Chapitre 3.

3.5K 364 18
                                    


Une jeune-femme vêtue d'une longue robe rouge sang courait dans une sombre forêt. Cette jeune-femme, c'était moi. Je ressentais une intense panique. J'étais suivie .. mais par qui ? Soudain mon pied se prit dans une racine et je m'écroulais de tout mon long. Je relève la tête lentement puis vois des chaussures d'homme face à moi. Impossible de regarder plus haut, je suis comme figée. Je sens un objet pointu s'enfoncer dans mon dos et j'hurle.

Je me réveille en sursaut. Une fine pellicule de sueur recouvre mon front. Je tourne la tête et voit que le lit de Lisandre est défait. Elle est partie ?

- Ne t'inquiète pas, je suis là, dit une voix qui provient du fond de la chambre.

Je me redresse et me frotte les yeux. Effectivement elle est là, déjà prête.

- Il est quelle heure ? Lui demandais-je, à moitié endormie.

- Huit heures. Les cours commencent dans 20 min.

- Quoi ? Pourquoi tu ne m'as pas réveillée ?

Oh mon dieu .. Je vais la tuer.

- J'avais peur que tu m'étrangles, dit-elle en étouffant difficilement un rire.

Pourquoi ai-je l'impression qu'elle lit en moi comme dans un livre ouvert ? C'est assez perturbant. Je me lève et file en courant à la douche en prenant une serviette et du nécessaire de toilette.

- Je me dépêche attends-moi s'il te plaît ! Et la prochaine fois je t'étranglerai vraiment si tu ne me réveille pas.

Je file dans la douche puis me lave en deux minutes, un record pour moi. Je m'habille de cet.. uniforme puis retourne dans la chambre. Je me prépare rapidement, je vais même être en avance. Pendant ce temps, Lisandre me regardait d'un air plutôt étonné et amusé à la fois. Le cauchemar est déjà loin dans mon esprit.

- C'est bon on peut y aller.

On commençait à partir quand je m'arrête soudainement.

- Attends.. je n'ai pas d'affaire..

Elle me sourit.

- T'inquiète, en fait ici ils stockent tout nos cahiers et nous en attribuent pour chaque matière. Quand tu arrives dans la salle ton cahier est déjà posé sur la table avec le nécessaire et c'est la même chose quand tu change de cours. On a trois cours en commun nous deux. Anglais ( nda : ils sont en Angleterre donc c'est comme si c'était le cours de français en France ), Histoire géographie et Science de la vie.

J'hausse un sourcil, bizarre mais pratique. Elle sort de la chambre et je la suis donc parce que je ne connais absolument rien à cette école bizarre. Shit, j'ai oublié d'appeler ma mère. Je suis Lisandre qui entre dans une salle ouverte, la salle d'anglais. Elle salue la professeur au passage. Après les regards qu'on m'a jeté hier dans le réfectoire, je veux juste baisser la tête et m'asseoir à ma place bien que ce ne soit pas dans mon habitude de me faire toute petite. Je suis plutôt forte de nature et en général j'aime faire le contraire de ce que l'on me dit. Une main se pose sur mon ventre, me stoppant dans mon élan.

- Doucement miss J. Présentez-vous à la classe.. pour votre premier jour ce serait bien de vous intégrer, dit une voix féminine incroyablement douce.

Je relève les yeux et vois que toute la classe m'observe comme si j'étais une bête curieuse. C'est génial, je commence à être habituée. Je croise le regard de la professeure qui me sourit, elle m'a l'air sympathique.. au moins une bonne chose. Je soupire sans discrétion puis balaye la salle du regard, les joues légèrement roses. Je ne suis pas timide mais bon je n'aime pas être le centre de l'attention non plus.

- Je.. je m'appelle Alice.

Mon manque de confiance s'envole rapidement. Mon visage affiche soudain un petit sourire mi hautain mi amusé.

- J'ai dix-sept ans. Je fais parti de l'élite apparemment parce que pour la directrice être virée de six lycées différent c'est génial. Ma mère ma foutue contre mon gré dans un avion pour que j'atterrisse ici car je pense que vous l'avez deviné à mon accent, je suis américaine. Et ouais les petits coincés, une américaine. Je ne compte absolument pas m'éterniser ici donc bon, les amis ce n'est pas ma priorité numéro un.

Je croise le regard de Lisandre, elle a l'air vexée. J'y suis peut-être allée un peu trop fort au niveau du sarcasme .. ? En situation de stress je ne réagis pas bien. Il y a un grand silence pesant dans la classe. Le sourire de la professeur se brise quelques instants et j'en profite pour m'asseoir à la seule place libre de la classe. Il y a un cahier avec mon nom dessus. Je me plonge dans mes pensées tandis que la prof commence le cours. Parfois je croise le regard de quelques élèves. Je vais me faire des ennemis à ce que je vois.

Le cours passent d'une lenteur incroyable. Je ne prête pas du tout attention à mon voisin qui m'a fixée pendant une bonne partie du cours. Quand la sonnerie retentit, je me lève et sors en trombe.. la première d'ailleurs. Je ne vais pas dans mon prochain cours, de toute façon je n'ai aucune idée du quel il s'agit et où se trouve la salle, au lieu de ça je me dirige vers le bureau de la directrice. Je parie un dollar qu'elle possède un téléphone, au moins un fixe. Je pousse la porte de son bureau, ayant écouté au préalable si elle était dedans ou non. J'essaye d'ouvrir les tiroirs pour trouver mon dossier mais ils sont fermés à clé et cette dernière n'est pas là j'imagine. Je trouve un vieux portable à clapet sur le bureau. Je l'ouvre, il y a de la batterie donc c'est cool.

Je ne peux m'empêcher de murmurer : " Ce portable date des années cinquante.. ? "

Je compose le numéro de ma maison, que je connais par cœur heureusement. Je commençais à perdre espoir mais au bout de la cinquième sonnerie quelqu'un décroche. J'entends la voix familière de ma mère et aussitôt les larmes me montent aux yeux, je suis trop émotive.

- Mél ?

Attends .. c'est qui ça " Mél ? "  C'est qui ?! Ma mère est pote avec la directrice ? Pitié.

- Non maman.. c'est moi, répondis-je d'une voix un peut trop tremblante à mon goût.

- Alice ?! Qu'est-ce que tu fais avec ce téléphone ?

- Non maman écoute moi. Je veux rentrer, tu n'as pas le droit de m'envoyer comme ça sans mon accord dans un endroit rempli de tarés ok ?

- Oh ma fille j'ai tout les droits crois-moi et tu n'es pas ici pour rien..

J'entends un bruit derrière ma mère.

- Écoute je dois raccrocher d'accord ? S'il te plaît tiens-toi bien et obéis aux règles de l'établissement

- Qu..

Je n'ai pas le temps de finir que j'entends un bip m'annonçant qu'elle a raccroché. Je repose le téléphone sur la table après avoir supprimé mon appel de l'historique. Je ne pense pas que la directrice aille vérifier ses appels. De toute façon elle ne doit même pas savoir se servir d'internet.

J'allais me retourner quand un bruit me stoppe net dans mon geste. Mon sang ne fait qu'un tour. La porte venait de s'ouvrir..

___

Vous êtes de plus en plus à lire ma fiction, c'est génial ! :) J'espère qu'elle vous plaît.

Alors à votre avis qui à ouvert la porte.. vous pensez vraiment qu'il s'agit de la directrice.. ? ;) Ce serait trop prévisible haha.




Aradia Where stories live. Discover now