Chapitre 13

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PDV Colleen

Le temps était comme arrêté. J'aurais sincèrement aimé que Lando ne bouge jamais, que cette proximité ne s'efface jamais. Avachie sur son dos, je pouvais sentir sa respiration ralentir. Je sentais tout mon corps s'élever et s'abaisser doucement en même temps que sa cage thoracique. Si j'avais bien vite oublié qu'on devait manger, Lando, lui, non. Je sentis sa main caresser le dessus de la mienne sûrement histoire de vérifier que je ne m'étais pas endormie. Il n'avait pas tort, j'en aurais été capable si cela avait duré quelques minutes de plus. Je décalai doucement la tête pour la caler dans le creux de son cou. Il détourna la sienne dans ma direction et déposa un baiser sur ce qu'il réussit à atteindre, mon nez entre l'occurrence. Je souris à ce contact et ramena mes bras autour de son cou.

« - T'as de la chance de pas peser lourd, je serais déjà mort sinon, chuchota-t-il.

- Ca vaaaa, c'est pas comme si je t'écrasais non plus.

- Non, non, du tout t'inquiètes, ria-t-il doucement avant de se lever brusquement, m'embarquant avec lui au passage.

- LANDO, PREVIENS AU MOINS QUAND TU FAIS DES TRUCS PAREILS ! râlais-je avant de sentir ses mains soutenir mes cuisses pour me ramener sur son dos.

- Désolé, mais moi, J'AI FAIM, rétorqua-t-il en se mettant à courir.

- FAIs mOiiii dEsssscENDre jEE t'EN suppLIIIIIIIE, le suppliais-je en me faisant secouer dans tous les sens, manquant de me manger une dizaine de mur.

- Fais pas ta chochotte roh, on est arrivé, regarde livraison à domicile, me répondit-il en me larguant sur mon tabouret. »

Après avoir repris mon souffle et trouvé les baguettes, on se mit, enfin, à table. Je finis d'ailleurs par le laisser tranquille avec le poisson et le laissa manger son assiette, je cite « non infectée », en paix. Pour un plat où monsieur Lando avait mis sa patte dedans, ce n'était clairement pas si mauvais. On s'était plutôt bien débrouillé. Si plus tôt dans la journée, j'étais bien énervée après lui pour m'avoir clairement abandonnée, ce soir, ma rancœur s'était bien évaporée. Passer du temps avec lui m'avait tellement manqué. Un moment seul à seul était une denrée rare depuis quelques années alors je les savourais. Son entrée en Formule 1 avait un peu bousculée toutes nos habitudes, mais aujourd'hui, pour le temps d'une soirée, j'avais l'impression que tout était revenu à la normale.

Pendant que nous débarrassions, je ne pouvais m'empêcher de me rappeler que nous devions parler. Parler sérieusement, je voulais dire. A propos de nous, de notre « couple », de Mia et d'à quel point j'avais été déçue de son comportement, le mois dernier. C'était clairement le bon moment, nous étions tous les 2 et le Grand Prix n'ayant pas réellement commencé, la pression ne risquait pas de biaiser sa réaction. Cette dernière, qu'est-ce que je l'appréhendais. En fait, je n'avais absolument aucune idée de s'il avait conscience de ça et donc de s'il allait vraiment tomber de haut ou non. Le temps que je me décide à ouvrir ou non ma bouche, toute la cuisine était déjà niquel. Bon, ce sera pour une prochaine fois. Dommage.

« - Coco, j'ai envie qu'on refasse comme nos pyjamas party chez tes parents, me dit-il subitement alors que je rangeais le dernier torchon.

- Tu veux dire quand on construisait des cabanes avec tous les draps de la maison autour de mon lit pour se cacher des monstres ? demandais-je en riant.

- Ouiii, dis oui, dis oui, s'il te plaît !

- Tu me poses vraiment la question ? le questionnais-je avant de partir en courant en direction de sa buanderie.

- JE SAVAIS QUE JE POUVAIS TOUJOURS COMPTER SUR TOI ! s'exclama-t-il en me suivant à la trace.

- Purée mais Lando, t'as vraiment besoin d'avoir autant de draps, ça déborde là, soupirais-je en ouvrant le placard.

Fais-moi un signe - Lando NorrisNơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ