XXIII

2.4K 155 33
                                    

Et c'est comme cela qu'Alexandre, mon père et moi nous étions retrouvés face au proviseur de mon lycée, moi qui pensais ne plus jamais le revoir. Très vite, il me demanda de sortir de son bureau et je m'installai sur une chaise disposée à côté de celui-ci. Je ne faisais que pleurer, je ne savais pas comment réagir. Mais ce n'était pas la seule raison de mes pleurs, j'avais peur. D'ailleurs, j'avais quelque chose d'important à annoncer à tout le monde mais j'aurais aimé que ça ne se produise pas dans de telles circonstances.
- C'est une gamine ! Cria mon père furieux.
- Laissez-nous vivre bon sang, dans quelques semaines elle est majeure! Je l'aime! Répondit Alexandre, tandis que mon cœur se serra.
J'entendis des coups sur le bureau, mais, j'étais incapable de savoir qui les prodiguait. Ma mère m'appela, elle tentait de me rassurer, me rappeler qu'elle me soutenait puis à force de le lui demander, elle me prévint qu'elle arrivait. Tandis que ma mère était en route, j'appelai Tamara, je lui racontais tout et elle se mis à pleurer avec moi. Elle essaya de détendre l'atmosphère puis nous raccrochâmes. Margot, ayant vu ma mère partir m'envoya un message pour m'avertir qu'elle l'accompagnait. Deux minutes plus tard, elles étaient à mes côtés.
Elles me serrèrent dans leurs bras et attendîmes avec moi. Nous restâmes encore presque une heure dans ce long couloir qu'était l'administration du lycée qui était vide de toute vie. Nous décidâmes de marcher un peu afin de se détendre mais j'avais besoin de rester près d'Alexandre alors après quelques minutes je retournai près des bureaux. Quand j'entendis à travers la porte: "Je vais devoir appeler la police Monsieur Horel, inutile de continuer de chercher à argumenter". Et dans un réel geste de protection maternel, ma mère se dirigea vers la porte, et perdit toutes ses bonnes manières en ouvrant celle-ci.

-Ne faites pas ça! S'écria-t-elle.
- Pardon? Cria le proviseur tandis que mon père la regardait les yeux écarquillés.
- Bonjour, je suis la mère de Dora. Elle tendit la main au proviseur qui lui serra à contre-cœur. Margot me regarda et me fit un petit sourire compatissant.
Ma mère poursuivit:

- Écoutez, je connais ma fille et je connais même monsieur Horel. Elle sait ce qu'elle fait et lui aussi. Je sais qu'il est sincère et que ma fille a suffisamment la tête sur les épaules afin de discerner le vrai du faux. C'est un homme bon, pas un pervers. Je suis au courant de cette relation depuis longtemps maintenant et je l'ai toujours approuvée, pour la première fois depuis longtemps, j'ai vu ma fille heureuse. Alors non on ne va pas porter plainte. D'ailleurs elle a plus de quinze ans, alors si JE suis d'accord, il n'aura aucun problème.
- Mais si moi je ne suis pas d'accord? C'est ma fille après tout! S'écria mon père.
- Putain crétin, justement c'est ta fille et tu veux qu'elle soit malheureuse? Elle le fusilla du regard.
-D'accord alors on ne portera pas plainte. Soupira mon père.

Le proviseur regarda Alexandre sans aucune émotion.

- Très bien. Par contre vous comprendrez que je ne peux vous laisser dans mon établissement, si vous partez de vous-même, je tairai cette histoire. Par contre, si vous refusez de vous en allez, je le ferai de force.

- Pas de problème, je pense retourner vivre dans ma ville d'origine de toute façon, c'est gentil à vous de me laisser comme ça. Il s'apprêta à s'en aller mais mon père le coupa dans son élan.

- Ainsi je veux que vous arrêtiez de vous fréquenter. Déclara mon père.

Alexandre me fixa dans les yeux, aucun son ne sortit de sa bouche. Ma mère haussa les yeux au ciel, tandis que le proviseur ne nous écoutait plus vraiment. Margot lui cria qu'il se mettait encore entre notre bonheur. Personne ne savait quoi dire alors, Alexandre baissa la tête et dit doucement:

- D'accord.

Les larmes me vinrent aux yeux.
Je me levai de la chaise sur laquelle j'étais assise depuis trop longtemps et je parlai tout en gardant la tête haute.

- Impossible. Dis-je, avec un ton bien trop peu tremblant.

- Ne me provoque pas Dora! M'ordonna mon père.

- Papa, je refuse d'abandonner Alexandre. J'ai attendu des mois et des mois avant de le revoir parce qu'on nous l'avait interdit, j'étais si malheureuse. Puis je l'ai retrouvé, il est même tombé dans le coma et au final on est toujours ensemble. Réfléchis donc; c'était notre destin, on était destiné. Alexandre est mon âme-sœur et de toute manière aujourd'hui tu ne peux plus m'interdire de le voir. D'ailleurs même si tu refuses qu'on se voie, c'est mon voisin, il sera toujours à quelques mètres de moi et pour ta gouverne je vais avoir dix-huit ans, je ferai ce que je veux. J'ai l'impression que tu n'as rien écouté du discours de maman.

- Donne-moi encore une bonne raison de vous laisser ensemble et je te laisserai. Je savais pertinemment qu'il pensait que je n'en trouverais pas, du moins que rien ne serait assez valable pour lui. Et pourtant.

J'inspirai doucement.

- Je... Je suis... Je caressai mon ventre. Je suis enceinte.

- Quoi? S'ecrierent Margot, Alexandre, mes parents ainsi que le principal en chœur.

- Je porte la vie, je suis enceinte d'Alexandre et je vais garder l'enfant. J'ai fait un déni de grossesse, j'accouche dans quatre mois, le médecin m'a tout expliqué hier.

Alexandre se mit à pleurer, c'était la première fois que je le voyais comme ça. Oubliant toutes les personnes autour il se dirigea vers moi et me serra dans les bras, il caressa mon ventre, sans réaliser ce qui lui arrivait.

- Je vais être mamie... Inspira ma mère.  Mon père me regarda.

J'avais peur de sa réaction.
Le proviseur nous souhaita félicitations, choqué.

- Dora, tu as su trouver la bonne raison que je te demandais, reste avec Alexandre. Je ne suis pas trop fière de toutes cette histoire, il va me falloir du temps mais je peux pas priver un enfant de son père même si pour l'instant j'ai juste envie de foutre un pain à celui-ci. Avec beaucoup de mal, disons que vous avez ma bénédiction. Maintenant on n'en parle plus.

J'étais surprise. Je pensais qu'il allait s'énerver, voire pire. Et à la place il nous donnait sa bénédiction. J'embrassai Alexandre et mon père fit une grimace, je rigolai, persuadée qu'il l'aurait également fait si Alex avait eu mon âge.

Je pris ma mère dans les bras et mon père serra la main du père de mon enfant.

Margot se pencha vers mon ventre qui avait déjà commencé à prendre une petite forme, toujours trop petite par rapport au temps de la grossesse.

- Coucou toi. Tu vas être très heureux. On va te gâter, avec ta maman, tes grands-parents, ton papa, ta tata Tamara et moi, Tata Margot. On t'aime déjà tellement.
Je pris mon amie dans mes bras puis nous rentrâmes chez Alexandre sans mes parents. J'appelai Tamara pour tout lui raconter, elle qui savait déjà pour l'enfant.

Alexandre informa Isabelle qu'il allait être papa, ainsi que ses parents qui furent tous très heureux puis il m'enlaça.

- Dans mes bras, je serre les deux femmes de ma vie; celle dont je suis amoureux pour le restant de ma vie et celle que je chérirai à jamais, quoi qu'il arrive.

-Promis?
- Promis.

|Voila c'était le dernière chapitre de ce livre avant l'épilogue dites-moi si vous l'avez aimé. Je suis super contente de l'avoir presque fini! Commentez s'il vous plaît ça me ferait super plaisir. ❤️|

Promesses. (prof/élève)Where stories live. Discover now