Chap. 15

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Je restai bloquée quelques instants face à lui. Ce qu'il venait de dire avait eu l'effet d'un électrochoc sur moi. Ses paroles avaient été très sérieuses et je pense que lui même ne se rendait pas compte de ce qu'il disait. Pourtant les gens ivres disent ce qu'ils pensent vraiment.

J'eus envie de lui foutre une claque, mais je n'en fis rien, nous n'étions pas dans une comédie mélodramatique.

Je pouvais le laisser là et un professeur le trouverait saoule et il aurait de gros problèmes ou le faire rentrer discrètement et l'emmener dans sa chambre.

Je choisis la deuxième option, je ne me voyais définitivement pas le laisser seul dehors alors que le jardin était immense et qu'il aurait pu faire Dieu sait quoi.

Encore une fois je pris sur moi et je rentrai dans la salle où tous les jeunes faisaient la "fête". Je longeais les murs pour ne pas être aperçue des professeurs jusqu'à pouvoir sortir de la salle et accéder aux escaliers.

Je tirais Douglas par le bras qui disait parfois quelques remarques désobligeantes que je m'efforçais d'ignorer. Il titubait et son air absent et niais me montrait bien qu'il n'avait pas bu seulement un verre.

Après qu'il m'ait enfin donné le numéro de sa chambre, nous y arrivâmes et je le fis s'assoir sur son lit.

J'aperçu une bouteille d'eau sur une table de nuit de la chambre, je la pris et lui donna.

- Tu devrais boire de l'eau, cela t'évitera une gueule de bois demain matin, dis-je en ne le regardant même pas, d'une voix vide d'émotion.

Il me prit la bouteille des mains sans me remercier, l'alcool le rendait vraiment exécrable.

- Tu devrais dormir maintenant, dis-je toujours de la même manière.

Il ne répondit rien, il enleva ses chaussures et ses chaussettes puis il se leva. Quand je le vis défaire sa braguette, je restai interdite quelques instants. Puis il fit glisser son pantalon et se retrouva en caleçon. J'étais affreusement gênée et cela devait probablement se voir sur mon visage, plus particulièrement sur mes joues.
Je tournai le visage pour qu'il ne le remarque pas.

Il enleva son t-shirt et je me forçai pour ne pas le regarder, pas que je sois incroyablement attirée par l'envie de regarder son torse mais simplement que je ne voulais pas qu'il surprenne des regards qu'il aurait pu mal interpréter. Même si je pense que dans cet état là il était difficile pour lui d'interpréter la moindre chose.

Il s'allongea sur son lit et je compris qu'il était temps pour moi de partir.
Du moins j'allais attendre un peu devant sa porte pour être sur qu'il ne ressorte pas.

- Bon, je vais y aller, bonne nuit, dis-je en me retournant et en me dirigeant vers la porte.

J'appuyai sur la poignée très lentement car j'étais persuadée qu'il pouvait déjà dormir.

- Reste avec moi, dit-il dans un souffle faible derrière moi.

Je me stoppai, je ne comprenais pas.

Il ne m'avait pas traitée de pute il y a cinq minutes ?

- Pardon ? demandé-je en me retournant vers lui, bien que j'avais très bien entendu ce qu'il voulait.

- Je ne veux pas que tu partes, répéta t-il les yeux fermés d'une voix très pâteuse.

Ses mots me provoquèrent un frisson incoercible qui parcouru mon échine.

Sincèrement, je n'avais pas particulièrement envie de retourner en bas et au moins je pouvais garder un œil sur lui tout en laissant l'alcool que j'avais moi même ingurgité redescendre.

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