Chapitre 1

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Point de vue de Lee:

On peut faire comme si tout allait bien, on peut le faire pendant des jours, des mois, des années.

On peut faire croire aux gens que la souffrance s'est estompé, que les cauchemars se sont volatilisés, que les souvenirs se sont effacés.

On peut dire que la vie est belle et continuer d'avancé, sans s'arrêté, sans regardez en arrière.

Mais rien ne disparaît jamais vraiment.

Honnêtement, j'étais prête à tourner la page mais c'est la page qui ne voulait pas se tourner.

***
Les premiers flocons venait d'envahir le ciel en ce début de décembre protégeant les gratte-ciels d'un manteau blanc alors que New-York était plongé dans une sorte d'excitation qui n'existait que pendant les périodes de fêtes. Esquivant une bande de touristes irlandais qui ouvraient de grands yeux devant les lumières de la ville, je me dirigeais rapidement vers mon quartier en serrant mon sac de cour contre moi.

En février, je fêterai mes vingt-trois ans... Ça allait faire cinq ans, cinq que j'avais renoncé à mes pouvoirs, cinq ans que j'étais devenu humaine, cinq ans que je l'avais définitivement perdu. Tant de temps et pourtant... Si peu. Il y avait des jours où j'avais l'impression que c'était hier, d'autres où je me disais que c'était il y a une éternité.

Mais j'aimais ma nouvelle vie, c'était plus simple, plus calme. Ici, je n'étais plus Lee, cette adolescente aux cheveux rouges, aux yeux d'un bleu surnaturel, joueuse de football, meilleure amie de Liam et qui avait surmontée tant d'épreuve. Non, j'étais juste Leah; une fille calme et réservée, en dernière année de droit à Columbia et aux yeux vairons -l'un noir comme la nuit et l'autre bleu comme un ciel de beau temps.

Ouvrant la porte de l'immeuble, situé dans une rue paisible de Manhattan, je chassais mes sombres pensées avant de me diriger vers l'ascenseur. Arrivé dans l'appartement, je posais mes affaires et regardais autour de moi inquiète.

-Alan, criai-je en m'avançant dans l'entrée, Alan où es-tu?

Depuis le jour où j'avais rencontré Alan dans ce vieux bar de quartier un soir de déprime, nous étions devenus inséparables, collé comme les doigt de la main nous répétait sans cesse nos amis. Vivre en sa compagnie était d'une facilité presque déconcertante, il était toujours de bonne humeur en ma présence même quand je me comportais comme la pire des garces, il s'occupait toujours de tout au mieux et savait exactement ce dont les gens avaient besoins. Il y avait quelque chose de plus entre nous deux, comme un lien invisible, comme une connexion, il était probablement la personne qui me connaissait le mieux... Enfin, presque.

-Alan, répétait-je une nouvelle fois en me rendant compte que toutes les lumières étaient éteinte, ce qui me rendit soucieuse en sachant qu'il devait être à la maison.

Je vis alors une raie de lumière qui s'échappait de sous la porte de notre chambre de façon faible et irrégulière.

-Alan...soufflai-je, alors que mon rythme s'accélérait et que j'entendais une respiration saccadé provenir de la pièce.

M'emparant de la poignée de la porte, je respirais un grand coup et l'ouvris.

Ce que j'y vis me laissa stupéfaite.

La pièce était remplis d'une cinquantaine de bougie qui l'illuminait alors que Alan était juste devant moi, ses yeux brillant d'une lueur incompréhensible. Puis sans crier gare, il se mit à genou et sorti de sa poche un petit écrin dans lequel se trouvait une bague surmonté d'un diamant.

-Ça va faire bientôt cinq ans qu'on est ensemble, Leah, et j'ai compris une chose: je ne veux pas ... Je ne peux pas vivre sans toi. Tu es la raison pour laquelle je me lève le matin, tu es le sourire que j'ai envie de voire quand je suis mal, tu es la personne avec qui j'aimerai construire ma vie.

-Alan..., le coupai-je en chuchotant, tellement surprise que ma bouche pouvait presque toucher le sol.

-Je sais que c'est un peu précipité, s'exclama-t-il, Et nous attendrons, le temps que tu finisses tes études, que tu sois prête. Mais je veux que tu saches que je serais toujours là, à chaque instant, que je ne renoncerai pas. Leah Lydia Sharpin, veux-tu m'épouser?

-Je... Je ne sais pas quoi dire, murmurai-je émue.

-Alors... Dis oui, me répondit-il une lueur d'espoir dans les yeux.

-Oui.

***

-Alors? me demanda Lily à travers le combiné, Comment est la bague?

J'avais rencontré Lily lors de ma première année de fac et tout de suite nous nous étions entendue d'une façon remarquable, comme si nous étions faite pour être amie, pour nous entendre. Avec elle, j'avais enfin compris ce qu'impliquait le fait d'avoir une meilleure amie fille: les conversations pendant des heures aux téléphones, les petits délires qui ne sont possible qu'entre nana, les journée shopping... Et étonnamment j'avais aimé cela bien au-delà de tout ce à quoi je m'étais attendue.

-Arrête Lily, Alan m'a dit que tu l'avais aidé à choisir la bague, la sermonnais-je en finissant de prendre des notes sur mon dernier cour adossé au bar de la cuisine.

-Pfff, les hommes sont incapables de tenir leur langue plus de cinq minutes, pouffa-t-elle alors que son rire résonnait à travers le téléphone.

-Sinon, que comptes-tu faire pour les fêtes de Noël cette année? lui demandai-je en l'éloignant du sujet «Mariage».

-Je pensais sûrement aller voir ma famille avec Tristan, et toi, tu rentre chez toi cette année?

-Non, je ne pense pas. Je serais probablement avec la famille d'Alan, répondis-je simplement en posant mon stylo.

-Leah, depuis combien de temps n'es-tu pas rentré chez toi? me sermonna-t-elle alors que je levais les yeux au ciel.

-C'est ici chez moi.

-Tu sais très bien ce que je voulais dire, rétorqua-t-elle.

-Je ne suis jamais rentré dans ma ville natale, finis-je pas soupirer.

-Quoi, s'exclama-t-elle, surprise.

-Je ne suis jamais retourné là-bas. J'ai continué de voir ma famille, ça bien sûr, mais pas à cet endroit. Je n'ai jamais remis les pieds dans cette ville.

-Mais je croyais que tu y étais retourné depuis le temps, me confessa-t-elle d'une voix pensive, Et tes amis d'enfance, du lycée, ils ne te manquent pas? Tu ne veux pas les revoir?

Je savais bien que ça partait d'une bonne intention mais rien que de l'entendre me
proposer cela me sera le coeur.

-Disons, juste qu'on a perdu contact et... commençai-je lorsque mon portable se mit à vibrer contre mon oreille. Intriguée, je regardais l'écran.

-J'ai un double appel, lui indiquais-je, C'est mon frère.

-Répond, s'exclama-t-elle d'une voix joyeuse, Ça doit être important. Bonne soirée ma poule.

-D'accord, rigolais-je, Bonne soirée ma biche, lui souhaitai-je avant de raccrocher afin de prendre l'appel de mon frère.

-Bryan, demandai-je au moment où il décrocha, Tout va bien?

-Non, Lee, non ça ne va pas, souffla-t-il d'une voix rauque dans le téléphone alors que je sursautai à l'entente de mon surnom oublié.

-Que ce passe-t-il? m'exclamai-je en lâchant mon stylo, inquiète.

-Il faut que tu rentres à la maison. Papa a eu un accident... Il est dans le coma.

Ces yeux là [Tome 2 de Elle a les yeux bleus]Where stories live. Discover now