Chapitre 24

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AMÉLIE

«Bonjour à tous, voici Thomas Humphray, il est nouveau dans cet établissement. Je compte sur vous pour l'intégrer comme il se doit, et l'aider à s'orienter.» annonce le principal.


À ses côtés, Thomas me fixe et me sourit. En même temps, je sens les doigts de Anthony se resserrer aux miens.


«Bien, euh, Thomas, tu peux t'installer à côté de Zoé, juste ici.» dit le professeur en lui indiquant la place.


Je suis rassurée car ils se "connaissent" déjà. Enfin, ils se sont salués. J'espère qu'ils vont faire plus ample connaissance et devenir amis, ça sera déjà un poids en moins sur mes épaules.


«T'en fais pas.» lui répété-je, sentant son agacement.


Il me sourit rapidement et retire brusquement sa main. Frustrée, je ramène une mèche de cheveux derrière mon oreille et me concentre sur le cours.


***


  À la pause, je prends Anthony et l'amène dans le groupe. C'est-à-dire Alix, Julian, Zoé et Thomas. En arrivant, je ne tarde pas à les présenter.


«Thomas, je te présente Anthony, mon copain.»


  Thomas affiche un sourire sincère alors que Anthony reste assez crispé. Je n'y prête pas attention et lance un sujet :


«Alors, vous avez fait connaissance ?» demandé-je à Zoé et Tommy.


  J'avais vu pendant le cours qu'ils parlaient et rigolaient souvent, j'en déduis donc qu'ils sont amis.


«Ouais, il est plutôt sympa.» dit-elle.


«Plutôt ?» relève Thomas.


«Haha, ouais.»


  Il lui frappe légèrement l'épaule. Ils ont l'air de super bien s'entendre, je suis contente. Et j'ai même l'impression qu'il l'a regarde un peu trop souvent... Je lui en parlerai ce soir, en rentrant. En attendant, nous parlons tout en riant aux éclats, et Anthony parvient à se détendre peu à peu et adresser quelques mots à mon meilleur ami. Je suis quelque peu soulagée, car les tensions sont vraiment les choses qu'il ne me faut pas en ce moment.


***


À la fin de la journée, je propose à Anthony d'aller faire un tour rien que tous les deux. Il accepte, évidemment, et nous disons au revoir aux autres. Lorsque nous nous apprêtons à partir, Thomas me lance :


«On se voit ce soir, hein, Ami ?»


«Ouais, t'inquiète.»


Aie. Je sens que je vais encore avoir droit à des reproches, et une crise de jalousie. Nous nous retournons et je lui agrippe la main, il ne bronche pas. Nous marchons jusqu'au parc, en silence, et nous nous installons sur un banc.


«Pourquoi tu m'emmènes ici, maintenant ?» demande-t-il.


«Parce que j'avais envie de passer du temps rien qu'avec toi. C'est pas normal ?»


«Hein.» fait-il.


«Bon. Qu'est ce qu'il y a ?»


«Rien.»


«S'il te plaît, Anthony. Me fais pas ce coup-là. Depuis ce matin t'es froid, alors que hier encore tout allait parfaitement bien.»


Il regarde le sol, mais ne prononce pas un mot.


«C'est avec Thomas ?»


Il soupire.


«Ça me rend malade. Je te jure. Je suis hyper possessif, hyper jaloux, et quand je vois ça, ça me donne juste envie de péter un cable, de le frapper.»


«Je comprends que tu sois jaloux, je le suis aussi. Mais, tu dois te mettre dans la tête que jamais il ne se passera quoique ce soit avec lui. Je le considère un peu comme une fille, si tu veux. L'embrasser n'est même pas imaginable pour moi.»


«J'espère bien.»


«Tu veux que je m'éloigne de lui ? C'est ça que tu veux ? Parce que si c'est le cas autant le dire tout de suite.»


«Non, surtout pas...»


«Alors quoi ? Est-ce que une seule fois aujourd'hui je t'ai délaissé pour aller avec lui ? Certes, on se parlait, mais j'étais toujours près de toi ! Tu n'as aucune raison d'être jaloux. C'est pas comme si je me collais à lui devant toi.»


«Ah, parce que tu le fais quand vous êtes seuls ?»


«C'est mon meilleur ami.»


«Ça change rien ! Tu n'imagines même pas la rage que j'éprouve en entendant ce genre de choses. Et si moi, je faisais pareil ? Avec ma "meilleure amie" ? Tu serais mal aussi à ce que je sache.»


«Non, car à partir du moment où quand nous sommes en groupe tu restes avec moi, et me prouve que rien ne change je suis rassurée. Tant que je sais que tu n'as pas d'arrières-pensées aussi.»


«Qu'est-ce qui te dit que lui n'en a pas ?»

«Thomas ? Impossible.»


«Tu peux pas en être sûre.»


«Écoute, je vois quand même bien comment il me regarde, comment il me parle. Ça se voit tout de suite un garçon amoureux. Et j'ai même vu aujourd'hui qu'il regardait assez souvent Zoé. Je le connais, ça veut tout dire.»


Il soupire lourdement, fixant toujours ses chaussures.


«Je serai toujours jaloux en vous voyant, en entendant parler de vous. Ça c'est clair. Je veux bien faire des efforts, mais c'est plus fort que moi, il y aura toujours ce mal en moi. Il n'y a que si il nous parle de Zoé ou de n'importe quelle autre fille que je serai totalement convaincu que notre relation ne risque rien.»


Je le regarde, un petit sourire en coin. Il est tellement mignon.


«Marché conclu ?» demandé-je.


«Comment ça ?»


«Tu fais des efforts, tu retiens tout ce que je viens de te dire, et je ferai tout pour te prouver qu'il n'y a que de l'amitié entre lui et moi.»


«D'accord... Mais ça va pas être facile.»


«En t'engageant avec moi, tu aurais dû savoir que ça n'allait pas être simple. Sinon, c'est pas marrant.»


Il sourit légèrement et plante son regard dans le mien.


«Je t'aime comme un fou, si tu savais..» m'annonce-t-il.


«Moi aussi.»


Sur ce, je m'approche et me colle à lui. Il passe son bras autour de moi et nous restons ainsi, silencieux, quelques minutes.


                                 ***

Mon BadBoyWhere stories live. Discover now