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Victoire,

Je suis là couchée sur mon lit, les yeux grands ouvert en train de fixer le plafond éclairé par la lumière ambiante de la pleine lune. Tout est fin prêt pour la journée de sortie de Noam, j'ai planifié le maximum de choses pour le satisfaire dans ses attentes. Et pourtant, rien à faire je n'arrive pas à trouver le sommeil.

Il y a quelque chose que je n'arrive pas à me retirer de la tête depuis notre dernier entretien. Ce petit, mais très intriguant dessin encré dans la peau de son poignet droit : une corde enroulé autour du poignet formant un signe infini. Je n'arrive pas à comprendre cette obsession.

J'attrape le coussin à côté de moi et le pose sur mon visage pour y étouffer un cri de frustration. Il faut absolument que je me repose, une journée intense m'attend et l'heure tourne. Je me blottis dans ma couette, ferme les yeux et finis par sombrer dans les bras de morphée....

***

Devant les gigantesques portes qui se situent à l'arrière du centre pénitencier, j'attends Noam. Il doit faire sa sortie de ce côté et on m'a demandé de l'attendre ici.

Le froid brûle mes joues, et j'enroule une mèche de mes cheveux autour de mon index, signe de stress extrême.

J'appréhende vraiment cette journée. Même si au début j'étais surexcitée de l'idée que j'avais eu, enfin que Max m'avait suggéré, aujourd'hui je suis flippée. Je n'arrête pas de me dire que finalement, je ne connais pas cet homme, et que peut être, nous n'allons pas nous entendre ? Cette idée me fiche la chaire de poule. J'ai tellement envie de le sauver qu'il faut qu'il ai confiance en moi, qu'il me parle, qu'il y croit... Mais il me déteste, et ce sentiment de haine est une énorme barrière à notre entente cordiale.

Si il s'ennuyait ? Si il était déçu de cette journée qu'il attendait tant ?

Je balaye ces pensées de mon esprit lorsque j'entends le portail grincer. Le grand type baraqué que j'ai l'habitude de croiser lors de mes visites accompagne mon client, et en me voyant, il entreprend de détacher ses menottes.

-" Assurez vous qu'il ne commette aucune effraction, et ramenez nous le pour 20h. "

Je suis sidérée, il le traite et parle de lui comme si c'était un animal, et encore, les animaux sont mieux traités que ça.

Je lui lance un regard noir en acquiesçant, et il se retourne, prêt à ré-entrer dans le centre pénitencier, finir sa journée dans le rôle du « connard de maton », pour ensuite rentrer chez lui et passer pour un ange auprès de sa famille et ses amis. Ce type me dégoûte clairement.

Une fois le monstre parti, j'ose un regard vers Noam, qui, lui, garde la tête baissée. J'imagine qu'il est complètement perdu, et je peux le comprendre. C'est la première fois qu'il est confronté au monde extérieur en quatre longues années et qui plus est, en compagnie d'une inconnue qui est la raison de son enfermement ici !

C'est la première fois que je le vois sans sa combinaison orange (ou bleue en fonction des tâches journalières qu'il effectue). Il porte une jean skinny noir, et un pull en laine à grosses mailles, gris, et je peux y entrevoir une chemise assez fashion et de bonne marque en dessous, certainement un cadeau de son ami qui vient régulièrement le voir. Quelques mèches rebelles tenues par son bonnet noir, retombent sur son front, poussées par le vent froid et glaciale de ce mois de Novembre. Il relève la tête et ses yeux émeraudes me scrutent relativement timidement. Je ne peux que constater, malgré moi, que cette homme qui se trouve devant moi et d'une beauté surnaturelle ; il m'envoûte littéralement.

Oh, Vic, reprends toi c'est ton client, tout de même...!!

-" Tiens, j'ai pensé que tu pourrais en avoir besoin. "

Temptation Donde viven las historias. Descúbrelo ahora