Chap. 32

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Deux semaines s'écoulèrent, probablement les pires semaine de ma vie, quoique j'ignorais ce que me réservait l'avenir, mais de mon humble vécu ces semaines étaient ce que je retenais de pire.

La tristesse semblait avoir englobé mon cœur et le berçait tendrement. Mais la sensation ressentie n'avait rien de tendre. Elle était brutale et chaotique. Elle avait réussi à me détruire en si peu de temps. Il y a des douleurs qu'un être humain ne devrait pas connaître. Des douleurs qui ne devrait pas exister tout simplement.

J'ai entendu et lu beaucoup de choses sur l'amour, dans des livres, des séries, des témoignages, j'ai même souvent imaginé cette douleur dont les cœurs brisés parlent. Mais ça ne s'approchait en rien de ce que je ressentais aujourd'hui, on ne peut pas imaginer la souffrance lorsqu'on ne la vit pas.

Il y a tellement de choses que l'on ne dit pas. La souffrance nous fait mal et nous fait pleurer, mais on ne parle pas de cette sensation qui nous dérobe complètement de la réalité, cette sensation qui nous arrache du réel. On ne dit pas que la vie ne semble plus vraiment la vie, que la lumière ne nous illumine plus comme elle nous illuminait, qu'on ne rigole plus comme avant, que notre plat préféré ne nous fait plus rien et que même une belle paire de baskets ne nous ferait pas sourire.
Non, on ne nous dit pas que non seulement on a le cœur brisé, mais qu'en plus notre âme s'éteint.

Les premiers jours, le plus dur fut de l'accepter, d'accepter que se soit vrai. Accepter que Douglas n'ait jamais été sincère et honnête avec moi. Accepter que je sois tombée amoureuse d'une illusion.

D'après ce que disaient les gens sur internet, maintenant venait la période de deuil, après l'acceptation.

Et ils n'avaient pas faux, malgré ma colère, Douglas me manquait. Son absence avait laissé un vide terrible en moi. Un vide qui me rendait folle.

La sonnerie de mon téléphone me sortit de mes pensées. C'était Brett.

Brett s'était étrangement montré très présent cette semaine. Il savait, il l'avait su avant moi.

"J'arrive devant chez toi, viens je t'emmène faire un truc" disait son message.

Je n'avais aucunement envie de sortir, ce que je lui dis, prétextant être fatiguée. La bonne excuse que personne ne croyait mais que tout le monde disait.

"Non, tu viens avec moi, faut pas que tu restes toute seule" me répondît-il.

"Je te laisse pas le choix, soit tu sors soit je viens te chercher dans ton lit" renvoya t-il.

Comment savait-il que j'étais dans mon lit ?

Il avait l'air déterminé, alors je me dis que me changer un peu les idées ne me ferait pas de mal.

Je sortis de ma couette, et j'enfilai la première paire que je trouvai. Puis je descendis voir mes parents pour leur demander. Ils acceptèrent, depuis peu ils étaient toujours sympas avec moi.

Je passai la porte et me dirigeai vers la voiture de Brett, cela me rappelait tous les matins où Douglas était venu me chercher et une vague de tristesse en plus m'envahit.

Je montai et m'écrasai sur le siège passager.

- Ça fait plaisir de voir que tu t'es mis sur ton 31 pour moi, dit Brett ironiquement.

Je baissai la tête vers mon jogging et mon gros pull, au moins j'étais à l'aise.

- Tu m'as pas vraiment laissé le temps de me changer, dis-je pour excuse.

La (fausse) listeWhere stories live. Discover now