La (fausse) liste

Chap. 30

Fin du chapitre précédent (pour vous remettre dans le contexte).

En me réveillant ce matin, je crus avoir rêvé la soirée d'hier soir, mais le mot que je retrouvai sur mon oreiller me prouva le contraire.

"Désolé je devais partir et je ne voulais pas te réveiller, passe une bonne journée"

Je souris et cela me mit de bonne humeur.

En descendant, je trouvai ma mère et mon frère dans la cuisine.

- Je ne savais pas que tu venais, dis-je avec un sourire, en allant leur dire bonjour.

- Surprise, me dit Ben en rigolant.

Cela me rappela la soirée d'hier, quand nous étions arrivés chez Nathan. Je souris à cette pensée.

- Tu as bien dormi ? me demanda ma mère.

Sentant que je rougissais, j'ouvris le frigidaire et fis semblant de chercher quelque chose.

- Oui et toi ?

- Oui, mais je me suis couchée trop tard, je n'aurai pas du rentrer si tard, dit ma mère en baillant.

C'était ma mère tout craché, chaque lendemain de soirée elle disait qu'elle regrettait d'être rentrée trop tard et d'avoir trop bu. Cela me faisait plutôt rire à vrai dire.

- Aujourd'hui c'est le jour des visites pour ton père, ce n'est qu'une fois par mois, la dernière fois j'y suis allée toute seule mais cette fois je voulais venir avec vous, annonça ma mère.

- On part quand ? demandai-je avec un sourire.

- Dans une heure ça te va ?

- Super ! dis-je avec un sourire.

Je montrais de l'enthousiasme mais la vérité était que j'étais morte de peur de voir mon père et de le voir là-bas.

J'avais si peur de l'affronter.

Chapitre 30

En arrivant devant ce grand bâtiment, je ne savais plus quoi penser.

Je me sentais si loin de chez moi, si vide et mal à l'aise que j'en avais perdu la parole.

Autour de moi, il me semblait que plus rien n'existait vraiment, j'avais simplement les yeux rivés sur ce lugubre bâtiment.

Je suivais ma mère et mon frère comme une ombre, dans le hall, on nous demanda nos cartes d'identités pour poursuivre. Après cette vérification, de grandes portes automatiques s'ouvrirent, et nous pouvions passer. Nous nous retrouvions alors dans un grand couloir, un silence de mort régnait, un silence qui me rendit encore plus inconfortable que je ne l'étais déjà.

Après avoir suivi les indications d'une infirmière, nous entrâmes dans une grande salle lumineuse. Cette salle contenait plusieurs canapés face à face, ainsi qu'un grand buffet tout le long du mur. L'endroit n'était pas très chaleureux mais on pouvait voir qu'ils avaient fait des efforts pour le rendre accueillant.

Il y avait déjà du monde, les résidents et leurs proches étaient installés dans des canapés.

Je survolai la salle du regard avant de tomber sur un grand homme qui attendait dans le coin de la pièce. Vêtu d'un jean et d'un t-shirt bleu marine à manches longues, mon père se tenait dans le fond. Lorsque son regard se posa sur nous, ses lèvres s'étirèrent en un large sourire alors qu'il venait déjà à notre rencontre.