Chapitre 18

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Point de vue de James:

Si on cesse de penser à une personne disparue, elle finit par devenir quelqu'un qui n'a jamais existé.

C'est le souvenir qui nous rend immortel.

***

«Terreur dans la ville» était affiché en gros titre du journal local en ce matin de fin décembre alors que je buvais mon café en lisant l'article:

«Un voile de panique a envahit notre petite ville tranquille en ce mois de décembre alors que les étranges disparitions continuent de se répéter. De plus en plus de personnes, de tout sexes et de tout âges confondus, sont déclarés disparus alors que les autorités semblent déterminées à mener l'enquête, en vain.

Que ce soit l'oeuvre d'un tueur hyperactif, d'un psychopathe, d'un gang ou d'un tout autre groupe d'individu, la police recommande à chacun et chacune de ne pas se balader dans les rues de nuit, de toujours veiller à avoir quelqu'un près de soi capable de vous venir en aide à tout instant et de vérifier à ce que chaque verrous -portes et fenêtres- soient fermés à double tour et ce même durant la journée.

L'adjoint du shérif, Ted Crowel, a déclaré hier à la presse que des mesures de sécurité avait été prise au cours de ce dernier mois afin d'éviter à ces mystérieuses disparitions de se perpétrer. De plus, il a ajouté que notre meilleur moyen de défense contre ce qui nous guette, c'est nous même: «Ensemble, vous pouvez être votre propre moyen de défense, que vous entendiez un voisin crier, que vous voyiez un inconnu ce faire agresser dans la rue ou un enfant en train de se faire enlever. N'hésiter pas à venir en aide en appelant les autorités compétentes sans aucune crainte. Et surtout, n'oubliez pas: Notre meilleur arme, c'est vous.»

Alors que la jeune Céine Casey, vingt ans, ne semble avoir donné aucun signes de vie depuis maintenant un mois, ces proches demandent...»

-Perdu dans les journaux? siffla une voix.

Il n'y avait pas de doute sur son propriétaire, je connaissais cette voix depuis toujours.

-C'est quand même étonnant, non? continua Gabriel, C'est toujours ce même café, cette même table. Après 6 ans.

J'acquiesçais, je savais parfaitement ce qu'il voulait dire. C'était dans cet endroit que je l'avais retrouvé pour la première fois après tant d'années, dans ce café que Lee avait appris la vérité sur ses gènes, sur sa véritable identité, sur ses parents.

C'était toujours ici.

Je lui tendis le journal.

-Des gens n'arrêtent pas de disparaître, Gabriel. J'ai parlé avec Nathanel hier, même lui ne sait rien.

Il s'assit en face de moi sur la banquette usée par le temps avant de commander un café à Shelby, la même serveuse depuis le premier jour où nous nous étions rejoint dans ce minable café de quartier.

-Salazar non plus, me répondit-il en haussant les épaules.

-Tu sais ce que ça signifie, n'est ce pas? Si ni les démons, ni les anges; ni le bien, ni le mal ne sont impliqués... Il y a quelque chose d'autre.

Il plongea son regard dans le mien, il avait toujours lu en moi comme dans un livre ouvert.

-Tu penses que quelqu'un prépare un mauvais coup? suggéra-t-il.

-Quelqu'un, quelque chose, qui sait. Mais ce qui s'apprête à arriver va être énorme, destructeur. Je ne sais pas si Lee pourra l'arrêter cette fois.

-Elle ne sera pas seule. On sera là.

Je hochais la tête alors qu'un triste sourire se peignait sur mes lèvres.

Ces yeux là [Tome 2 de Elle a les yeux bleus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant