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A lire en écoutant la musique en média si possible ...

17 Mai 2011,

Paris, France.

La boîte de nuit que j'ai minutieusement choisi pour fêter ma majorité est pleine à craquer. Cela fait des mois, voire même des années que j'attends ce moment avec impatience. Je vais enfin avoir 18 ans, à 00h09 exactement.

Je suis issue pour le moins que l'on puisse dire d'une famille très stricte, et c'est la première fois que mes parents m'autorisent a sortir en boîte ! J'ai été élevée dans un monde ou règne l'apparence, une vie façonnée au gré des faux-semblants, un monde où nous allons à l'église tous les dimanches et où nous organisons des brunchs entre voisins et amis du country club chaque week end. Nous sommes une famille qui ne fait pas de vagues, si ce n'est quelques excentricités pour que le voisinage admire, par exemple, la dernière BMW de papa, ou parle de la nouvelle coupe de cheveux excentrique de maman, faite par le visagiste le plus vogue de la capitale française.

Nous vivons dans un pâté de maison résidentiel des hauteurs parisiennes et j'ai toujours vécu dans une cage dorée.

Parfois même trop dorée.

J'en suis donc là, le soir de mes 18 ans, à profiter de ma première "vraie" sortie entres amis autorisée.

Pour l'occasion, Anna, ma meilleure amie, et moi, avons écumé les meilleures adresses parisiennes sur le net et par le biais du bouches à oreilles et avons opté pour que cette soirée mémorable se passe au Duplex, dernier lieu le plus "in" dans les contrées bobos chics de la capitale.

L'ambiance est à son comble, mes amis semblent apprécier le lieu et se lâchent au fur et à mesure que la soirée avance. Ethan et Maxence, sur la piste de danse, sont en plein combat de coqs, pour attirer le regard d'une petite blonde aux yeux bleus, tandis que Samuel, Gautier et Jonas sont encore assis autour de notre table à se servir des shots de tequila paf.

Anna et moi étudions le droit, et ce cursus étant principalement fréquenté par la gente masculine, cela explique que les trois quarts de mes meilleurs amis soient des mecs, et ce n'est pas ma Anna, loin d'être l'effarouchée de la bande qui va s'en plaindre !

J'ai obtenu mon baccalauréat à l'âge de 16 ans, ce qui est un peu jeune, je vous l'accorde, mais mes parents, toujours dans leur quête de "perfection" m'ont octroyé les meilleurs percepteurs qui puissent exister pour me donner les meilleurs cours du soir. J'ai toujours été attirée par le droit, la justice et ce soir là, le soir de mon anniversaire, ma vocation va alors prendre tout son sens...

Après quelques verres, je sens mes joues virer au cramoisie et le liquide brûlant de l'alcool remonter le long de mon œsophage. La tête commence légèrement à me tourner, et si je veux garder le peu de dignité qu'il me reste après avoir enchaîné les pires chorégraphies de Samba sur un plot au milieu de la piste, je dois sortir prendre un peu l'air pour me reprendre en main.

-" Hey, Vic ! Tu vas où comme ça en m'abandonnant avec tous ces poilus !?"

Anna fait bien évidemment allusion à notre bande d'amis , ce qui m'arrache un rire un peu plus aigu que je ne l'aurais pensé. Je dois vraiment être bien plus éméchée que je ne le crois !

Nous nous dirigeons alors toutes les deux en titubant légèrement vers la porte de secours afin de prendre un bol d'air, avant de retourner fêter dignement mes 18 ans à l intérieur.

La ruelle à l'arrière de la discothèque est complètement déserte et très mal éclairée, nous nous adossons au muret afin de nous laisser glisser le long de celui-ci pour nous asseoir et reprendre nos esprits à l'aide de l'air frais nocturne, esprits quelques peu embrouillés par les excès liquides en tout genre de cette soirée.

Toute joie, Anna me relate dans les moindres détails la danse langoureuse qu'elle s'est offerte en compagnie de Maël, quelques minutes plus tôt. Elle en pince pour lui depuis le collège, et la voir si enjouée ce soir me met du baume au cœur. Je souris, la serre fort dans mes bras pour lui faire part de la fierté que je ressens à ce moment même et nous partons dans un fou rire incontrôlable, merci les tequilas, et merci Jonas, de m'avoir servi autant de verres à mon insu ! ( ... Ou pas ! ).

Un bruit de pas résonne au loin, des pas lourds, quelqu'un qui se traîne de manière non élégante. Je tourne discrètement la tête pour voir lequel de nos amis éméché nous a rejoins, mais je n'en reconnais aucun et plus rien ne se passe comme prévu.

C'est à ce moment là, ce moment précis. Ce 17 mai 2011 à 2h44 du matin que ma vie a basculé pour toujours, et que le cauchemar a alors commencé...

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