Chapitre 22

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Je prends une longue inspiration afin de rester concentrée. Mon dos, mes épaules et le haut de mon crâne me font souffrir. Je ferme les yeux puis avance et je me rends compte quelques instants après que j'ai réussi. Je laisse tomber le livre au sol puis m'affale par terre.

- Presque une heure et demi... il va y avoir du travail.

Je marmonne que le livre était beaucoup trop gros. Elle descend de son estrade et me tend un sandwich ainsi qu'une bouteille d'eau. Je prends le tout en la remerciant et ne fais qu'une bouchée de mon sandwich, mon ventre criant famine.

Je me relève et malgré le fait qu'elle soit encore plus petite que moi, j'ai l'impression qu'on ne voit qu'elle. Je bois un peu d'eau puis commence à me diriger vers la sortie de la salle.

- Hop hop hop... tu crois aller où jeune fille ? Demi-tour, ce n'est pas fini !

Je me tourne vers elle et la regarde avec un air épuisé et agacé à la fois.

- Mais vous aviez-dit que le plus vite je faisais l'exercice, le plus vite on aurait fini ! Je m'exclame.

- Je parlais des exercices, dit-elle dans un demi-sourire.

Clairement, je déprime. À quoi ça rime tout cela ? Je retourne donc à ses côtés, dépitée.

Elle tape fort dans ses mains et une musique se lance, j'ai clairement une impression de déjà-vu, ce qui me fait un peu froid dans le dos.

- Leçon numéro deux, une Suprême doit savoir danser à la perfection afin de donner une bonne image d'elle, de l'Héritier et du Conseil lors d'un bal.

- Un bal ?!

- Il n'y a pas que de la politique, tu vas être conviée à beaucoup d'évènements.

Je soupire bruyamment, ce qui me vaut une tape derrière la tête. Elle se place face à moi et se positionne pour que nous dansons. Je suis très mal à l'aise et nerveuse et mes pas sont maladroits malgré qu'elle soit très habile.

- Arrête de regarder tes pieds Alice et redresse toi ! s'exclame-t-elle de temps en temps.

Elle m'apprend de nouveaux pas et de nouvelles danses. Nous nous entrainons sans relâche pendant trois heures supplémentaires.

~

Après avoir pris une longue douche pour ôter cette sensation de tissus qui colle à ma peau, je passe par le réfectoire pour demander quelque chose à manger étant totalement en décalage au niveau des horaires. Dire qu'on est le week-end et que pourtant je n'ai pas de repos.

Ils m'avaient réservé une assiette, c'est adorable. Je m'empresse de la manger et quitte la pièce après les avoir complimentés. Tout le monde vaque à ses occupations, généralement beaucoup sont dehors malgré les récentes interdictions.

Il me vient l'idée de passer voir la directrice pour savoir comment elle se sent. Je passe donc par l'infirmerie et toque à la porte, attendant patiemment derrière. Au bout de quelques minutes et n'ayant toujours pas de réponse, j'hésite à faire demi-tour. Au lieu de cela, j'ouvre la porte et me faufile dans la pièce sombre. Il y a quelqu'un dans le lit mais je ne vois absolument rien.

- Madame Sheffield ?

Je m'approche encore un peu et allume la lampe de chevet à côté de son lit. En voyant la personne allongée dans le lit, je recule vivement mais mes pieds se prennent dans la chaise qui se trouve derrière moi et je m'étale de tout mon long en poussant un cri.

Aradia Where stories live. Discover now