée dans mon salon et j'avais pleuré, toute seule, sur le sol.

J'avais l'impression que la douleur ne s'en irait jamais, que toute ma vie je n'aurai que Douglas en tête.

C'était encore plus dure qu'au début, il avait frappé au moment même où je commençais à aller mieux, et c'en était trop pour moi.

Il m'avait donné une seconde de répit, pour m'achever de plus belle.

Je voulais ne plus rien ressentir, ça me faisait trop de mal.

Le bal de fin d'année avait lieu ce soir et je n'avais plus aucune envie d'y aller. Il me rappelait seulement que j'avais eu envie d'être accompagnée de Douglas quand nous parlions encore.

Mais aujourd'hui, quel but avais-je à m'y rendre ?

Je n'avais ni cavalier, ni robe, ni envie.

C'est d'ailleurs ce que je venais de dire à Maya par message alors qu'elle me demandait à quelle heure je comptais venir.

Mon téléphone sonna aussitôt.

- Allô ? dis-je en décrochant.

- Comment ça tu ne vas pas au bal ?! Tu crois que tu vas rater le bal de fin d'année ? scandait Maya à l'autre bout du fil.

- J'ai pas envie et puis j'ai même pas de robe, ni de cavalier, soupirai-je.

- Et alors ? Une robe on peut t'en trouver une aujourd'hui et je suis sûr qu'Aristide ou Brett se feraient un plaisir de t'accompagner, tenta t-elle.

- Non vraiment je le sens pas, j'ai aucune motivation, insistai-je.

- Bon, j'arrive chez toi dans trente minutes, dit-elle avant de raccrocher.

- Quoi ? Pourquoi ? demandai-je alors mais elle avait déjà raccroché.

Super.

Une demie heure plus tard, Maya sonnait à la porte de chez moi, un énorme sac au bras.

- Je te jure que tu vas venir, plus d'excuse, furent les premiers mots qu'elle me dit.