~ No Hope in Ashes ~

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Le pays imaginaire a longtemps été pour moi un paradis. Un endroit où j'aurais pu rester toute ma vie sans grandir. Un endroit rempli de lumière ou je pouvais voler dans le ciel, pourchasser des pirates et danser avec les Indiens.
Il y avait des fées.
Il y avait des garçons perdus.
Et surtout, il y avait Peter.
L'île était notre maison, notre univers.
On y avait construit tant de choses ; de sentiments, de souvenirs, de rêves...

Mais Peter avait fini par y mettre le feu.

Aujourd'hui l'île mourrait. Aujourd'hui, aucun indien ne sautait de branche en branche au-dessus de nous et plus aucune fée ne volait entre les fleurs, ces dernières n'arrivant plus à éclore.

Dans la forêt, jadis lumineuse et bruyante, planait une morte avide et lente. Elle se déplaçait et posait son ombre sur tout être vivant. Les arbres s'étouffaient, les animaux mourraient et l'ombrêve continuait sa course.

Nous étions à présent loin de la hutte. Les mains liées dans le dos j'avançais et trébuchais en peinant à suivre Alexeï. Cela faisait déjà presque une demi-heure que nous marchions, et pourtant, quand je levai la tête, il me semblait voir entre la cime des arbres que le soleil était déjà bien haut dans le ciel.

-Il est bientôt midi. Dépêche-toi un peu. Grogna Alexeï en m'attendant quelques mètres devant.

-Midi ? Comment se fait -il que le temps passe si vite ? Demandai-je incrédule en reprenant la marche et en essayant de me caler sur ses pas.

-Il lui arrive de passer moins vite. Cela dépend du bon vouloir de l'ile. Il nous est arrivé d'attendre le lever du soleil pendant des semaines ou au contraire, d'être bloqué des heures et des heures à midi.

Je l'écoutai abasourdie. Alors l'île fixai elle-même ses propres horaires ? Comment ne pas devenir fou quand on ne voit pas le soleil pendant des semaines ?

-Un jour, ou plutôt un soir, un coucher de soleil a duré neuf jours. Le temps n'est plus une notion constante ici, depuis longtemps. Continua t'il en écartant une branche pour me laisser passer devant.

Je relevai la tête et découvris que nous étions enfin arrivés sur la côte, ou plutôt sur une plage. Mais à défaut de celles où je m'étais échouée, celle-ci était constituée de sable noir, et elle n'était pas déserte.

- Alexeï l'a retrouvée les gars ! Ils sont là ! Cria un homme au loin en courant vers nous. Je m'apprêtais à reculer mais Alexeï saisit mon bras pour me garder prêt de lui en avançant.

- Reste calme et par pitié, rends-moi la tâche facile. Siffla t'il entre ses dents.

Deux hommes arrivèrent vers nous, je n'en reconnu aucun. Le premier murmura quelque chose à Alexeï, à propos d'un rassemblement.

-Tout est prêt Second. Notre captai'n vous attend au lieu de rendez-vous. Il était sûr que vous réussiriez à la retrouver.

-Arrêtes de me lécher les pieds Poisson, je sais pertinemment ce que pense mon père de toute cette histoire. Cracha Alexeï en continuant d'avancer et en tirant sur mon bras.

Mes pieds s'activèrent tout seuls et je baissais la tête vers le sol instable. Le sable noir ne signifiait qu'une chose...Nous étions près de la crique des sirènes, et je ne voyais pas un pirate accoster près de cet endroit s'il n'avait pas une sérieuse bonne raison de s'y rendre. Sirènes et pirates n'étaient pas connu pour bien s'entendre. C'était d'ailleurs pour cela que Peter avait essayé de sympathiser avec elles...

Si Crochet avait organisé un rassemblement près de la crique, je ne donnais pas cher de ma peau. J'avais déjà une petite idée de ce qui allait m'arriver et la peur me laissa sombrer dans un mutisme.

PETER PAN , NEVER GROW UPWhere stories live. Discover now