Chap. 31

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Fin du chapitre précédent :

Quelques semaines passèrent, je continuais de passer mon temps avec Douglas, bien que j'en accordais beaucoup à mes amis et ma famille aussi. J'essayais de faire la part des choses et il me semble que j'y arrivais plutôt bien. Je m'entraînais au volley-ball avec plus d'envie qu'avant, et plus intensément par la même occasion.

Mon père était revenu de sa cure, son addiction n'était pas si profonde que la plupart étant donné qu'il n'en prenait pas autant que certains. J'avais appris qu'il avait surtout un soucis avec la cocaïne et l'alcool, les fois où il avait pris de l'héroïne se comptant sur les doigts d'une main. C'était déjà trop évidemment, mais moins grave que je l'imaginais.
Il était de retour parmi nous et nous étions plus proche que jamais. "Après l'orage vient le beau temps" cette phrase ne m'avait jamais parue aussi vrai qu'aujourd'hui. Tout n'était pas tout rose pour autant, parfois la nuit je le surprenais dans la cuisine en train de pleurer. Ça me déchirait le cœur, mais je ne voulais pas qu'il sache que je savais. Je savais qu'il avait honte, qu'il s'en voulait et que cette épreuve l'avait détruit. J'essayais de lui apporter tout mon amour la journée, pour qu'il comprenne que je ne lui en voulais pas, pour le déculpabiliser. Ma mère sortait moins, et moi aussi par la même occasion. J'allais parfois à des fêtes le week-end avec Douglas ou mes amis, mais je ne rentrais jamais trop tard. Je ne buvais plus, je faisais tout pour éviter cette boisson. J'étais fière de moi, de la maturité que j'avais acquise, bien que je sois toujours autant une enfant qu'avant.
J'avais plus de confiance en moi, je n'étais pas non plus entièrement sûre de moi, mais en m'aimant de l'intérieur, je commençais à aimer l'extérieur aussi. Je ne savais pas vraiment pourquoi cela arrivait maintenant, je n'avais pas changé physiquement, et pourtant, quelque chose était différent. C'était plus dans la manière de me regarder, de me voir, j'arrivais enfin à m'apprécier, chose que je n'avais jamais été capable de faire, j'arrêtais de traquer le moindre défaut, de me regarder avec un regard si critique.
Évidemment ce n'était pas comme ça tous les jours, j'avais toujours des complexes, mais je les avais enfin accepté, j'avais enfin accepté qu'ils fassent partis de moi. Et surtout je me rendais compte que ce n'était pas grave.

Ma vie se déroulait pour le mieux, nous arrivions bientôt à la fin de l'année et cela se ressentait par la température et la bonne humeur qui régnait au lycée. Le bal de fin d'année approchait, et j'étais impatiente de passer ce moment avec mes amis. Et puis Maya nous avait tous invité dans sa maison de vacances pour deux semaines pendant l'été. Tout allait pour le mieux, je ne pouvais rien demander de plus.

Cependant il y avait bien quelque chose qui me tourmentait, quelque chose que j'avais appréhendé et essayé de repousser. Quelque chose qui me faisait énormément peur.

J'étais amoureuse de Douglas.

Chapitre 31 :

Le mouvement des choses, la façon dont tout peut changer en si peu de temps dans une vie.

À partir du moment où j'ai cessé de remplir mon esprit de pensées négatives, tout a commencé à changer. Je ne suis pas devenue une toute autre personne, mais une plus heureuse.

Cette haine contre moi-même s'est dissipée, j'ai réussi à me voir et à m'aimer.

L'avis des autres s'est légèrement diminué dans mon esprit, pour laisser plus de place au mien. Bien sûr je ne m'en suis pas complètement débarrassé, on ne passe pas d'un extrême à un autre, j'y pensais encore beaucoup, mais j'étais tout de même plus libre. Comment avais-je fait ? Je n'en savais rien, cela venait sûrement avec le reste. Il y avait eu une sorte de déclic dans mon esprit, une prise de conscience de ma part, j'avais en quelque sorte réalisé que ce n'était pas si important que ça après tout, que c'était extérieur et que ça ne devait pas me toucher. Ça me touchait encore bien évidemment, mais cela m'avait permis de pouvoir faire des choses aussi bête que mettre un débardeur, chose que je m'interdisais avant du à un complexe sur mes épaules que je jugeais trop carrées. Je m'étais sentie mal à l'aise au début, et j'avais regretté de n'avoir pas mis un t-shirt avec des manches, puis j'avais finalement réussi à me détacher de la petite voix dans ma tête qui me disait que les gens allaient me juger.

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