Chapitre 31

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ALIX

  Je me réveille lentement, ouvrant une paupière, puis l'autre, plissant les yeux à cause de la forte luminosité. J'ai assez mal à la tête, et les raisons de ma présence ici sont très floues. Je suis dans le lit de Julian, celui-ci collé à moi. Tout semble a priori normal, sauf peut-être un détail. Nous sommes nus. À la seconde où je m'en rends compte, je me tire des couvertures à toute vitesse et me rhabille, totalement incompréhensive. L'avons-nous fait ? Je me mets à trembler, ce qui me donne deux fois plus de mal à enfiler mon haut.


«Hé...» me chuchote Julian de sa voix rauque du matin.


Je me tourne vers lui, suffocante.


«Quelque chose ne va pas ?» demande-t-il relevant le torse.


«Julian, est-ce que tu te rappelles de ce qu'il s'est passé hier soir ?»


  J'ai peut-être posé la question un peu trop brusquement, mais j'en ai rien à faire. Pour le moment, tout ce qui m'importe c'est de savoir ce qu'il s'est passé, si, oui ou non, nous avons couché ensemble.


«Ouais, vite-fait.»


«C'est pas un vite-fait qu'il me faut ! Tu te souviens d'absolument tout ? Du début à la fin ?»


  Il fronce les sourcils, ne comprenant pas mon agressivité et ma panique.


«Non ! Les détails sont vagues, et il y a certaines choses dont je ne me souviens pas.»


«Raconte-moi ces choses. Qu'est-ce qu'on a fait, hein ?»


«Mais, qu'est-ce que tu as ?»


«Regarde-toi ! Y a pas quelque chose qui cloche ??»


«Bah quoi ? Je suis nu, et alors ? J'avais sûrement trop chaud.»


«Oui, sauf que j'étais nue aussi !»


  Son visage se décompose dès l'instant où je prononce ces mots. Il semble avoir compris.


«Oh...»


«Alors ? Dis moi, s'il te plaît ! Explique moi tout !»


«Attends deux secondes.»


  Il se penche de l'autre côté du lit pour enfiler son boxer et un training, et se lève pour me rejoindre au milieu de la pièce.


«Ma chérie, je... Je ne me rappelle pas l'instant où on est monté... Je pourrais pas dire ce qu'on a fait...»


  J'ai l'impression que tout s'écroule autour de moi. Alors c'est sur, nous l'avons fait. J'étais vierge, et nous l'avons fait. Cette chose, que j'attendais tant, que je voulais bien faire, apprécier... Je viens de la gâcher totalement ! De plus, on ne s'est même pas protégé... Je suis prise de panique et ai soudain du mal à respirer. Je m'éloigne un peu et prend mes cheveux que je sers bien fort dans mes mains, tout en faisant les cent pas.


«C'est pas possible ! C'est pas possible...» je me répète sans arrêt.


«Eh... Ça va...» me chuchote-t-il en tentant de me prendre dans ses bras. Je le repousse.


«Non ! Non, ça ne va pas ! Rien ne va ! Depuis mes 15 ans, je voulais faire les choses bien car, selon ma mère, c'est une des plus belles choses de ta vie quand c'est réussi. Je voulais pas la gâcher !» des larmes commencent à couler sur mes joues. Il s'avance d'un pas, mais je recule. «Regarde dans la pièce ! Est-ce que tu crois qu'on a pris la peine de se protéger ???»


«Alix, calme-toi... Ça ne sert à rien de crier...»


«Si Julian,  ça sert ! Peut-être que toi, tu t'en fous, ça ne change rien à ta vie car de toute façon, tu as déjà couché avec pleins de filles, mais pense à moi ! Pour une fois, s'il te plait, pense à moi... Et si jamais j'étais enceinte, hein ? Tu y penses, à ça ?»


Cette fois, ce n'est plus quelques larmes mais un torrent qui s'échappe de mes yeux. Je n'arrive pas à me calmer, la colère et la peur ne font que monter en moi.


«Écoute...» commence-t-il. «Tu ne sais pas ce qu'il s'est passé hier soir... Moi non plus d'ailleurs mais, si ça se trouve, on n'a pas dépassé le stade des préliminaires...»


«T'es vraiment stupide !! Tu crois vraiment que deux adolescents complètement bourrés, seuls dans une chambre vont se limiter à ça ! J'y crois pas !»


«On sait jamais..»


«Ça sert strictement à rien de s'embrouiller l'esprit avec des hypothèses qui sont à 99% sures d'être fausses !»


«Tu veux pas qu'on descende voir les autres ? Si ça se trouve, ils pourront nous aider...»


«Non ! Comment veux-tu qu'ils nous aident ? Ils étaient pas avec nous dans la chambre hein !»


«Ils ont peut-être entendu des choses, je sais pas moi !»


«Mais ils étaient aussi saouls que nous ! Qu'est-ce qu'ils en avaient à faire qu'on s'isole ? Ils ont continué à s'éclater, c'est tout ! Compte pas trop sur eux pour t'aiguiller.»


«On va trouver une solution, je te le promets.»


«Mais il n'y a pas de solution !»


  Cette fois, je crie. Je commence à me diriger vers la porte, me rendant compte que cette discussion ne va pas nous mener loin, que je vais plus paniquer qu'autre chose.


«Alix, attends, je t'en prie ! On va bien finir par se souvenir...»


«T'es vraiment naïf ! Ça va pas nous revenir, comme ça, du jour au lendemain ! C'est fichu ! Fixe toi ça dans le crâne !»


«Arrête...»


«Tout est gâché, tout !» je m'exclame, juste avant de quitter la pièce en pleurant.


La porte se claque derrière moi, je ne pensais pas l'avoir envoyée aussi fort. Je me dirige vers l'escalier et descends à toute vitesse, complètement paniquée, perdue. Je décide d'aller dans la cuisine pour me servir un verre d'eau, histoire de me calmer un peu mais, lorsque je pénètre dans celle-ci, je m'arrête net en voyant Zoé, Thomas et Amélie, me fixant intensément. À ce moment-là, j'ai juste envie de m'enfoncer sous terre, loin de tout le monde, loin des emmerdes. Car, là, je suis en plein dedans, et je ne sais pas encore comment je vais pouvoir m'en défaire...


                                  ***

Mon BadBoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant