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Anna,

Jour 41,

-" C'est bon Anna, personne ne peut t'entendre dans la chambre." me dit Vic.

Je m'assoit sur son lit, toujours pas à l'aise par la situation. Vic nous a fait partagé son idée de refaire nos témoignages mais façon vidéo. Je n'étais et je ne le suis toujours pas fan de l'idée, mais j'ai une dette envers Noam qui nous avait porté secours ce soir là... Je m'installe en tailleur sur son lit et Vic, se place face à moi, son iPhone en main.

-" Tu me dis quand c'est bon ?"

-" OK... je souffle, vas-y."

Elle appuie sur Play, et me lève son pouce en l'air. J'inspire et...:

Cette nuit là, avait commencé par un marathon-bar. Avec ma bande et pour l'anniversaire des dix huit ans de ma meilleure amie Victoire, nous avions commencé par enchaîner la tournée des bars.

On buvait,un peu mais raisonnablement puis, sur le coups de minuit, nous nous sommes décidés à finir la soirée en boîte de nuit, Le Memphis, très exactement. On était tous... assez joyeux, un peu pompette, je ne vais pas le cacher, et je me souviens que la première chose que j'ai dit en franchissant les portes était :

-" Putain ! Cette musique c'est de la balle !"

Et je me suis mise à sautiller en dansant sur place. Ensuite, j'ai entraîner mon amie sur la piste avec moi, et nous avons dansé jusqu'à être moite de sueur. Un mec se collait à moi, pas mal le type, mais il ne me plaisait pas vraiment et j'avais plutôt envie de l'esquiver que de continuer à rester à me dandiner prés de lui ! Ça faisait tout juste une demie-heure qu'on était arrivés et j'avais déjà besoin d'aller prendre l'air, car la chaleur qui se dégageait de la boite devenait suffocante. J'ai tiré Vic par la main et je lui ai crié :

-" DEHORS !" en me ventilant avec les mains pour qu'elle comprenne ce que je lui disais.

Elle m'a soulevé son pouce en l'air pour me faire comprendre qu'elle était Ok, et qu'elle me suivait. Nous sommes sortit par une des portes de secours à l'arrière, qui tombe sur une ruelle, je l'avoue, peu sûre...

Alors qu'on était assises à même le bitume, Vic et moi avons remarqué que dans l'ombre approchait un groupe, et surtout un homme se demarquait. Il s'approchait de nous, beaucoup trop près... Il titubait, sentait l'alcool à plein nez et avait les yeux défoncés par une drogue sûrement.

D'instinct, nous nous sommes rapprochées l'une de l'autre, et Victoire m'a attrapé la main. Je lui ai serré, et nous nous sommes levées avec une synchronisation parfaite. Je me souviens du regard de Victoire, qui me criait :

-" Cassons nous de là sans faire de vagues, comme si de rien était !"

J'ai ramassé ma petite pochette argentée qui me fessait office de sac à main pour la soirée et j'ai commence à pousser Vic pour nous précipiter vers la petite porte par laquelle nous étions sorties. Mais j'ai été stoppé net, tirée en arrière par la main de Victoire qui ne voulait pas me lâcher alors que ce sal... cet homme l'a tiré à lui, et l'a brutalement plaqué contre l'une des bennes à ordures qui jonchait le muret de la discothèque.

Il rigolait comme un porc, et baladait ses grosses mains sales sur mon amie...

Je hoquette, prise par un sanglot. Vic me regarde de derrière sont smartphone et me chuchote :

-" Continue, c'est toi la plus forte."

Il riait et Victoire criait... Alors j'ai foncé sur lui, et j'ai essayé tant bien que mal de le frapper J'étais agrippée à son vieux blouson sale, et lui donné des coups dans la nuque avec mon ridicule petit sac.

-" Lâche-là espèce d'enfoiré !"

C'est ce que j'ai hurlé. La phrase de trop... Le mot de trop... J'ai senti une vive douleur dans l'abdomen. J'ai d'abord cru qu'il m'avait frappé mais quand j'ai posé la main sur mon ventre, j'ai senti le sang couler...Puis le trou noir, cinq secondes plus tard, j'étais à même le sol. Je ne me souviens pas de tout. Juste que je suis revenue à moi quelques minutes plus tard et que j'ai réussi à voir au sol, un vieux canif rouillé. Il venait de me poignarder, il l'avait sortit de je ne sais où...

J'ai été prise par un manque de respiration, je suffoqué, pliée en deux, les mains serrant ma blessure. Mais je perdais beaucoup trop sang et la seule chose que je percevais était le souffle saccadé de cette pourriture, et j'ai alors compris qu'il profitait de la virginité de ma meilleure amie... Je n'arrivais plus à garder les yeux ouverts, brouillés par mes larmes qui ne faisaient que de couler. La seule chose que je ressentais était la brise légère de cette soirée qui me rafraîchissait le visage et me permettait de garder quelques peu l'esprit au-dessus des flots.

Ensuite, il ne me reste plus que le souvenir de certaines images, des flashs... : J'y vois un garçon sortant de nul part, portant secours Victoire et se battant avec ce type qui nous a agressé... Le corps de Vic sur moi, m'apportant un peu de chaleur, ses pleurs... puis les lumières des gyrophares. Je me souviens surtout de cette phrase que j'ai dite à mon amie Victoire avant d'entrer dans le camion des pompiers :

-" Dis à ce garçon, qu'il est notre sauveur..."

Et quand je me suis réveillée le lendemain, j'étais dans un lit d'hôpital, perfusée, un bandage m'encerclant la taille, et la tête lourde...

J'entends le bip du portable de Vic, signifiant qu'elle vient d'arrêter l'enregistrement, et automatiquement, je me lève pour me jeter dans ses bras et pleurer toutes les larmes de mon corps. Je n'avais pas relater cette histoire depuis, et la sensation que je ressent à cet instant est tout bonnement affreuse.

-" T'as été super Nana, c'est une pièce en béton pour la défense de Noam."

-" C'est bien pour lui que je fais ça... et pour toi !" je dis en reniflant.

-" Oui je sais bien, merci. Et n'oublie pas aussi..."

-" Oui... les photos qu'ils ont pris de ma blessure ce soir là... Pfff ! Qui aurait cru que faire semblant aurait pu me faire passer l'éponge sur tant de souffrance.. Il fallait juste que j'en parle et surtout que je le partage..."

-" Oui, nous avons fait une grosse erreur... Mais tout ça, va permettre de nous faire pardonner. J'ai confiance en nous tous, je sais qu'on fera sortir Noam de ce merdier."

-" Je ne me fais pas de soucis pour ça Vic... Tu y arriveras, tu l'aimes..."

Elle tiqua à mes mots, et se raidit. Je savais qu'elle ne voulait toujours pas s'avouer ses sentiments pour Noam, mais ses manières et son attitude avec lui était clair pour tout le monde. Ses deux là étaient juste fou l'un de l'autre, mais ils se voilaient la face...

Temptation Où les histoires vivent. Découvrez maintenant