Prologue

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Elles tombent guillerettes sur les trottoirs et les toits. Le pigeon reste pantlos du nombre de gouttelettes, chaque voiture en crissant, sans rien craindre les épanches sur le bas de robe blanche ou le soulier du passant.

Derrière les croisées closes on voit s'estomper les choses et le jour semble mourir. Dans un immense soupir, la pluie tisse son emprise autour de l'âme indécise.

Il pleut des hallebardes, normale pour un mois d'octobre en Russie. La belle nuit est illuminés par les éclairs.

On est le sept octobre mais demain sera nouveau, un huit..la date du commencement de ma nouvelle vie. Enfin.

Je vais bientôt quitter cet endroit pour changer de vie mais je ne le ferais pas sans avoir passer mes dernières heures dans mon endroit préféré.

Je cours dans les rues de Krioukovo, mon quartier depuis presque dix-neuf ans maintenant, pour aller à la salle de danse, il est presque vingt-trois heures donc la salle est sûrement vide et c'est exactement pour cette raison que j'y vais à cette heure.

Je pénètre dans la pièce miroitée une fois arrivée, je pose mon sac par terre, j'enlève mon gros Sweat et le jette auprès du sac puis je lance la musique « happier than ever » de Billie Eilish.

Le son de la musique commence à tempérer et je débute par des mouvements simples, intentionnellement rythmiques et façonnés. La dance contemporaine reste de loin ma préférée malgré que je connais pas mal de styles, grâce à ma maman, mais à travers cette danse c'est mon corps qui s'exprime librement.

Il crie, hurle toute sa peine, il exprime ses sentiments. Danser rend visible ce que nous ne percevons habituellement pas dans la vie quotidienne, c'est à dire absolument tout.

Je laisse mes émotions conduire mes gestes en dérivant dans un tout autre monde, mon cœur guide mon corps et mon cerveau s'en va dans ma danse fluide dans un monde plein de nostalgie et de traces.

Un monde censé être heureux mais qui n'est pas le cas...LE monde des souvenirs.

Flash Back: (il y'a quatre mois):

Comme d'habitude, je rentrais chez moi à pieds vers minuit de mon job. Je sais que ce n'est pas sûr pour une fille de dix-huit ans de roder toute seule dans les rues d'un quartier pareil à une heure si tardive mais je n'y peux rien malheureusement parce que je dois travailler pour moi et ma mère. Elle vient tout juste de guérir d'un grave cancer de poumons et même si elle travaillait, ça ne sert à rien, je travaille moi même dans plusieurs endroits et ça depuis mon plus jeune âge et tout ce que je gagne couvre à peine nos besoins essentiels.

Je n'en veux pas à ma mère sincèrement, elle a toujours prit soin de moi durant mon enfance. C'était toujours elle et moi contre tout le monde. Elle travaillait comme moi beaucoup sans trop se plaindre et maintenant je lui rends la pareille, même si elle n'approuve pas que je travaille à une heure pareille et surtout comme danseuse dans un bar.

Heureusement qu'il n'y a pas grand monde sur ma route de retour, je déteste ces délinquants trop osés, je sais très bien me défendre, autant physiquement que verbalement. Le meilleur ami de ma mère, Josh, un gangster américain qui nous rend très souvent visite et voir même tout le temps, il y'avait des temps qu'il restait pour des mois et j'aimais que trop bien sa compagnie, je sais que c'est fou mais il était trop sympa et gentil avec moi, il m'a apprit l'art du combat, comment utiliser un flingue et pleins d'autres techniques de défenses. J'aime vraiment Josh mais on se voit plus si fréquemment ces derniers temps à cause de son travail mais il nous rend quand même visite à chaque fois qu'il le peut et il s'intéresse toujours à mes études et mon bien être. Je ne peux pas dire qu'il est comme un père pour moi mais comme un parrain, il n'a que 35 ans après tout mais il va bientôt fêter ces trente-six ans, il est plus âgé que ma mère d'une année et quelque mois peut être.

We started together, we finish together Where stories live. Discover now