Chapitre 17

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AMELIE

Les vacances sont terminées, et nous voilà à notre première semaine de cours. La première semaine où tout le monde va nous voir tel qu'un couple. Je suis un peu stressée de la réaction des autres, mais après tout, cela m'importe peu. Je vois Zoé au loin et me dirige vers elle. On se dit bonjour et je remarque ses cernes marquées et ses petits yeux bouffis.



«Ça va ?» demandé-je.



«Ouais, ouais, t'inquiète pas.»



«T'es sûre ?»



«Ça va je te dis.»



«Et, tu peux me le dire si quelque chose ne va pas... Tu le sais ça, hein ?»



«Oui, je sais. Je n'ai juste pas très envie d'en parler, c'est tout. J'espère que tu comprends.»



«Oui, t'en fais pas pour ça.»



Je vois bien qu'elle n'est pas bien, je prends donc l'initiative de la serrer dans mes bras. Elle ne répond pas à mon étreinte, et laisse ses bras pendre le long de son corps. Elle est faible, je le sens. Et le pire, c'est que je ne sais pas pourquoi. Si elle ne me le dit pas, c'est que je ne peux sûrement pas l'aider. Mais je respecte son choix, malgré tout.



«Alors, avec Anthony ?» demande-t-elle d'une voix tremblotante.



«Ça roule, tout va bien.»



«Je suis super contente pour toi.»



«Merci.»



Je la relâche et lui souris timidement. Je n'ai pas envie de trop la brusquer, vu son état. Alix arrive, souriante, comme à son habitude.



«Salut !»



Elle nous fait la bise à toutes les deux mais se stoppe en voyant Zoé.



«Ça va pas ?»



Je lui donne un coup de coude pour lui intimer de se taire. Elle comprend tout de suite et baisse les yeux.



«Ça vous dit une après-midi shopping après les cours ?» propose-t-elle, enthousiaste.



«Oui, ça serait génial.» réponds-je.



«J'en ai pas très envie. Merci.» dit Zoé.



«Mais si, viens, on va s'amuser !»



«Je te dis que j'ai pas envie, c'est si difficile à comprendre ?»



Sur ces mots, elle s'en va.



«Qu'est-ce que j'ai dit de mal ?» s'interroge Alix.



«Rien, elle est pas bien c'est tout.»



«Elle t'a dit pourquoi ?»



«Non... Ça m'inquiète.»



«Ouais, moi aussi.»



«Et toi, ça va ?»



Elle soupire.



«Ouais.»



«Et avec Julian ? Ça avance ?»



«Je sais pas trop. Ça fait trois jours qu'on se parle plus.»



«Pourquoi ?»



«J'en sais rien, j'ai toujours pas compris sa réaction. On s'est disputés à cause d'une soirée, je sais pas trop...»



«J'espère que les choses ne seront pas si compliquées avec Anthony.. Pour l'instant, ça va très bien, mais pour combien de temps...?»



«Si je pouvais te donner un conseil, c'est ne t'attache pas trop vite.»



«C'est déjà trop tard...»



«C'est compliqué hein ?» dit-elle en riant.



«Oui... Ça me désespère.»



«Tu penses pas qu'on devrait aller voir Zoé ?»



«Non. Et puis, je la vois en classe, ça ira.»



Sur ces paroles, des bras forts m'entourent. Je reconnais tout de suite mon petit ami. Je me retourne pour lui faire face et l'embrasse timidement.



«Salut.» dis-je.



«Salut.»



Il fait la bise à Alix et vient passer son bras autour de ma taille. Elle fait une moue bizarre et je lui demande si ça va.



«Très bien, t'inquiète pas.»



J'aperçois derrière elle Julian qui l'observe. Je lui fait un regard appuyé pour lui faire comprendre qui se trouve à seulement quelques mètres. Elle se retourne mais retire son geste directement, toute rouge.



«Va lui parler.» dis-je.



«T'es folle, j'ai beaucoup trop de fierté.»



«Oui, et ta fierté va détruire ton couple.»



Elle soupire, l'air exaspéré.



«Mais j'ai pas envie ! S'il m'aime vraiment, il viendra.»



«Si ça se trouve, il se dit exactement la même chose. Et c'est ça qui vous bloque.»



«Et ! C'est lui le garçon, c'est à lui de faire le premier pas !»



Anthony pouffe à côté de moi.



«Quoi ?» lui demande-t-elle.



«C'est faux. Il faut que les deux se remettent en question, c'est pas toujours à nous de venir !»



«C'est ce qu'on m'a toujours dit pourtant, et ça me semble logique.»



«Tss n'importe quoi !» rit-il.



Nous rions tous ensemble et Anthony reprend la parole.



«J'ai croisé Zoé en arrivant. Qu'est-ce qu'elle a ?»



«On sait pas. Elle veut pas en parler.»



«Même a ses meilleures amies ?»



«Tu sais, parfois, quelque chose est très difficile, tellement que t'as le courage d'en parler à personne. Mais il lui faut un peu de temps, d'ici quelques jours, elle se sentira prête. Du moins je l'espère.»



«La pauvre.»



«Mh.»



«Elle a même refusé une après-midi shopping !» s'exclame Alix. «Tu te rends compte ?»



Il éclate de rire.



«T'es pas possible !»



«Quoi ?»



Il sonne et nous devons nous séparer, le sourire aux lèvres. Lorsque j'arrive en classe, Zoé n'est pas encore là, je me dis qu'elle va sûrement arriver. Mais, après vingt minutes de cours, elle n'est toujours pas là. Je commence à m'inquiéter, elle n'a jamais séché. Je l'appellerai après, du moins, si elle répond.



***

Mon BadBoyWhere stories live. Discover now