Chap. 18

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Après ce troublant moment, je suis retournée faire la fête, j'ai repris des verres d'alcool, même si j'en avais déjà pris assez, je voulais juste m'amuser, vous savez, "vivre dans l'instant présent".

Vers trois heures du matin, nous sommes rentrés en voiture.

Ils n'auraient pas du prendre le volant en ayant bu et nous aurions pas du monter dans une voiture avec un conducteur alcoolisé, j'en suis consciente, mais parfois il arrive que l'on est pas le choix.

Aristide et moi sommes descendus les premiers, non sans remercier nos "accompagnateurs".

J'étais contente de ne pas avoir eu d'accident.

Aristide rentra chez lui, et je fis de même.

Je tournai lentement les clefs dans la serrure, un grand sourire aux lèvres, j'étais heureuse, à ce moment précis. Je m'étais sentie vivante ce soir.

Plus cliché, tu meurs mais j'aime les clichés.

J'ouvris légèrement la porte, et je me glissai à l'intérieur de ma maison. Je fermai la porte derrière moi.

Tout d'un coup le noir devint clair, je vis mes mains sur la poignée de la porte et je vis la porte.

Je ne respirais plus, je ne voulais pas me retourner. J'entendis une respiration, et je sus que je n'avais plus d'espoir, ce n'était pas mon frère, c'était ma mère.

Et oui, je reconnais la respiration de ma mère.

Est-ce que je peux demander la fin du chapitre ? Non ? Ah oui c'est vrai, je suis dans la vraie vie et je dois faire face à la réalité.

- Regarde-moi, la voix de ma mère était si froide que mon sang se glaça.

Ce n'est pas vraiment le bon moment pour faire des jeux de mots, pensé-je.

Je me retournai doucement, avec appréhension, la tête baissée. J'avais honte.

- Regarde-moi, me redit-elle en haussant le ton.

Je levai les yeux vers elle, mon sang se glaça à nouveau. En dessous de ses yeux, des cernes creux prenaient place. Sa bouche était droite, ses sourcils n'étaient pas froncés, mais ses yeux.. ses yeux exprimaient toute sa colère.

- Il est trois heures et demi, tu penses que c'est une heure pour rentrer ? Rentrer en cachette en plus ? me demanda t-elle.

Je ne dis rien.

- Réponds moi Taissa, tu fais cela souvent ? m'interrogea t-elle.

- Non, c'est la première fois, je te jure, dis-je.

Cette fois ces sourcils se froncèrent, et elle me scruta.

- Taissa, tu as bu ? me demanda t-elle avec dégout et surprise.

- Je.. non, enfin, j-je, un verre, mentis-je.

- Tu me mens en plus ? Je sens ton haleine alcoolisé d'ici, tes yeux sont jaunâtres et tu as cette façon de parler... Mon dieu tu n'as pas honte ? Tu sais que ton père est actuellement en train d'avoir des hallucinations et des secousses très violentes à cause de cette merde ? Tu penses que c'est cool de boire de l'alcool ? Tu es pathétique Taissa ! Tu as seulement seize ans ! Ce n'est pas possible de te mettre dans des états pareil ! Tu penses que cela fait de toi une grande ? Et bien c'est tout le contraire, cela te rend immature ! Est-ce que tu te rends compte de tous les dommages que l'alcool fait ? Est-ce que tu te rends compte de ce que c'est ? Ce n'est pas un jeu Taissa ! C'est une drogue ! C'est de la merde ! me cria t-elle. Si tu avais vu ton père aujourd'hui Taissa, il était tout blanc, il transpirait et il pleurait, il pleurait Taissa ! Il avait tellement mal, il me suppliait de lui apporter de l'alcool ou de la poudre, il me suppliait Taissa ! Il avait ces secousses tout le temps, elles s'attaquaient à tous les muscles de son corps ! Et toi tu vas avaler ce poison pour t'amuser ? Parce que tu penses que c'est marrant ? Ce n'est pas marrant, c'est dangereux, tu es tellement naïve Taissa ! Oh mon dieu, oh mon dieu ! rajouta t-elle en m'engueulant, des larmes avaient coulés de ses yeux.

La (fausse) listeWhere stories live. Discover now