XI

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(Mettez la musique seulement quand je vous le dis)

point de vue d'Alexandre:

Il était huit heures. J'avais essayé de parler à Dora toute la nuit mais dès que je l'appelais je tombais sur sa messagerie. Elle me rendait fou. J'étais presque tenté de passer par la fenêtre, mais c'était trop risqué.
Et puis, je m'étais fait à l'idée qu'elle ne voulût pas me voir.
Elle avait dû s'endormir tout en me détestant, mais c'était injustifié. Tout cela n'était qu'un quiproquo et j'étais si mal de me dire qu'elle pouvait penser que je la trompais. J'aimais Dora. Elle était tout pour moi, et je l'avais enfin auprès de moi. Je ne pouvais pas tout gâcher.
J'avais menti à sa mère pour ne pas qu'elle sache que je fréquentais sa fille, et c'était normal. Vous m'auriez vu vous lui dire:

- Oui je suis amoureux de votre fille, elle est géniale!

Alors certes, ce serait la vérité mais j'irais directement en prison, ou pire, je me ferais assassiner sur le champ!
J'espérais tellement que Dora me laisse tout lui expliquer. En plus, sa mère m'avait proposé de passer le réveillon de Noël avec eux et ça promettait d'être un instant inoubliable. Évidemment, je n'aurais certainement pas accepté s'il n'y avait pas eu Dora.

Je me décidai à me lever. Je n'avais pas réussi à dormir mais j'étais resté affalé dans mon canapé, à réfléchir. À Dora, à moi, à nous. À certains moments je me disais qu'il serait peut-être plus simple, de tout laisser tomber. De la laisser tomber. Mais je devais me rendre à l'évidence: c'était impossible. J'aimais bien trop cette jeune fille et je ne voulais pas la faire encore plus souffrir.
Je me dirigeai vers la cuisine, j'appuyai sur le bouton de la machine à café puis pendant que l'eau de celle-ci chauffait, je regardai si les volets de la chambre de Dora était ouverts. Mais ils étaient clos.
Je bus mon café, puis après ma douche glacée, j'enfilai mes vêtements. Je regardai l'heure. Il était déjà neuf heures et demi, j'avais pris tout mon temps.
J'essayais d'appeler Dora mais je tombai à chaque fois sur le répondeur. Son téléphone était encore éteint.

Je sortis dehors et je remarquai qu'elle avait ouvert ses volets. Mais comment lui parler ? Je ne pouvais pas me permettre de rentrer et la technique des cailloux sur la vitre, ça ne marche une fois. On n'est pas dans une mauvaise adaptation de Roméo et Juliette. Je me décidai à attendre qu'elle sorte quand je vis qu'une échelle était rangée dans le jardin de chez l'amie de Dora, Margot.

Je la pris "discrètement" (oui rien n'était vraiment discret à vrai dire) j'arrivais tout pile devant sa fenêtre mais elle n'était malheureusement pas dans sa chambre.

- Monsieur Horel?
Une voix m'appela. Je me retournai, encore en haut de l'échelle.
C'était Margot.

- Qu'est-ce vous faites là? poursuivit-elle.

- Euh j'ai perdu mon chat.

Bravo Alexandre tu es le roi des inventeurs d'excuses bidons. T'as jamais eu de chat, idiot.

- Ah et quand vous perdez votre chat vous prenez les échelles de vos voisins et vous regardez à la fenêtre de vos autres voisins?

Je me décidai à descendre de l'échelle.
- Écoute Margot, c'est long à expliquer. J'arrive pas à trouver Dora et il faut que je lui parle.

- Vous êtes sûr que vous n'êtes pas qu'un pervers sexuel? Je pourrais penser que vous êtes un voyeur en vous voyant très ridiculement en haut de cette échelle.

- Mais non, n'importe quoi. T'as beaucoup d'imagination.

- Ouais ouais. Bref, Dora est dans le jardin si vous la cherchez. Je l'ai vue assise sur un banc en sortant dehors tout à l'heure, elle semblait rêveuse alors je ne l'ai pas dérangée. Mais elle était de dos, je n'ai pas vu son visage.

Promesses. (prof/élève)Where stories live. Discover now