Chapitre 4

6.1K 731 146
                                    

Point de vue externe:

Il était dix huit heures passé et la ville était déjà plongé dans l'obscurité, quand l'adolescente d'une quinzaine d'année sortie du lycée après son entraînement de Volleyball.

-A demain, Kylie, la saluèrent ses coéquipières avant d'embarquer en voiture.

Elle leur fit un rapide signe de la main à son tour avant de courir jusqu'a l'arrêt de bus pour voir ce dernier tourner au coin de la rue. En soupirant, elle regarda les horaires, le prochain ne passait pas avant une bonne demi-heure, temps qu'il lui fallait pour rentrer chez elle, elle décida donc de s'y rendre à pied. Au bout d'une dizaine de minute, le tonnerre se mit à gronder alors que la pluie déferlait du ciel de manière inattendu.

-Oh, c'est pas vrai, s'exclama Kylie en revêtant la capuche en tissu de son sweat.

Elle commençais à grelotter de froid alors que l'eau s'infiltrait dans ses vêtements quand une voiture ralentit prêt du trottoir.

-Tu veux que je te ramène? proposa le conducteur, un adolescent qui devait avoir autour des dix-huit ans.

Elle le connaissait, certes, mais seulement de vue. Il était en terminal dans le même lycée qu'elle; c'était un nouveau au genre populaire, beau à tombé par terre et incroyablement mystérieux.

-Alors? insista-t-il d'une voix désinvolte, On habite dans le même quartier, je te vois rentrer en bus tout les jours. Laisse moi te ramener!

Kylie hésita mais en voyant des éclairs éclater vers la lisière de la forêt, elle finit par accepter sa proposition et s'engouffrer dans l'habitacle.

-Ah, au fait je m'appelle Isaac, précisa-t-il nonchalamment en baissant la radio.

-Oh...Heum... Je suis Kylie, répondit l'adolescente gênée.

-Je sais, souffla-t-il, un léger sourire dessiner sur les lèvres.

En rougissant elle tourna la tête vers lui pour se rendre compte qu'il la fixait avec insistance.

Mais ce n'était pas ça la plus frustrant.

Le plus frustrant c'était ses yeux.

Des yeux bleu métallique.

***

Point de vue de Lee:

Mes pieds s'enfonçaient dans le sable humide alors que j'avançais lentement vers la plage où j'avais pris l'habitude de me recueillir cinq ans auparavant. Ce que j'aimais ici, c'était que rien ne changeait jamais. Tout restait toujours pareil, comme figé dans le temps. Les vagues s'écrasait toujours avec la même intensité sur les rochers, la plage était toujours aussi déserte, le sable toujours aussi lisse.

Je levai les yeux vers le ciel; la tempête qui avait ébranlé la ville quelques heures auparavant avait finit par se calmer, laissant derrière elle des ruelles humides et glissantes.

Je repensai à tout ce qui était survenu quelques auparavant, la rencontre entre James et Alan, qui avait été pour le coup tendue, l'état perturbant de mon père, la réaction de Lily face à mon ange gardien, mon surnom... Comment étais-je censée leur expliquer qu'avant eux, Leah n'existait pas? Comment étais-je censée leur parlé de Lee, cette fille au passé, aux passions et à l'apparence totalement différents?

Nous avions finalement été interrompu par un autre médecin, avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, qui nous avait averti que les heures de visites était terminé et que nous devions nous en aller. Cependant, mon charmant frère avait eut la bonne idée d'inviter tout le monde à manger à la maison, histoire de penser à autre chose. Une mauvaise idée? Oui, très probablement.

J'avais donc préféré prétexté vouloir me balader un peu seule plutôt que de me confronter à toutes leurs question, du moins, pour l'instant.

-Lee... murmura une voix qui sembla résonner à l'infini.

-Non, s'il te plaît... Pas toi, soufflai-je en serrant mes mains contre mon coeur alors que je me retournai.

Il était là, juste devant moi et je sentis un millier de sentiments déferler en moi à la même vitesse que les vagues qui s'écrasaient contre les rochers.

Ses cheveux étaient plus courts, son visage semblait plus calme, plus mûr, sa musculature avait l'air de s'être développée d'avantage mais ses yeux étaient toujours les mêmes. C'était les mêmes yeux depuis toujours, depuis notre première rencontre, nos premier rires, notre premier baiser.... Un mélange d'herbe au printemps et de surligneur vert fluo, un mélange envoutant.

-Ça fait cinq ans Liam, cinq ans que tu as disparu, cinq ans sans le moindre signe, le moindre appel. Alors, pourquoi maintenant? articulai-je calmement en sentant les larmes me monter aux yeux.

-Lee, je suis désolé, vraiment. Je sais ce que tu as traversé mais... Mais nous ne faisons plus partit du même monde, je n'avais pas le droit, me répondit-il très calmement en serrant les poings.

-Et Ryan, et Gabriel, et James alors? Ça ne les a jamais empêché de rester en contact avec moi, eux. N'utilise pas cette excuse, Liam, on est plus des enfants... Assume tes actes et dis moi simplement la vérité, m'écriai-je en colère.

J'avais l'impression qu'un match de boxe était actuellement en train de se dérouler dans ma poitrine, cabossant mon coeur encore et encore. Je sentais les vielles blessures, les plus profonds souvenirs, les plus beaux moments se rouvrir, resurgir avec une telle intensité que j'avais presque l'impression que mon corp était emplit d'une électricité qui menaçait d'exploser.

-Tu veux vraiment la vérité Lee? La vraie de vraie, celle qui pousse les gens au pire, qui vous fait pleurer à en mourir, c'est celle là que tu veux? cria-t-il sur la plage en se plantant juste devant moi plongeant ses yeux dans les miens, La réalité c'est que ça fait trop mal, qu'à chaque fois que je te vois j'ai l'impression que mon coeur explose de l'intérieur, que j'ai juste envie d'en fini... La vérité c'est que je n'arrive pas à accepter le fait que toi et moi c'était tout simplement impossible. Tu es comme une des ses profondes blessures qu'il faut laisser cicatriser sans y toucher... Parce si tu enlèves le bandage, la plaie se rouvre et tu souffres à nouveau. Alors quand j'ai appris que tu avais rencontrer quelqu'un, j'ai compris que c'était ce que je devais faire, qu'il n'y avait pas d'autre choix pour aller mieux. Je me suis dit que ça n'allait peut-être pas guérir toutes mes blessures, mais au moins ça pourrait les atténuer un peu, rendre la douleur supportable...

-Et ça a marché? lui demandai-je tristement, redoutant la réponse.

-Non, chuchota-t-il en baissant les yeux, Je crois, au final, que tu es comme une des ces drogues dont on est dépendant. Ça fait mal de s'accrocher... Mais c'est encore pire qu'on en s'en passe.

-Liam...commençai-je alors que sa main frôlait doucement ma pommette.

Puis d'un coup, un cris déchira le silence.

Un cri qui ne présageait rien de bon.

Un cri d'adolescente.

Ces yeux là [Tome 2 de Elle a les yeux bleus]Where stories live. Discover now