Chapitre 2

1.3K 62 46
                                    

PDV Lando

Je venais de me faire déposer devant la boîte où j'avais décidé de passer ma soirée. Après avoir payé le chauffeur, je jetai un rapide coup d'œil à ma montre : 23h47. La soirée allait être normalement déjà bien entamée, ça allait compenser la fameuse musique douteuse.

Bon, je sais que vous vous demandez tous pourquoi avais-je choisi d'aller là-bas. Pour être 100% honnête, ma seule motivation était une fille. D'ailleurs, objectivement, c'était la seule et unique chose qui aurait été capable de me faire retourner à cet endroit. En plus, ce n'était pas n'importe laquelle, c'était Mia. LA Mia je dirais même. La journaliste officielle de la F1. Je vous promets que cette fille était à tomber par terre sur tous les plans.

A l'origine, je ne lui avais pas porter beaucoup d'attention. En tant que pilote, on rencontre tellement de personnes tous les jours que je la considérais seulement comme une parmi tant d'autre. Seulement lorsqu'elle avait débarqué sur les circuits en février dernier pour sa deuxième saison à ce poste, les gars avaient eu la mauvaise idée de se rencarder sur elle. Ils avaient alors découvert que nous avions le même âge. Quand je vous dis le même, c'est littéral : on est né le même jour. Ce simple détail m'avait fait changer de regard sur toutes nos interactions qui avaient suivies. Aussi rares et professionnelles soient-elles d'ailleurs. Il est vrai qu'il fallait avouer que nous ne parlions que très peu, et lorsque c'était le cas, cela restait dans le cadre de la F1. Jamais plus. Pour mon plus grand désespoir d'ailleurs. J'avais lancé de très nombreuses perches, en vain. Seulement, maintenant, j'avais une sacrée tendance à paniquer lorsqu'elle se trouvait dans mon espace vital. Ça créait des situations très gênantes comme cet après-midi où je lui avais littéralement coupé la parole devant des millions de personnes. Rien que d'y repenser, je sentais mes poils se hérisser sur ma peau. Vous pouvez être sûr que ce moment allait me hanter juste avant de dormir pendant très longtemps.

Passons, ce qui était au départ une blague avec les autres pilotes, c'était, en fait, transformé en un bon crush, malheureusement j'ajouterais. Après un an passé à essayer d'attirer son attention, je pouvais vous certifier qu'elle n'en avait pas grand-chose à faire de moi. J'attendais désespérément que Mia m'envoie un quelconque signe qui pourrait me signifier que j'avais une chance. Malheureusement, ni elle, ni l'univers semblait être de mon côté.

Quand je repensais aux histoires de mes amis, je ne pouvais pas m'empêcher d'être un peu jaloux. Pas dans le mauvais sens, loin de là, ils méritaient tous le bonheur dans lequel ils nageait. Simplement, l'éternel "pourquoi eux mais pas moi" me hantait. Si on prenait l'exemple de Pierre et Ellie, le nombre de choses qui leur étaient arrivées et dont le pourcentage de chance était inférieur à 1% était énorme. Eux, pour le coup, on pouvait bel et bien dire que le destin les appréciait. Toutes les planètes s'étaient alignés pour que leur histoire fonctionne.

Le videur me coupa dans mes réflexions et me permis d'entrer. Je n'eus même pas le temps regretter d'être venu que je la vis. Un pas dans la pièce bondée, et je tombai sur elle. J'avais peut-être parlé trop vite finalement. Note à moi-même, ne pas être si pessimiste, peut-être que l'univers ne me déteste pas tant que ça finalement.

Elle se tenait au bar, accoudée sur le promontoire, très probablement patientant qu'un serveur daigne prendre sa commande. Je m'approchais furtivement et ralentit en passant à côté d'elle. Je n'avais aucune idée de comment l'aborder, je comptais donc sur le fait que ce soi elle qui fasse le premier pas en me remarquant passer. Mes talents d'acteur se chargeraient du reste.

Premier passage, raté. Elle ne tourna même pas la tête d'un millimètre. Bon, j'attendis une petite minute avant d'y retourner, histoire que si quelqu'un m'observait, il ne pense pas que j'harcelais Mia. Après une rapide inspection des alentours, j'en conclus que personne ne me portait attention et repassai derrière elle. Rien à faire, j'étais comme un fantôme. Je recommençais à plusieurs reprises et finit par réussir. Au moment où elle fut enfin servie, elle se retourna et on se rentra, sans faire exprès, dedans. Si le destin n'était pas prêt à m'aider, j'allais m'occuper de le provoquer.

Fais-moi un signe - Lando NorrisWhere stories live. Discover now