10. Oser

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Je m'adossai sur la voiture de Noah en secouant ma jambe de colère, mes ongles sont toujours enfoncés dans mes paumes aussi violement que je sentis un liquide doux et chaud me caresser le bout des doigts et je ne parle même pas des maux qui m'attaquent dans le ventre et la tête. Je ne me vois pas mais je suis sure que mon expression est ferme et dure, que mes traits sont tirés et il se peut que mes yeux soient brillants parce que je les sens me bruler mais hors de question que je me mets à pleurnicher devant tout le monde et surtout que les autres m'ont rejoint maintenant. Je sens mon cœur battre tellement fort que je suis surprise qu'il ne saute pas de ma cage thoracique, même si je le sens déjà arraché. Ma poitrine se lève et s'abaisse violement au rythme de ma respiration saccadée et je transpire, je déteste transpirer.

Chaud, froid, trop chaude et beaucoup trop froid, je ne sais pas comment je me sens.

Je dois me calmer. Et maintenant !

Elle n'a pas le droit de parler de ma mère.

Personne n'en sait rien de nous ! Comment ils peuvent dire ça ?

Pourquoi ?

- Anastasia, ça va ? Me questionna la douce voix de Flora qui me fit revenir sur terre mais pas totalement parce que je bouillonne tellement de rage que je vois noir devant moi, je les vois en flou les autres, PUTAIN ! jure la brune.

- NON ! Je..je ne..vais pa..pas bien ! je cris toute haletante, du tout.

Tout mon corps tremble pour résister à ma seule envie pour l'instant et c'est celle d'étrangler Lydia. Mon cœur se serre pour je ne sais quelle raison et je me sens trop mal.

Je fais les cents pas à présent en me tenant la tête entre mes paumes. J'ai envie de m'arracher les cheveux.

- Qu'est-ce qu'il y'a ? s'inquiète Noah.

- Une crise de nerfs, elle va finir par se calmer...je l'espère du moins.

Le reste n'est que brouillard pour moi et heureusement que personne ne m'approche de trop prêt, grâce à Flora. En un instant, je perds conscience, je tombe par terre et puis trou noir.

*****

Je me réveille peu à peu faute de noir, je me redresse un peu et je constate que je suis sur un lit qui n'est pas le mien, endormie sur un oreiller étranger dans une chambre inconnu. Elle est spacieuse en plus d'être luxueuse. C'est le genre de chambre où il y'a juste un lit, un bureau, un dressing et une télévision et tout est en blanc, sauf l'écran noir. Il y'a bien un tableau accroché sur le mur en face de moi, juste en dessous du bureau mais c'est super simple aussi, le fond est tout en noir avec un point en blanc au centre, je ne payerais pas un centime pour cette chose de ma part.

Sur la table de chevet est posé un cadre montrant un quinquagénaire au cheveux noirs, yeux noirs et à côté de lui se dresse une belle brune aux yeux verts électriques et juste au milieu, Jace mais plus jeune que maintenant, devant lui il y'a une grande table avec un gâteau presque aussi gros, les bougies forment un 18, ça doit être son dix-huitième anniversaire.

Ils sont tous souriants, ils transpirent la joie et le bonheur et je me sens mal en regardant cette photo, mon cœur se serre et j'ai comme un goût amer dans la bouche. J'ai envie de pleurer et de casser ce cadre mais j'ai aussi envie d'en faire partie. Je ressentais toujours ça en voyant mes amis bien heureux avec leurs familles, pourquoi eux et pas moi ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour vivre seule comme un loup solitaire, sans meute, ni d'amis et ni de familles. Je me sens malheureuse, après tout rien ne ressemble tant au malheur que la solitude.

Je ne devrais pas être jalouse de Jace, même si on ne s'entend pas. Il m'a défendu et protégé à de nombreuses reprises et ce fait me donne plus mal au cœur, pourquoi je suis aussi mauvaise ? pourquoi je suis comme ça avec des gens qui se soucient de moi ?

We started together, we finish together Where stories live. Discover now