La (fausse) liste

Chap. 33

- On se réveille là dedans ! La grosse voix de mon frère venait de me réveiller brutalement.

- Putain il est dix heures ! Tu peux me laisser dormir un peu le dimanche non ?! m'écriai-je d'une voix toute enrouée.

- Je te rappelle qu'on a un barbecue !

- M'en fous ! Je dormais là, râlai-je.

- Non par contre ça serait vraiment malpoli de pas y aller, la Maman a dit qu'elle nous rajoutait des couverts, scanda t-il.

Putain. Putain. Putain. Je ne voyais aucune issue de secours.

- Ok, mais on va pas y aller à onze heures, t'aurais pu me laisser dormir, dis-je pour qu'il me laisse tranquille.

- Je sais, je voulais juste te réveiller, rigola t-il.

- T'es vraiment un gros con, dis-je en refermant mes yeux.

J'avais mis énormément de temps à m'endormir hier soir, je n'avais pas réussi à m'enlever Douglas de la tête. J'avais beau vouloir garder la tête haute, quand je me retrouvais toute seule dans mon lit face au vide j'étais faible.

J'avais pleuré au moins une bonne heure, et j'y avais pensé pendant longtemps, la nuit vous emmène à des réflexions que vous n'auriez jamais de jour.

Je m'extirpais de ma couverture à contre cœur pour me diriger sous la douche.

C'était toujours un moment douloureux de me doucher, je ne savais pas pourquoi mais j'étais toujours énormément nostalgique en me lavant. C'était peut-être dû aux musiques tristes que je mettais à fond sur mon enceinte.

Après avoir pleuré sous la douche - je ne pouvais pas m'en empêcher - je me dirigeais vers mon armoire. J'attrapai un jean mom et un col roulé noir.

J'ondulais mes cheveux comme hier soir et j'appliquais le même blush et rose à lèvres nude. Le rendu me plaisait vraiment.

Je descendus prendre mon petit-déjeuner, accompagnée de mon grand frère qui n'arrêtait pas de me taquiner.

- Alors t'es prête à affronter Satan ?

Je le regardais en plissant les yeux, je n'allais pas répondre à ça.

- Souviens toi, ne fais pas de pacte avec le diable, dit-il en pouffant.

- T'es irrécupérable, lançai-je en soufflant.

Mon frère était officiellement un gros beauf sans humour, ou du moins avec un humour pourri.

- Et ne bois pas la pisse du diable, rajouta t-il. (c'est une expression pour parler d'alcool pour ceux qui ne savent pas)

- Je suis censée rire là ? C'est grave d'avoir un humour aussi nul, t'es même pas un peu marrant, me moquai-je.

- Ne viens pas pleurer quand tu seras en enfer, dit-il en rigolant à la fin de sa phrase.

Je le regardai incrédule, peut-être qu'il était juste stupide.

Vers midi, nous partions en direction de chez Douglas en voiture.

Mon cœur s'activait dans ma poitrine tandis que mon ventre se nouait un peu plus chaque minute. L'idée de voir Douglas me rendait nerveuse.