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Nousaïba Sy

Je suis avec Astel dans la salle de bain. Je nettoie le sang qui se trouve sur ses bras et lui mets des pansements. Elle arrête pas de pleurer et ça me fait extrêmement mal.

Moi : Pourquoi tu m'as rien dit ? Dis je la voix cassée.

J'ai envie de pleurer avec elle mais je dois rester forte pour elle. Ce Bachir , j'ai envie de le tuer. Je comprends pourquoi il me regardait ainsi. J'étais de la cher fraîche pour lui.

Peut être que c'est là qu'il me reconnaît. Astel et moi on a tellement traîné ensemble que les gens disent qu'on se ressemble.

On a que quelques différences. Astel est petite et noir de peau tandis que je la dépasse un peu et ma couleur de peau est plutôt marron. Elle a des rondeurs , moi non. Elle a un nez fin tout comme moi et des lèvres roses qui tendent vers le violet. Ses yeux sont petit et elle a de long sourcils ce qui lui donne un air de bébé.

Astel : Tu as vu dans quel état cela vous a tous mis ? Je pouvais pas faire ça. Et ma mère a dis que ce qui lui faisait plus de mal c'est qu'elle ne pouvait rien faire. Je pouvais pas t'infliger ça.

Astel est toujours comme ça. Elle pense aux autres avant de penser à elle. Quand elle a des problèmes, elle me demande si j'en ai pas avant de m'expliquer les siennes. Elles s'assurent toujours que je me suis endormie avant d'aller dormir.

Quand j'étais à l'université, elle se réveillait plus tôt , faisait mon petit déjeuner et retourner se coucher pour après se réveiller et aller au bureau. Elle a toujours joué le rôle de maman avec moi. Je lui ai longtemps dis que je pouvais me débrouiller mais elle ne m'écoutait pas et elle ne m'écoute toujours pas.

Moi : Astel moi je suis là pour toi. Ton violeur a certes des contacts mais mon père aussi en a. On aurait pu faire une enquête et je supplierai mon père de faire jouer ses contacts pour qu'il pourrisse en prison.

Je laisse tomber mes larmes. Elle ne mérite tellement pas ça. Elle passe sa vie à aider les gens , à les faire rire et sourire. Elle affiche tout le temps un sourire même si elle est au fond du gouffre. Quand elle est malade , elle s'assure que tout va bien chez moi avant de me le dire. Elle peut se priver de nourriture pour que je mange. Elle peut se priver de sommeil pour veiller sur moi quand je suis malade. J'aurai aimé savoir ça plus tôt.

Astel : Ne pleure pas mon bébé ! Ce n'est rien de grave je vais m'en remettre.

Voilà ce que je lui reproche tout le temps. Elle me fait passer avant elle alors que tout ce que je veux c'est son bonheur. Je me dégage de ses bras et essuie mes larmes violemment. Cette fois , c'est moi qui doit être là pour elle et non le contraire.

Moi : J'espère que Kamal et Ousmane l'ont bien fait payer. Si je le recroise un jour , je coupe ses couilles et je les donne en aumône aux chiens qui se baladent dans la rue.

Elle me sers dans ses bras et pleure. Elle murmure des "Pardonne moi" à tout bout de champ. Je lui caresse le dos et les cheveux jusqu'à ce que je ne l'entende plus. Je me dégage d'elle et vois qu'elle s'est endormi.

Je la porte et me dirige vers son lit. Elle est un peu lourde mais ça va. Je la dépose sur le lit et tire un drap de son armoire. Je la couvre et me dirige vers sa salle de bain.

Je range le kit de premier secours et jette tous les paquets pansements que j'ai utilisé. Je nettoie partout et me dirige vers la baignoire. Je lave son drap et ouvre le bouchon du bain pour que l'eau , pleins de sang , s'en va. Je sors et étale le drap.

Je rentre dans sa chambre et vais me glisser sous son drap. Je la prend dans mes bras et elle gémit. Je lui fais un bisous au front et son téléphone sonne. Je m'en munie et vois que c'est sa mère. Je décroche et sors.

Flèche et épée حيث تعيش القصص. اكتشف الآن