Chapitre 14: LES CONFESSIONS APPARAISSENT LA NUIT

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Je vérifie que la porte soit bien fermée pour ne pas qu'on entende ce que je vais lui dire et reconcentre mes yeux différents dans ses yeux gris.

— Mes parents sont morts dans un accident de voiture il y a pratiquement neuf ans, maintenant. J'en avais seize, d'accord ? Ma sœur n'étais qu'une enfant le jour où on nous a annoncé leurs morts par téléphone et pourtant, elle a été si forte... L'année d'après, alors que le reste de notre minuscule famille essayait de s'en remettre... on s'est fait agresser chez ma tante. En pleine journée. Je n'avais pas encore dix-sept ans et pourtant ils me l'ont prise, elle. Taylor. Elle avait à peine un mois, Loi. Un mois. Ils me l'ont prise. Mon bébé. C'était mon bébé, Loi. Ma fille. Ma chérie, mon tout...

J'explose une nouvelle fois en sanglot sans jamais quitter son visage du regard. Je n'essaie pas de retenir mes larmes ni de les effacer, je continue.

— Ils ont frappé ma tante sur le sol et m'ont assommé alors que j'essayais de protéger mon bébé de tout ça. Lor... lorsque je me suis réveillée, hoquetais- je avant de reprendre, elle avait disparu. Ma fille. Le bébé que j'ai gardé neuf mois dans mon ventre venait de se faire enlever devant mes yeux, Loi. Et je n'ai rien pu faire !

Ses yeux deviennent humides. Il porte sa main à l'arrière de ma tête et la plaque contre son torse que je sens monter et descendre d'une lenteur à en couper le souffle. J'essaie de caler ma respiration sur la sienne, mais il me faut un certain temps avant d'y parvenir.

Le garçon me caresse tendrement le crâne pendant que je tente de retrouver mon souffle et de stopper ces larmes qui n'ont fait qu'apparaître depuis le début de toute cette merde. Mon mascara doit sûrement tacher son tee-shirt et pourtant, il ne dit rien. Il se replace et m'assois sur ses genoux pour que notre position soit plus confortable, je suppose.

Je m'accroche à lui comme s'il était une bouée. Ma bouée. Il me tient à la surface de l'eau rien qu'avec sa présence à mes côté. Mon Moïse. Il ouvre la mer en deux seulement pour ne pas que je me noie dans mon passé.

Pour la première fois de ma vie, on m'aide.

J'ai peur de le lâcher. Si je le lâche, tout redeviendra-t-il comme avant ?

La réponse ne tarde pas, lorsque, délicatement, comme si je n'étais qu'une poupée de porcelaine, il se détache de moi. Ou plutôt, il me détache de lui.

Mes yeux sont toujours baissée, dans le vide lorsqu'il emprisonne mon menton entre ses doigts, remontant ainsi mon regard dans le sien. Il le soutiens et me pose une question :

— Ta sœur est au courant ? Et Cassie ?

Je secoue négativement la tête.

— Mon oncle, ma tante et moi sommes les seuls au courant. Et toi bien évidemment.

Il me sourie, compatissant et passe son indexe le long de ma pommette.

Je dois sans doute être aussi rouge qu'une tomate mais je n'y porte aucune attention. Je me concentre sur sa seule personne. Cette sensation inconnu que je ressentais sans même m'en rendre compte éclate au moment où il coupe le contact entre nos deux peaux.

Souhaitant probablement changer de sujet il me dit, plus que nerveux et énervé :

—Il m'a dit. Pour le message.

Je ne montre pas un seul indice prouvant que je suis surprise tout simplement parce que je m'en doutais. J'ai essayé de le faire promettre et il m'a prévenu qu'il ne la tiendrait certainement pas.

Ces jolis yeux passent distinctement au noir et il se lève en faisant des allers retours dans ma chambre comme l'a fait Jared précédemment.

— Je veux que tu me racontes tout depuis le début ! Chaque détails, même insignifiant !

CARNET SECRET: Le mystère de LoonaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant