XXII

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Un poing frappa la table dans la pièce d'à côté. Je sursautai. Je ne levai pas ma tête, je n'osais fixer que mon ventre car derrière cette porte se jouait mon destin.

-

Alexandre allait enfin rentrer, j'étais à fond dans les révisions de mon bac, et j'avais donc refusé toutes les propositions de sortie. Lorsque ça sonna à la porte.

- DORA! S'écria ma mère. Je descendis en courant dans les escaliers, c'était sans doute Margot, me dis-je.
Mais je me trompais, c'était Alexandre.

- Oh bonjour ! M'écriai-je avec un petit sourire en coin.

- Salut mon cœur. Il m'embrassa délicatement sur la bouche. Ma mère était là, et ses yeux s'ecarquillèrent tandis que j'ouvris grands les yeux face à Alex.

- Oh tu ne lui as pas encore dit... Chuchota celui-ci tout en claquant sa main sur son front.

- J'ai besoin d'explications... Nous jeta ma mère avant de s'assoir sur le canapé.

- Alexandre et moi on est ensemble maman. Elle nous regarda chacun tour à tour. Elle hocha la tête. Ensuite, ma mère me demanda de les laisser seuls, ce que je fis.

Point de vue d'Alexandre.

- Alors, ça fait combien de temps?

- Ça fait deux ans qu'on s'aime et quelques mois que nous sommes ensemble, lui déclarai-je comme un enfant qui vient de faire une bêtise.

- Et tu n'as pas honte de sortir avec une si jeune femme ? Je veux dire, tu assumes votre relation? Me demanda la mère de Dora.

- Oui, parfaitement. Pour l'instant une ancienne collègue, ma mère et toi le savez ainsi que les deux meilleures amies de Dora...

- Tu aimes ma fille ou tu es amoureux d'elle ?

Quelle question piège. Dans les deux cas, c'est la mauvaise réponse.

- Les deux, oui, les deux.

Elle sourit.

- Je n'ai jamais vu ma fille aussi heureuse, alors je ne porterai pas plainte. Par contre, inutile de le dire à son père, il ne le prendrait pas aussi bien que moi. Ah et je veux avoir ta promesse que tu ne la toucheras pas au moins avant ses dix-huit ans. Après vous ferez ce que vous voulez. Ils ne vous restent plus longtemps à attendre.

J'étais rassurée. Mais, comment lui faire cette promesse alors que c'était déjà fait? Je choisis de ne pas mentir, encore une fois.
Aucun mot ne sortit de ma bouche, je me mordillai la lèvre quand mon interlocutrice repris la parole.

- Oh je vois. Tu peux me laisser que je reste un peu seule quelques minutes.

Je rejoignis Dora qui était allée prendre l'air.

- Elle l'a bien pris. Lui chuchotai-je tout en lui remettant une mèche de ses doux cheveux derrière l'oreille.

- Dieu merci. Soupira-t-elle.

- Je t'aime.
- Je t'aime aussi Alexandre.
Tu devrais repartir maintenant... Au cas où mon père arriverait, et puis je vais rester avec maman. On se voit ce soir de toute manière tu es juste à côté.
Elle m'embrassa.
- tu m'as tellement manqué... Rajouta Dora avant de rentrer chez elle.

Point de vue de Dora.

J'étais rentrée chez moi, ma mère était encore sous le choc alors je m'assis à ses côtés.

- Maman je voulais que tu saches que tout ça, c'est du sérieux. Je l'aime.
Elle me prit dans ses bras.

- Ma chérie, je ne veux que ton bonheur et si c'est lui qui te le prodigue, je ne peux pas vous interdire d'être ensemble. Par contre, attends d'avoir 18 ans pour prévenir ton père à part si tu souhaites qu'il ne vous tue.

Je souris.

- Merci maman...

-

Quelque temps était passé lorsque tout bascula. J'avais passé mon baccalauréat et j'en attendais impatiemment les résultats mais, alors que tous les autres élèves ne venaient déjà plus en cours, Alexandre et moi avions dû passer des heures et des heures dans les bureaux des proviseurs.
En effet, alors que nous vivions sur notre petit nuage, que nous avions presque oublié, nos ennemis et notre écart d'âge, un tas de choses se passèrent sans que nous n'en fûmes les témoins.
Alexandre avait fini par revenir au lycée, pour la fin de nos examens, prêt à affronter Naomie. Mais celle-ci, pleine de rancune se déplaça jusqu'à chez moi afin de tout révéler à mes parents. Avec chance, elle tomba d'abord sur ma mère qui l'envoya se faire voir avec diplomatie, puis elle persista:

- Je dois parler à votre mari! Répétait-elle comme me l'avait raconté ma mère étant donné que j'étais à mon rendez-vous médical lorsque tout cela s'est déroulé.

Et hélas, c'est à ce moment-là que mon père se décida à rentrer du travail, alors elle l'assoma à coup de "Mon prof d'histoire couche avec votre fille". D'abord, il pensa à une blague puis voyant la rage dans les mots de la jeune fille ainsi que la peur dans les yeux de ma mère, son sang ne fit qu'un tour. Furieux, il renvoya Naomie et tocqua chez Alexandre. Mais, celui-ci s'était absenté. Alors mon père, n'en n'ayant rien à faire des appels répétés de ma mère afin qu'il revienne à la maison, retourna dans sa voiture et se rendit au lycée tandis que ma mère pria un dieu, auquel elle ne croyait même pas afin que don époux ne se rende pas au commissariat et ne dépose pas de plainte contre Alexandre.

- Je dois parler au proviseur !
Cria mon père au bureau de la vie scolaire, devant deux ou trois élèves encore à l'école.

- Vous devez prendre rendez-vous monsieur.

- S'il-vous-plaît je dois lui parler.
- On ne peut pas vous recevoir comme ça, vous devez prendre rendez-vous.

Tout semblait jouer en notre faveur sauf que le proviseur arriva à cet instant précis.

- Venez Monsieur. Lui dit le grand homme.

C'est ainsi que notre histoire fut révélée, le proviseur fut d'abord surpris puis énervé puis encore surpris. Il conseilla à mon père de revenir le lendemain avec Alexandre et moi-même, encore ignorants.

|Non ce n'est pas la fin mais elle approche... Encore un chapitre, puis l'épilogue ! Alors selon vous que va-t-il se passer?|

Promesses. (prof/élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant