Chapitre 19

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PDV Lando

Mia se détacha doucement de moi. Ce n'était pas pour autant que le contact visuel se rompit. On était assez proche l'un de l'autre pour que je sente son souffle chaud sur mes joues. Un léger sourire se dessinait sur son visage pendant que le mien restait stoïque.

Pourquoi maintenant Mia ?

Il y a encore quelques heures, je me serais jetée sur tes lèvres pour recommencer encore et encore. Mais maintenant. Maintenant. Quoique, finalement, dans les faits, rien n'avait changé entre nous alors pourquoi je ne le faisais pas au juste ? Qu'est-ce qui m'en empêchait concrètement ?

Colleen. Définitivement Colleen. Mais pourquoi ?

Je devenais fou. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi. Des années que j'attendais ce moment et là, je restais de marbre. Je ne voulais pas faire partie de ces gars qui donnait de l'attention puis disparaissait au moment de conclure. Je n'étais pas comme ça. Je ne voulais pas être comme ça.

« - Lando, on y va, m'appela Colleen de l'autre côté de la route, entre 2 voitures. »

Je reculai instantanément, rompant la bulle qui s'était créée autour de nous. Je jetai un dernier regard à Mia avant de traverser la route à toute vitesse. Sans un mot. Les paroles de Daniel me revinrent : « . Où est le Lando tout mignon qui ne supportait même pas de faire du mal à une simple fourmi ? ». C'était vrai. Où était-il parti ? S'en aller comme un voleur ainsi, ce n'était définitivement pas moi. Pourtant à cet instant, je ne me voyais pas agir autrement. Je ne pensais qu'à une seule chose : Colleen. Nous avait-elle vu ? Ou même simplement, comment allait-elle ? Je me hâtai de la rejoindre sous le regard dur de Daniel et Charles. J'en déduisis que je n'en avais pas fini avec eux.

A peine arrivé à sa hauteur, elle se mit en marche. Sans un mot. Elle avait l'air de connaître exactement la route pour rentrer chez moi. Tout le trajet se fit dans le silence le plus complet. Elle n'avait pas l'air si énervée que ça. Du moins pas assez pour quelqu'un qui viendrait potentiellement de me voir embrasser une autre fille. Je devais donc en déduire qu'elle n'avait rien vu ?

J'aurais la réponse très rapidement : j'étais déjà en train de tourner la clef dans la serrure de ma porte d'entrée. Inconsciemment, chacun de mes mouvements était 2 fois plus lent qu'à l'habitude, je cherchais à repousser le moment de la confrontation par tous les moyens. Il me semblait, d'ailleurs, que Colleen faisait de même. Je ne l'avais jamais vu défaire ses lacets avant de se déchausser. D'habitude, elle se contentait de forcer sur son talon avec son autre pied puis d'envoyer balader sa basket quelques mètres plus loin, aujourd'hui elle était précautionneuse.

« - Tu veux boire un truc ? lançais-je depuis la cuisine.

- Un verre d'eau, c'est très bien.

- J'avais justement mis la bouteille au frigo ce matin pour toi, tentais-je en esquissant un sourire.

- Tu veux que je te félicite d'avoir retenu que je préférais boire de l'eau fraîche ?

- Non, non, pardon, m'excusais-je sous son regard dur.

- J'ai l'impression de ne plus reconnaître le Lando de toujours, entama-t-elle sans même lever la tête de son verre.

- Et moi, j'ai l'impression d'avoir entendu cette phrase 1000 fois cette semaine, soupirais-je en laissant ma tête retomber en arrière.

- C'est bien qu'il y a un problème quelque part alors.

- Certes.

- Tu comprends quand on te parle ou vraiment ça te paraît bizarre d'entendre ça ?

Fais-moi un signe - Lando NorrisWhere stories live. Discover now