Promesses. (prof/élève)

IV

Point de vue d'Alexandre Horel.
(Dans le présent, et non dans le passé.)

(vous pouvez lancer la musique si vous voulez.)

Je regarde cette photo de nous. Dora. C'était il y a deux ans, à l'époque où j'étais encore un professeur remplacant. J'avais réussi à la chasser de mes pensées, elle qui les avaient tellement hantées... Et pourtant il a suffit que je voie cette photo pour que tout ce que j'avais pu ressentir pour elle se réveille.

Tu me fascines.

Très vite, la fascination avait laissé place à d'autres sentiments, comme l'admiration ou le désir. Je l'aimais.

Cette photo avait été prise quelques temps après qu'elle s'était cassé la cheville.

Flash back.

- Dora tiens mon appareil photo s'il-te-plait.

- Je ne vous comprends pas, vous préférez vivre cet instant à travers un appareil photo afin de garder des souvenirs de notre visite au lieu de la vivre à cent pourcent alors que vous avez un fabuleux outil qui s'appelle la mémoire. Elle m'a dit ça avec un petit sourire que seules les jeunes filles espiègles arrivent à faire.

Nous étions en voyage à Paris, et nous nous étions perdu tous deux au milieu du Louvres. En fait, elle m'avait posé des questions sur la Joconde. Elle se demandait pourquoi ce tableau était le plus célèbre du musée et ce qu'il avait de si spécial. Puis quand j'ai fini mon explication, il n'y avait plus aucun élève, et mes collègues étaient partis.

- Oh tais-toi Dora et viens faire une photo avec moi!
- On est déjà en retard je ne sais pas si c'est une bonne idée.

J'arrêtai un visiteur.

- Bonjour vous pouvez nous prendre en photo s'il-vous-plait? Il acquiesça.

- Viens ma Mona-Lisa. J'avais dit ça sans vraiment réfléchir et je l'avais attirée vers moi.
On peut voir sur la photo que je suis devenu tout rouge et qu'elle s'est mise à rire.

Quelques heures plus tard, alors que nous avions retrouvé le groupe, elle ne s'en remettait pas et se moquait sans arrêt de moi.

- Bonne nuit Léonard de Vinci! avait crié Dora juste avant de s'enfermer dans sa chambre. Mes collègues nous avaient regardés bizarrement mais ils n'avaient rien dit.

Trois jours après je lui avais dérobé un baiser. Le baiser dont tous les romantiques rêvent, c'était le soir, devant la tour Eiffel. Le baiser avait été rapide, car on ne voulait pas se faire repérer.

Ce jour-là elle m'avait dit qu'elle m'aimait mais qu'elle savait très bien que rien ne serait jamais possible entre nous à cause de tous ces gens. Jee lui avais fait une promesse:

- Je te promets qu'on les battra et que tout ira bien, je te promets que je t'aime et que je ne te laisserai jamais.

- J'espère que vous avez raison...
Elle était partie de son propre côté.

Retour au présent.

Ce jour-là nous avions été si proches. Cette photo représente notre complicité et dans son regard je vois l'univers. Elle me manque tellement. Si elle savait tout ce qui s'est passé sans qu'elle ne soit au courant. Si elle savait que mon départ du lycée n'était pas mon choix. Et si seulement elle pouvait savoir que je n'ai pas joué avec elle... Si seulement...
Dora si tu m'entends, je t'ai toujours aimée. À ma manière, mais je t'aimais.

- Chéri ! Je suis rentrée !
J'ai sursauté. Je me suis dépêché de cacher la photo dans une petite boîte où je cache tous mes secrets.

- Qu'est-ce que tu fais? M'a demandé Camille, ma compagne.

-Oh, salut... Je ne t'avais pas entendue venir! Et justement je t'attendais.
Je l'ai embrassée doucement mais seul le visage de Dora apparaît dans ma tête.

-Ça ne va pas? Me demande t-elle.

- Si pourquoi ? Je lui ai répondu ça d'une voix tremblante.

- Je ne sais pas... Tu ne m'as pas embrassée comme d'habitude et tu as l'air ailleurs...

- Mais non, tu te fais des idées.

- Écoute Alex, il faut que je te parle... Mais il faut vraiment pas que tu m'en veuilles... Je t'aime... Tu sais ça fait plus d'un an qu'on est ensemble et je n'aurais jamais pensé pouvoir connaître quelqu'un d'aussi bien que toi, tu es beau, intelligent et tu me combles dans tous les sens du terme.
Elle s'est arrêté de parler.
... Mais tu te souviens de mon ex, Thibault ? Il m'a appelée il y a environ deux mois pour qu'on boive un café ensemble. D'abord, j'ai résisté et j'ai refusé mais j'ai finalement accepté le mois dernier...

- Oui et alors, c'est bon je ne vais pas te faire une crise car tu as bu un café avec un de tes exs, tu aurais juste pu me prévenir. Camille a ce défaut de toujours tout grossir, et exagérer. D'une goutte d'eau elle peut faire un océan.

- Non Alex... On a couché ensemble... Plusieurs fois... Mais je t'aime alors je lui ai dit que ce n'était pas possible la semaine dernière. Alexandre dis-moi que tu ne m'en veux pas! Pardonne-moi. Elle s'est mise à pleurer.

Je la regarde fixement. Aucun mot ne veut sortir de ma bouche. Elle est tombée dans mes bras. Je ne l'ai pas serrée et je l'ai repoussée.

- Camille, comment tu as pu me faire ça?!

- Je t'aime.

- Je m'en fous. Tu m'as trompé bordel! En fait tu n'es qu'une petite trainée... Sors de chez moi.

- Mais Alex!

- Camille prends tes affaires et casse-toi.

- Mais où je vais aller moi?

- Va chez Thibault. Un rictus s'est dessiné sur mon visage, j'ai le cœur en feu.
Elle n'a pas répondu.
Camille a ramassé les cartons qui étaient posés dans l'entrée, elle qui était en train d'emménager chez moi.
Elle a tout ramené dans sa voiture.

- Adieu. Je lui ai dit ça et j'ai claqué la porte.

Je ne sais pas si j'aurais eu la même réaction si je n'avais pas vu quelques minutes cette photo de Dora et moi mais je me sens libéré mais en même j'ai ce mauvais goût du nom de rupture dans la bouche.
Je me suis vite endormi, c'est la fin de l'année scolaire et je dois également dire adieu à mes élèves.

|J'espère que ce chapitre vous aura plu, je l'ai énormément modifié, j'avais un manque d'inspiration incroyable. La deuxième partie va très bientôt débutée. ❤ Belhonneur.|