Aradia

Chapitre 18

La vie reprend son cours plus ou moins normalement à Aradia, " normal " n'étant pas une norme. Les cours ont repris et je ne peux m'empêcher de penser à l'homme du toit... William. Quelle triste histoire de famille. Les Sheffield sont vraiment maudits.

En parlant de Sheffield, Aaron n'a toujours pas pointé le bout de son nez. Nous ne sommes pas dans la même classe mais sa place au réfectoire reste désespérément vide. Moi inquiète ? Du tout. C'est mon collègue, ça m'intéresse de savoir où il se trouve...

Jared comme le reste de sa bande n'a pas su me dire où cet abrutit se trouve à l'heure actuelle.

Le bal approche à grand pas et cela se ressent vraiment. Je n'arrête pas de voir des garçons proposer aux filles et vice-versa. C'est agaçant. Personne ne semble vouloir me demander, dois-je me remettre en question ? Pas comme si cela me faisait quelque chose... bon peut-être un peu. Lisandre et moi avons décidé d'y aller ensemble, pour se soutenir. Du moins je ne compte pas m'éterniser.

Toujours pas de nouvelles de ma grand-mère non plus, j'adore. À vrai dire, il n'y a que la directrice qui me soutienne actuellement ainsi que Lisandre bien évidemment. Les spirales sur mon avant-bras sont de plus en plus visibles, ça me gêne. Je n'ai vu aucun autre sorcier doté de ce genre de signe, même ma grand-mère.

La sonnerie retentit, me tirant de ma rêverie. Je ferme mon cahier et me lève en le laissant là, comme tout le monde. Enfin ! Ce soir il y a apparement une réunion entre "clans". Je n'aime pas ce terme, je n'ai jamais aimé être rangée dans une case, dans mon cas sorcière.

Je me demande si je suis conviée, Lisandre m'a conseillée d'y aller au moins pour voir l'ambiance. Fort heureusement elle sera là également car elle est à moitié sorcière. Je n'ai jamais vraiment compris l'étendue de ses pouvoirs, sorcière ou voyante ? Peu importe, au moins nous serons ensemble comme toujours. Je suis heureuse de l'avoir à mes côtés. Aradia sans elle serait bien fade.

- Alors, toujours pas de prétendant ? Me demande-t-elle tandis que nous marchons dans les couloirs.

- Oh je t'en prie, tu sais bien que non. Nous y allons ensemble de toute façon ! Dis-je en souriant.

- À ce sujet... Hugo m'a demandé, dit-elle en rougissant.

- Et ? Dis-je en me tournant vers elle.

- Et j'ai dis oui, poursuit-elle d'une petite voix en fuyant mon regard.

- Très bien, ce n'est pas grave, je réponds en souriant bien que ce sourire soit un peu forcé et amer.

- C'est vrai, tu ne m'en veux pas ?

- Je ne peux pas t'en vouloir, tu le sais bien idiote.

Elle se précipite vers moi et m'étreint, ce qui me fait rire. Cette fille est adorable et pétillante, pas étonnant qu'un gars comme Hugo lui ai demandé. De toute façon je me doutais qu'il y avait un truc entre eux deux. Nous continuons notre chemin et nous installons dans une salle qui dispose de canapé, il n'y a personne pour une fois.

- À ton avis, pourquoi personne ne me demande ? Je l'interroge, un peu mal à l'aise.

- Parce que tu es Alice Jefferson nounouille, tu n'es pas n'importe quelle jeune fille !

- Comment ça ? Je suis parfaitement normale ! Dis-je en haussant un sourcil.

- Oui, je veux dire par là que tu es la Suprême idiote.