Chapitre 9

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PDV Mia

Impossible de trouver une chambre d'hôtel dans le coin, le Grand Prix avait littéralement tout dévalisé. Il était 23h30 et je n'avais toujours aucune idée de comment j'allais passer la nuit, d'autant plus que je n'avais aucune affaire de rechange, cela promettait. Le seul endroit où je pouvais me rendre était les bureaux de F1TV. J'y avais libre accès et surtout, il y avait le chauffage. D'autant plus qu'à cette heure-ci, ils étaient forcément déserts. En tout cas, du moins du côté de mon employeur, en réalité, on partageait nos locaux avec de multiples autres journaux, cela permettait aux petites marques de pouvoir couvrir chaque Grand Prix à moindre frais. Et puis, si jamais il restait tout de même un téméraire, on ne pourrait en aucun cas venir me reprocher de faire des heures sups.

Après 15 minutes de marche, j'entrai enfin dans le bâtiment. La vague de chaleur qui m'entoura subitement décontracta instantanément l'ensemble de mon corps. Je pris une grande inspiration et sentis une partie de mes angoisses s'en aller au fil de mon expiration. La lumière du couloir était allumée : soit la dernière personne s'était crue à Versailles, soit ils y avaient encore des survivants, ce qui paraîtrait très étonnant au vu de l'heure. Par doute, je rejoignis mon bureau sur la pointe des pieds. Je poussai la porte et m'avachit sur mon fauteuil. Quelle soirée !

Cela devait faire une bonne demi-heure que j'étais plongée dans l'apprentissage de mes fiches pour les interviews post-race de demain. Il fallait avouer que je ne me donnais pas souvent ce mal, mais c'était toujours mieux quand je trouvais le temps de le faire. Là, en l'occurrence, j'avais une nuit à tuer donc.

J'avais enlevé mes chaussures et récupérer un tee-shirt publicitaire qui traînait pour être plus à l'aise. J'aurais même été sur le point de m'endormir si l'imprimante du couloir ne m'avait pas presque fait faire une crise cardiaque. Je dégainai mon téléphone à la vitesse de l'éclair. En cas de soucis, appeler quelqu'un ne me prendrait que quelques secondes. Je jetai un rapide regard à l'heure en passant : 00h26. Mais pourquoi l'imprimante se lançait en plein milieu de la nuit sérieux ? Je me levai le plus silencieusement possible et continua sur ma lancée pour ouvrir la porte de mon bureau. Après une rapide analyse du couloir, j'en conclus que quelqu'un, terré dans une pièce voisine, devait faire une maquette de son prochain article. Le rythme d'impression ne faiblissait pas, ça piquait ma curiosité. Je ne pus m'empêcher d'aller voir les premiers exemplaires.

« Alors que Colleen Herman faisait courir des rumeurs quant à une possible liaison avec le pilote Lando Norris, il semblerait que ce dernier soit en réalité très proche d'une certaine Mia Lotelli bien connue du grand public ! »

Autant tout à l'heure, la crise cardiaque avait été proche, autant cette fois-ci, elle était bien présente. Je dû m'y reprendre à 3 fois pour être sûre d'avoir bien lu. La photo sur la une avait été prise tout à l'heure, lorsque nous prenions l'air, face à la mer. On y voyait Lando me passer sa veste sur les épaules. Je croyais rêver. Il avait fait ça par pure amitié, je n'avais pas prévu de sortir avant de tomber sur lui, mon simple débardeur ne faisait clairement pas le poids face à l'air de la mer. Je ne pus m'apitoyer plus sur mon sort, un bruit de chaise roulante me fit sursauter. Je regagnai mon bureau illico presto.

Que faire ? Ce torchon ne pouvait clairement pas voir le jour. Entre autres à cause du fait que nous étions tous les 2 en couple mais avec des personnes complètement différentes. Déjà que c'était catastrophique entre Matteo et moi, mais si en plus, il avait le malheur de voir ça, j'étais foutue. Et même, pauvre Colleen, elle n'avait rien demandé à personne et son nom se retrouvait en Une.

J'étais en train d'hyperventiler à nouveau, cette journée n'allait donc jamais se finir ? Je me sentais démunie, mon cerveau me criait d'appeler Matteo mais pour lui dire quoi ? « Coucou, est-ce qu'on peut mettre l'embrouille en pause 2 secondes, le temps qu'on empêche le fait que mon couple inexistant avec Norris soit publié ». Plutôt mourir. J'étais clairement à court de possibilité. C'est alors que la phrase de Norris me revint, il m'avait fait promettre de lui envoyer un emoji de mer si j'avais besoin de lui. Je ne comptais pas l'utiliser de sitôt mais je crois que l'urgence de la situation était suffisante.

Fais-moi un signe - Lando NorrisWhere stories live. Discover now