XV

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- Viens Alexandre on va à la plage, il faut que tu décompresses. Me dit cette jeune fille qui semblait très attachée à moi. Je n'étais quand même pas devenu pédophile ?

- On va pas aller à la plage, c'est pas le moment de partir en vacances. Lui dis-je sur un ton sec.

- Alex, on a déménagé presque en même temps ici. On s'est rencontré dans le nord, sauf que maintenant on vit à cinq minutes de la mer! J'étais ébahi.

Dora me raconta comment on s'était retrouvé complètement par hasard et qu'on était voisins.

Je conduisis jusqu'à la plage qu'elle m'avait indiquée. Nous nous arrêtâmes devant la mer, et égoïstement, je ne faisais que penser à Julia. Une larme coula le long de ma joue. Nous étions parti un jour en vacances ensemble à la plage. Elle s'était foulé la cheville mais nous n'avions fait que de rire. Elle ressemblait beaucoup à Dora, elle était juste plus vieille et plus grande.

- M'aimes-tu ? Lui demandais-je.

Elle rigola.

- Évidemment que je t'aime !

- Et moi je suis censé t'aimer ? J'étais désemparé. Elle était si... Jeune. Un homme de mon âge est incapable d'aimer réellement une fille de son âge c'est IMPOSSIBLE.

- Oui, tu es censé m'aimer...
Sa voix descendit.

- Tu crois que c'est possible que je t'aime vraiment? Après tout j'ai presque trente ans et toi tu n'es même pas majeure. Je suis vraiment désolé si j'ai joué avec toi quand j'étais dans le coma mais honnêtement, je ne crois pas que j'aie pu vraiment être amoureux de toi un jour... Simplement parce que j'aimerai toujours Julia mais aussi parce que l'amour a un âge, même si on pourrait penser que non. J'étais un peu dur, mais c'était la réalité.

Elle ne répondit pas. Elle me tourna le dos, elle devait pleurer. Je ne dis rien, je ne la connaissais pas assez pour la consoler.

Point de vue de dora.

L'homme que j'aimais le plus au monde venait de me dire qu'il était incapable de m'aimer, que son ex dont j'ignorais l'existence hantait ses pensées. Alexandre m'avait dit que ce n'était pas possible à cause de nos âgés différents... Mais, si même lui n'y croyait plus, comment pouvais-je y croire? Comment le monde pouvait y croire? J'étais complètement détruire mais je savais que ce n'était pas vraiment lui qui parlait. Mais le "lui" d'il y a quelques années. Malgré tout, entendre ces mots sortirent de sa bouche était très dur. Et si, il ne recouvrait jamais la mémoire? Et si mon amour venait d'être anéanti? Alors, Damien avait bien réussi son coup.

Je me tournai afin qu'il ne me voit pas pleurer. Tout d'abord car je devais l'aider à retrouver la mémoire et à rester plus ou moins stable émotionnellement parlant mais surtout car il était comme un inconnu et une gêne s'était donc installé en moi.
C'est fou comme les choses peuvent changer. Il y a un an, je le détestais pour m'avoir laissée. Il y a un mois, nous passions les plus beaux instants de notre vie de couple. Et à ce moment-là, sans doute les pires. Mais je me répétais que l'amour était fort et que si le destin nous avait réuni c'est qu'il y avait une raison. Je pensai à Julia, je me disais qu'elle veillait peut-être sur nous de là où elle était.

Je séchai mes larmes.

- Je vais t'aider à te souvenir. Lui adressai-je.

- Comment ça ? M'interrogea Alex complètement perplexe.

- J'ai un plan, je vais te parler, te montrer des choses jusqu'à ce que tu te souviennes de tout. Et surtout de nous. Fais-moi confiance. Mais pour ça, j'ai besoin que tu me suives.

En cinq minutes nous étions chez moi.
- Alors là c'est chez moi, tu sais, tu as passé Noël ici. Maman ne sait pas qu'on est ensemble, elle te draguait beaucoup. Mais, on préfère attendre que j'aie dix-huit ans pour lui dire. C'est dans quatre mois mon anniversaire, on est montés, ici c'est ma chambre et c'est là qu'on a... Enfin tu vois.

- On a fait l'amour?
Il avait l'air presque écœuré. Je ne le calculai même pas.

Je repris.

- Viens. Je l'ai amené chez lui, j'ai ouvert avec la clé sous le paillasson, quelle cachette originale!
Ici, c'est chez toi.

- Je me souviens d'ici, parfaitement. Me dit-il.

- Tu vois, tu n'as pas entièrement perdu la mémoire, t'es pas dingue, enfin pas trop quoi.

Il sourit par politesse. Je suis bien heureuse de ne pas l'avoir connu à cette époque, il m'insupportait.
On alla devant chez Margot.

Quand il vit l'échelle il rigola.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Lui demandai-je.

- Je sais pas, je me suis imaginé en train de grimper à cette échelle pour toquer à la fenêtre là-haut.

Oui, il était peut-être un peu dingue quand même.

Pour finir, je l'emmenai dans le jardin, où nous nous étions retrouvés.
Rien. Il ne se souvint de rien.

Nous fûmes interrompus par la sonnerie de mon téléphone.

Tamara.

J'avais complètement oublié qu'elle devait venir dès le lendemain, la catastrophe.

- Allô ? Dis-je.

Elle m'expliqua alors qu'elle ne pouvait pas venir mais qu'il serait plus pratique que je me rende chez elle moi-même. Elle rajoute qu'elle paierai le train. J'hésitais mais j'acceptai tout de même.
Je raccrochai.

- Bon Alexandre, demain, on se rend dans notre chez nous!

*

Nous étions arrivés au bout de plusieurs heures interminables de train. J'étais heureuse d'être au près d'Alexandre mais il semblait si distant, si différent, si peu Alexandre que j'étais un peu triste.
Mais une fois arrivés, revoir la ville dans laquelle j'ai grandi m'a mis du baume au cœur.

- Ah ça je reconnais! S'écria mon professeur.

C'était bel et bien mon professeur, déjà plus que mon copain. C'était à nouveau Monsieur Horel...

Je rejoignis Tamara, on se sauta dans les bras. Elle m'avait tellement manqué! Évidemment je lui avais tout expliqué pour la perte de mémoire d'Alexandre. Elle était très mal à l'aise.
Nous avions un programme très précis. Ce jour-là c'était shopping entre filles !

On passa toute la journée à faire les boutiques, même si j'étais fatiguée, je luttai. J'avais vraiment besoin de voir Tam et de passer du temps avec elle. Elle était ma meilleure amie et j'avais besoin d'elle, de son soutien et de ses conseils. D'ailleurs, dans une discussion sur Alexandre elle me donna une bonne idée.
Celle d'aller au lycée où nous nous étions rencontré et de rejouer cette rencontre. Je priais de tout mon coeur pour que ça marche.
Elle était vraiment la meilleure.

À côté de ça, j'avais passé ma soirée aux toilettes, à manger puis vomir. J'avais l'impression d'être boulimique sauf que c'était involontaire et qu'au lieu de perdre du poids et bien j'en prenais. Même Tamara avait remarqué que j'avais grossi, c'était le stress. Il fallait que je fasse quelque que chose pour affiner ma silhouette.

Promesses. (prof/élève)Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang