Chapitre 2

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Point de vue de Lee:

Certains souvenirs sont si beaux, si fantastiques...

Que ça fait mal d'y repenser, mal en sachant que ça ne se reproduira plus jamais.

***

Je jetai mes affaires dans mon sac de manière désordonnée et paniquée, prenant au passage tout ce qui me passait sous la main.

-Leah, tu ne peux pas faire ça, tenta de me calmer Alan.

-Alan, c'est mon père! Je prends le premier avion pour la Californie et tu ne m'arrêteras pas, criai-je sans même le regarder.

-Tu ne comprends pas, je ne veux pas t'empêcher d'y aller mais Leah, il est minuit là, m'expliqua-t-il en m'attrapant par les épaules.

-Aucune importance, déclarai-je en me libérant de son emprise, Des avions pour Los-Angeles décollent toutes la nuit et je ferais le reste en voiture.

-Très bien, accepta-t-il en se dirigeant vers l'armoire et en s'emparant d'un sac à son tour, Dans ce cas, je viens avec toi.

Je me retournais presque instantanément.

-Hors-de-question, rétorquai-je en lui lançant un regard noir, Je t'interdis de venir avec moi.

-N'essaie pas de me faire peur, Leah, je te connais trop bien. Ecoute, j'ai toujours accepter le fait que tu ne me parles pas de ton passé, que tu fasses d'affreux cauchemars la nuit et que tu te réveilles en criant, que tu ne sois jamais retourner dans ta ville d'origine, mais ne me demande pas de te laisser. Je ne sais pas ce qui t'es arrivé mais je sais que ça doit être quelque chose de vraiment terrifiant et jamais je ne te laisserais retourner là-bas toute seule, me défia-t-il avec une fureur rare chez lui.

-Très bien, craquai-je froidement en sortant de la pièce, Prépare ton sac on part dans dix minutes.

Je chopais rapidement mes clés de voitures, mon passeport et des réserves de nourritures pour le voyage en l'attendant.

La route jusqu'à l'aéroport se passa dans un silence générale et pesant, uniquement perturbé par les chant de Noël qui provenaient des boutiques et le brouhaha incessant de la ville. Je fus d'autant plus surprise, en arrivant, de trouver Lily, nous attendant près des enregistrements pour bagage, un sac à dos sur les épaules.

-Lil' qu'est ce que tu fais là, m'exclamai-je en la serrant dans mes bras.

-Alan m'a prévenu, m'expliqua-t-elle en désignant ce dernier qui semblait gêné, Tu ne croyais quand même pas te débarrasser de moi aussi facilement? plaisanta-t-elle en nous tendant des billets d'avions, J'ai pris les billet, le vole décolle dans deux heures.

***

Nous arrivâmes à cinq heures du matin -heure locale- à l'aéroport de Los-Angeles. Les six heures de vole en pleine nuit ainsi que le décalage horaire nous avait, tout trois, totalement épuisé et nous étions à bout de nerf.

Lily dormait paisiblement à l'arrière de la voiture de location, allongée sur la banquette alors que Alan conduisait prudemment dans les rues. Il fallait un peu moins de quatre heures pour rejoindre la ville de mon enfance. J'occupais, donc, pensivement la place ''du mort'' en constatant Los-Angeles, puis Santa-Monica, d'un oeil amer. On aurait pu croire que revenir ici, revoir la Californie m'aurait fait me sentir enfin chez moi, mais bien au contraire, j'éprouvais un certain sentiment de malaise en voyant les derniers fêtards quitter les boîtes de nuit, ivre mort, alors que les palmiers se balançait au gré du vent. Et je me rendais bien compte à présent, rien, rien de tout cela ne m'avait manqué, ni cette ambiance si spécial qui n'existait que dans la «cité des anges», ni le fait qu'il n'y ait pas de neige en hiver, ni les hommes d'affaires qui vous crient dessus depuis leur bagnole bien lustré, ni les femmes au foyer friquée qui jetait l'argent par les fenêtre pour des opération esthétique. J'étais arrivée depuis à peine quelques heures et pourtant, New-York me manquait déjà terriblement.

Au alentours de huit heures, nous nous arrêtâmes dans un dinner au bord d'une autoroute déserte afin de déjeuner et de reprendre des forces.

Lily, les cheveux ébouriffés et les yeux encore dormis, commanda une énorme pile de Pancake pour nous trois alors que Alan allait chercher des cafés.

-Je vais au toilette, prévins-je Lily en m'emparant de mon téléphone.

Me rendant dans la petite salle surchauffée à la lumière clignotante, je tapai rapidement le numéro en m'adossant au mur des toilettes.

-Allo, répondit une voix masculine que je n'avais pas entendu depuis un bon bout de temps, Lee, c'est toi?

-J'ai besoin de ton aide, Ryan, soufflai-je, inquiète alors que la lumière au-dessus de moi se mettait à clignoter plus intensément.

Ryan était le seul, excepté ma famille, avec qui j'avais réellement gardé contact. Peut-être parce que contrairement à mon démon et mon ange, il avait un lien avec mon passé humain, mon enfance, parce qu'il me connaissait bien avant tout ça.

-Que ce passe-t-il? s'inquiéta-t-il d'une voix anxieuse.

-Mon père a eu un accident, je reviens en ville et... Et j'ai un mauvais pressentiment.

-Tu reviens! s'écria-t-il, Oh mon dieu, crois-moi Lee, ton mauvais pressentiment est peut-être fondé.

-Comment ça?

-Depuis quelques temps, il se passe des choses bizarres ici, m'expliqua-t-il alors que sa voix résonnait gravement dans le combiné, Des gens disparaissent, certains sont retrouvés gravement blessé voir même pire. Et tout ce dont ils se souviennent ce sont des yeux... Des yeux bleus.

-Oh, non. J'ai vraiment peur, Ryan, murmurai-je, J'ai l'impression que mon passé va me re tomber dessus et crois-moi, je ne veux pas que les gens que j'aime, que ceux qui n'ont rien à voir avec tout ça se trouvent mêlé à toute mon histoire.

-Eh bien, ce n'est pas le seul problème que tu vas avoir, m'informa-t-il calmement.

-Pourquoi, soufflai-je, la voix tremblante.

-Eh bien... Depuis John, je n'avais plus eu de partenaire...Jusqu'a maintenant... Ils m'ont enfin trouvé un partenaire.

-Mais...Mais où est la mauvaise nouvelle là-dedans?

-Lee, mon partenaire c'est Liam. Et lui aussi il est revenus en ville.

Ces yeux là [Tome 2 de Elle a les yeux bleus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant