Oui maman, je ne suis plus une enfant. Ah et oui. J'attire les psychopathes.

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Chapitre 15 à 18 corrigé par lightalaska !


- Détends-toi, m'ordonna Epona, tout bas. Tout se passera bien, on veillera sur toi.

- Lorsque je lui ai annoncé que je souhaitais inviter un garçon, elle a déjà complètement halluciné. Elle va en faire toute une scène en le voyant, murmurai-je crispée alors que nous étions plantés devant la porte de ma maison. Et... c'est tellement étrange de revenir ici. La dernière fois que j'ai franchi cette porte.... J'étais radicalement différente.

- Calme-toi, m'intima Kenan en se penchant dans mon dos. Elle ne remarquera rien. Je t'assure que tu fais une montagne d'un tout petit rien.

Ses doigts noués dans les miens se resserrent un peu plus, contrastant grandement avec la dureté de ses mots. Son pouce caressait le dessus de ma main, diffusant une douce chaleur qui remontait dans tout mon corps. Il était rassurant de l'avoir à mes côtés en cet instant et je reconnaissais aisément que son idée était judicieuse bien que j'avais mis du temps à l'admettre. Maël avait d'ailleurs été furieux lorsque j'avais fini par accepter qu'il endosse le rôle de mon petit-ami temporaire. Je soupirai faiblement, fixant la porte en bois qui ne s'était toujours pas ouverte. 

- On y va, annonça Tamara.

- Comportez-vous le plus normalement possible, soupirai-je, persuadée que ce geste allait devenir une seconde nature et rajoutant prestement devant leurs airs innocents. Pour des adolescents, n'oubliez pas que vous n'avez pas plus de dix huit ans. En 2015. Pas en 1873.

- On sera des anges, annonça Kenan avec une ironie suintante.

La colère de Maël éclata dans mes pensées, bourdonnant comme le martèlement d'un troupeau de buffle dans les pleines du Sahara. En tournant mon visage sur le côté, je n'eus aucun mal à l'apercevoir à l'avant d'une voiture noire, garée dans l'allée conduisant à la maison. Il détourna le regard dès l'instant où je cherchai à le croiser. Je grimaçai, mon corps devenant une boule de nerfs. J'avais besoin de son soutien, pas de sentir son énervement. Devon, assis derrière le large volant, dû le gratifier d'un coup de coude en remarquant mon état, car les yeux de Maël revinrent se poser dans les miens. 

« - Appelle-moi si tu as le moindre problème. » 

Le soulagement m'envahit au son de sa voix bien plus douce que ne l'étaient ses pensées. Elle restait teintée d'un fond d'agacement, mais l'inquiétude dominait. En réalité, son mécontentement était plus dû au fait qu'il n'était pas celui ayant l'occasion de me prouver qu'il pouvait me protéger. D'ailleurs, j'étais plutôt étonnée que Kenan s'octroie ce rôle de lui-même. Pourquoi désirait-il tant me protéger ? Contrairement à Maël, nous n'étions pas particulièrement proches. À certains moments je l'avais cru mais l'instant suivant, il avait fait en sorte de me rappeler qu'il n'avait aucun intérêt pour ma personne. Je le ne comprenais pas. Et ce n'était plus le moment de s'interroger sur son comportement ambivalent. 

Je pris une profonde inspiration et poussai enfin cette fameuse porte tant redoutée. Mon cœur se gonfla d'allégresse dès l'instant ou l'odeur familière vint enivrer mes sens. Je réalisai plus nettement encore quelque chose que j'avais quelque peu négligé. J'étais chez moi. J'étais enfin chez moi. 

♫ 

- Vous êtes tous dans la même classe ? Questionna ma mère en distribuant les tasses, un peu impressionnée au milieu de mes nouveaux amis.

- Oui, assura Tamara la première dans un large sourire. Merci encore de nous accueillir pour le week-end, Madame Leilani.

- C'est normal, répondit-elle d'un simplement mouvement de la main voulant signifier son mécontentement face à un tel remerciement. Je suis tellement heureuse que ma fille ce soit enfin fait des amis.

Water LilyWhere stories live. Discover now