II

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Trois semaines. Trois semaines qu'on a enterré ma grand-mère. Trois semaines que ma mère est assise dans le canapé. Trois semaines que l'atmosphère s'est figé dans notre maison. Tout est éteint, mort, oppressant. Ma mère a comme cessé d'exister, pourtant j'entends son cœur battre au milieu de la pierre qu'elle est devenue. Elle nous abandonne, recroquevillée sur elle-même, et je dois rassurer mes petites sœurs tout les soirs. Leur dire que maman nous aime toujours. Ce n'est qu'une étape à passer. Le deuil. Ce n'est qu'un moment avant d'accepter la mort. Un long moment.

Et pour pouvoir déprimer encore plus, les vacances sont terminées. Les horaires universitaires reprennent, on va retrouver les gens, le bruit, les bousculades. Et il faut dire que ça n'enchante personne dans ma maison, ni même dans le monde entier je pense. Alors aujourd'hui, on reprend les habitudes, on se lève tôt, on déjeune tôt, et on retourne à l'université. Sauf que ce matin, ma mère n'est pas là pour nous préparer le petit-déjeuner. Elle ne nous serre pas dans ses bras, et elle ne nous souhaite pas de passer une bonne journée. Ce matin ma mère est encore recroquevillée dans le canapé, le regard vide, les yeux gonflés de fatigue. J'ai embrassé doucement sa tempe avant de m'en aller, juste histoire de lui dire "on est là." Mais elle n'a même pas cligné des yeux, et je suis parti avec une énorme boule dans la gorge.

Lorsque j'arrive devant l'immense bâtiment, j'aperçois Zayn, mon meilleur ami qui m'attend devant les grilles en fumant. Je m'avance vers lui, et il sourit en me voyant. Un sourire qui fait tomber toutes les filles, en plus de son physique et de son style bien à lui. Jean clair troué, long teeshirt, veste en jean. Mais je suis le seul à savoir que derrière ce physique ravageur se cache une âme sensible qu'il s'efforce de garder enfouie en lui. Il a été bien trop déçu pour ne pas laisser cette partie de lui dans un coin. Il me propose une cigarette et j'accepte avec entrain, puisque je ne peux fumer qu'à l'université sans me faire prendre par mes parents.

Mon regard divague au loin pendant que je m'attarde sur mes pensées. Les gens défilent devant mes yeux sans que je ne les observe réellement. Je pense à mes parents, je me dis que je ne veux pas devenir comme eux, je ne veux pas dépendre de l'argent et me sentir heureux juste parce que j'en ai. Puis je pense à ma mère qui vient de perdre la sienne. Et pendant quelques instant je me dis que c'est en quelque sorte une leçon ; elle peut enfin comprendre que l'argent ne fait pas le bonheur, l'argent ne guéri pas les maux. Je me met à rêver, parce que je suis absolument fatigué. Et quand je suis fatigué, je me met à penser à tout et à surtout n'importe quoi. Mais mes pensées se stoppent rapidement et brusquement.

Il y a cette masse de cheveux bouclés, qui traverse la foule aux côtés de ses chiens, Liam Payne, Julian et Aiden Clark, puis Kim Anderson. La bande de loup débarque au milieu des agneaux. Et l'université s'est faite un plaisir de leur attribuer des surnoms. On appelle Liam Le Faucheur, ou aussi Le berger allemand, parce que lui c'est le molosse de la meute, celui qui cogne tout le monde, agresse tout le monde, que ce soit avec ou sans raison. Les deux frères, Aiden et Julian sont Les suiveurs, ils sont discrets mais toujours fourrés dans les emmerdes de la bande, et ils sont aussi soudés l'un envers l'autre qu'avec le reste du groupe. C'est même parfois troublant. Kim, elle, se fait appeler La vampire. Je ne pense pas que ce soit à cause de son rouge à lèvre un peu trop rouge, mais plus parce qu'elle passe son temps à sucer tout ce qui lui tombe dessus. Inutile de préciser qu'elle ne suce pas de sang. Quant à Harry, le grand Harry Styles que tout le monde aimerait baiser, lui, on l'appelle Le corbeau. Le noir, le mal, la mort. Ces trois éléments font parties intégrantes de ce qui ressort le plus chez lui. Et on l'associe au corbeau parce qu'il est libre, il vole quand bon lui semble, et parce qu'il est partout, comme s'il nous observait et détaillait le moindre de nos gestes. Il est partout, toujours près de nous mais à la fois inaccessible. C'est le chef de la meute, c'est lui qui tient les chaînes et les diriges.

-Oh putain, souffle Zayn. Cette bande de dévergondés m'avait pas manqué.

Un rire s'échappe de mes lèvres, c'est vrai que cette bande d'abruti à la fois populaire et détestée ne m'avait pas manqué à moi non plus. Le regard dur du bouclé se pose alors sur moi. Son regard noir me glace mais je n'en laisse rien paraître. Il ne le faut pas, je ne tiens pas à devenir sa proie, son jouet, ou son souffre-douleur. Il aime jouer avec les gens qui le provoquent, et je veux rester le plus loin possible de tout ce qui se rapporte à lui. Il ne me lâche pas des yeux, son regard noir me fait frissonner. Je pourrais me dire que ce n'est pas moi qu'il observe, mais je le sais. Je le vois. Il me fixe avec haine. Et sans que je sache pourquoi, ça me donne encore plus envie de le détester.

-Louis ! la voix de Zayn me fait sursauter.

-Quoi ? je dis dans un son à peine audible.

-Ça fait dix minutes que je t'appelle ! On rentre ?

Je hoche la tête, encore troublé par le regard du corbeau. Mais lorsque je me tourne à nouveau, il a disparu.

 Mais lorsque je me tourne à nouveau, il a disparu

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-Ne me fais pas cette tête là Zayn, tu sais que je résiste pas.

Il retrousse sa lèvre en me suppliant pour la vingtième fois de la journée de l'accompagner à la fête d'Aaron. L'un des gars les plus populaire de l'université. Évidemment, Zayn ne peut pas rater une occasion pareil. Et évidemment, il ne peut pas y aller sans moi.

-Ma mère a besoin de moi, je rétorque.

Or c'est faux. Putain c'est tellement faux, je sais qu'elle n'a pas besoin de moi, je ne peux rien faire pour elle à part être à ses côtés. Je suis inutile pour le reste, simplement parce que je ne peux pas lui ramener sa mère. J'observe les étudiants se trimbaler dans la cour de l'université. Le soleil chauffe sur mes cheveux en batailles et les filles ont ressorti leur jupe qui ne font même pas le long de mon avant-bras. Je soupire en m'installant un peu mieux sur le banc. Je ne sais même pas pourquoi j'essaie de résister, c'est une perte de temps, je sais déjà que Zayn a gagné, et il le sait aussi. Alors je capitule devant son air attristé, rien que pour le revoir s'enthousiasmer un peu. Il me serre dans ses bras en criant de joie.

J'ai accepté, comme un con, sans savoir que ça pouvait être une putain de mauvaise idée.

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Hi !❤️
Voici un tout petit chapitre mais je vous promet que le prochain est un peu plus long ( et il y aura du Larry promiiiiis)
Si ce chap vous a plu n'hésitez pas à lâcher des votes ou des coms, ou même partager l'histoire ou encore réagir sur Twitter avec le #FollowU
Bye I love you all ❤️

Larry is real.

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