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Point de vue de Dora. (Musique)

Je repense à toutes ses promesses qu'il m'a faites. "Je te promets qu'on les battra et que tout ira bien, je te promets que je t'aime et que je ne te laisserai jamais." Le jour où il m'a dit ça restera toujours gravé dans ma mémoire. Il m'avait promis qu'il viendrait me voir régulièrement au lycée, il n'est venu qu'une seule fois et nous ne nous sommes presque pas parlé.

J'étais donc en première, il était venu en novembre. C'était un mardi, et je sortais de ma salle de Français quand je le vis de dos.

- Monsieur Horel ? Avais-je crié devant tout le monde.
Il se retourna.

- Dora... Je te cherchais partout! Son visage affichait un sourire sincère, ses yeux brillaient. C'était la première fois que je le voyais me regarder comme ça. Il semblait vraiment amoureux. Je fus surprise par cet amour car je ne l'avais jamais vu aussi sincère.
Il me fit la bise, je devins toute rouge. Tamara me rejoignit, elle n'était pas au courant de tout ce qu'il y avait eu entre nous, mais elle savait que j'étais amoureuse de lui et elle le considérait comme dangereux. Elle pensait qu'il jouait avec moi... Et si c'était vrai?

- Vous m'avez manqué... Je ne pensais pas que vous viendrez.

- Je te l'avais promis.

- Vous m'aviez promis d'autres choses.

- On ne peut pas trop parler de ça ici... Il y a trop de gens, écoute je vais bientôt devoir partir. J'essaierai de revenir si je peux. Il baissa la voix. N'oublie pas que tu es ma Joconde...
Il m'adressa un petit sourire de tristesse ou de déception.

- Pourquoi vous essayerez de venir? Ça veut dire que ce n'est pas sûr?

- C'est plus compliqué que ce que tu penses!

- Qu'est-ce qui est compliqué ? Je ne vous comprendrai jamais... Je pensais que vous étiez pour une fois un peu plus sincère et que vous pensiez un peu à moi, mais non, vous n'avez pas changé. Vous êtes la même personne égoïste que j'ai rencontrée l'année dernière. Une larme coulait au coin de mon oeil.

Tamara me serra la main, elle le regardait avec dégoût.

- Dora, si je fais tout ça c'est pour toi... Tu comprendras dans quelques années.

- Vous croyez que je suis une gamine, c'est ça le problème. Je suis assez mature pour comprendre, putain. Je lachai la main de Tam. La cloche retint.
Va en cours Tamara, on se rejoint après.

-T'es sûre?

- Oui. Elle couru vers sa salle de classe qui était à l'étage.

Mon professeur repris la parole:

- Dora je n'ai pas beaucoup de temps! Mais je te jure que je ne t'oublierai jamais et que même si on ne se voit pas pendant quelques temps, je penserai toujours à toi.

Le proviseur arriva, il demanda sèchement à Monsieur Horel de me laisser car je devais aller en cours.
Il s'exécuta après m'avoir dit un solennel "Au revoir".

Je n'avais pas répondu et j'étais partie m'isoler dans les toilettes.

*

Je racontai enfin tout ce qu'il s'était passé entre nous à Tamara. Le baiser à Paris mais encore plein d'autres choses.

- Tu veux dire qu'il t'a vraiment dit que tu le fascinais? Et qu'il t'aimait?

- Oui mais y a pas eu que ça, on a eu plein de délires aussi, de belles choses tu sais!

- Raconte-moi tout...

- Un jour, c'était à 18 heures, je venais de finir les cours à cause de mon option de cinéma, et lui il sortait en même temps que moi. Il pleuvait beaucoup et j'étais trempée. Je devais rentrer à pieds et il est passé devant moi. Il a insisté pour me déposer et à l'intérieur, il m'a passé sa veste et tout! C'était vraiment trop agréable! Un autre jour, quand j'avais mes béquilles, Thomas, tu sais le gars qui n'a pas pu rester en général? En fait, il s'amusait à me pousser et à shooter dans mes béquilles et à ce moment-là, Monsieur Horel est arrivé. Il l'a démonté, et le débile a essayé de le frapper. Du coup Alexandre l'a maitrisé et il l'a sermonné.

- C'est qui Alexandre ?
- Monsieur Horel.

- Ah d'accord, continue.

- Un autre jour, c'était en été et il faisait très chaud. J'étais toute rouge à cause de la chaleur et j'ai crié en plein cours «Putain j'ai chaud!» Il a rigolé et il a commencé à dire que c'était parce que j'étais en chaleur et que je fantasmais sur son corps d'athlète et que c'était pour ça que j'étais toute rouge.

Je me suis mise à rire.

- Et j'ai dit que ce n'était que dans SES phantasmes que ça se passait comme ça. Il a rigolé et il a dit que c'était un secret. Tout le monde nous regardait bizarre. Mais on s'en foutait, on rigolait encore plus devant leurs têtes choquées!

- Wow, je ne savais pas que vous étiez comme ça... Il avait l'air sincère avant en plus. Tu crois qu'il t'aime?

- J'en sais rien, d'après lui, oui.

Elle m'a ensuite demandé pourquoi il avait dû partir du lycée.

- En fait, au départ il était censé rester encore une année car Madame Martin a pris un congé maternité pour un an, histoire de profiter de sa fille. C'était déjà prévu que je l'ai en cours et tout mais un jour il est venu me voir. Il avait des cernes, il n'avait pas du tout dormi, je suppose. Il m'a dit qu'il devait me parler.
Il m'a dit qu'il ne serait sûrement plus là cette année. Je lui ai demandé pourquoi les larmes aux yeux. Il m'a dit que c'était une histoire à l'administration mais que c'était trop compliqué. Comme s'il n'avait pas le droit de me le dire. Je voulais rester forte, je n'ai rien dit. Je me suis juste assise. Il m'avait pris les mains et il m'a dit que je ne devais pas pleurer. Je lui ai dit qu'il m'oublierait et il m'a assuré que non. Il m'a promis qu'un jour, on sera libres comme une étoile. Je n'ai jamais oublié cette phrase.

- Libres comme une étoile? Tamara avait elle-même les larmes aux yeux.

- Oui comme une étoile.

- C'est beau. Ajouta t-elle.

-Sans doute, oui. Mais j'ai peur que ça ne se réalise jamais. Je baissai les yeux.

- mais si! Il reviendra sûrement bientôt!

(Retour au présent)

Il n'est plus jamais revenu. Je revois ses yeux quand je vais me coucher, j'entends sa voix dans chaque chanson. Il est partout. Je l'aime toujours, et lui il m'a laissée, il m'a abandonnée.

Il m'a oubliée.

Promesses. (prof/élève)Where stories live. Discover now