Follow you | Larry Stylinson

XV

~Avenged Sevenfold - Tonight the world dies~

C'est sûrement la lumière du couloir entrant dans la chambre grande ouverte ou bien le claquement du tiroir qui m'a tiré de mon sommeil. La première chose que j'ai aperçu fut la chevelure bouclé d'Harry, fouillant comme un hystérique dans la commode de sa chambre. La chambre dans laquelle je dormais par conséquent.

Recroquevillé par terre, il était secoué de soubresauts, son corps entier tressaillait violemment. J'ai cru qu'il allait exploser tout ce qui avait le malheur de se trouver sur son passage, tellement ses gestes étaient brusques et imprévisibles. Il faisait un boucan infernal. Alors sans vraiment savoir quoi faire, et encore un peu endormi, j'ai bondi du lit dans lequel j'étais et je me suis agenouillé auprès de lui en lui prenant les mains. Il a levé ses yeux vers moi, rouges et gonflés, et n'a pas lâché mon regard une seule fois.

J'étais perdu, peut-être même plus que lui n'en avait l'air. Je ne savais pas quoi faire, ni comment agir, et plus il paniquait plus je perdais, moi aussi, mes moyens.

-Harry, ai-je articulé d'une voix tremblante, et tenant ses mains fermement dans le but de stopper ne serait-ce qu'un peu ses tremblements. Qu'est-ce que tu cherches ? Dis-moi ce que tu cherches.

-J'en ai plus, plus une seule. Y en a plus Louis. Qu'est-ce que je fais ? Dis-moi ce que je dois faire ? Je vais pas tenir, je vais jamais tenir, mes cauchemars vont revenir et-

-Harry calme-toi !

Il s'est figé, comme si je venais de le terrifier. Les secondes défilaient comme des heures perdues dans l'immensité. Sa respiration était brutale, saccadée, comme ce soir sur le terrain de basket. Ce soir là, j'ai su qu'Harry avait besoin d'aide. Il n'avait certainement pas besoin de moi, mais j'étais là, avec lui. J'ai su que je ne pourrai jamais plus faire retour en arrière, parce que j'ai plongé tête baissée pour tenter de le rattraper. Pour au moins l'effleurer, du bout des doigts. Quoi qu'il fasse, qu'il le veuille ou non, je suis là. Et il est hors de question que je fasse demi-tour.

-Calme-toi, doucement, et dis-moi ce qu'il se passe.

Il a pris quelques profondes respirations et s'est appuyé, assis, contre le mur près de l'ouverture de la porte. Je me suis accroupi en face de lui sans le lâcher des yeux, prêt à intervenir au moindre signe d'une quelconque faiblesse. Il a passé sa main tremblante dans ses boucles indomptables, avant de se cacher de ses grandes mains.

-Je suis misérable, a-t-il chuchoté. J'ai besoin d'antidépresseurs, d'anxiolytiques, et d'antipsychotiques pour me tenir en vie. Est-ce que tu te rends compte Louis ? Ma vie ne dépend que de ces foutues pilules.

Ses mots m'ont brulé l'estomac, m'ont donné envie de vomir, ils étaient insupportables à entendre. Il a essuyé brièvement les larmes qui coulaient sur ses joues avant de continuer :

-Je continue d'attendre que l'espoir revienne, je sais même pas pourquoi je persiste. J'ai plus envie de rien, je veux juste que la douleur s'en aille. Louis je vais finir par imploser, je sais plus quoi faire !

Ses mains agrippaient mes bras fermement et dans ses yeux se reflétait toute la souffrance qu'il dissimulait habituellement. Le Corbeau s'était mis à nu devant moi, dévoilant un peu plus ses faiblesses. Et ça m'a fait paniqué, encore plus. Tellement que je n'ai pas entendu ses appels à l'aide, je n'y ai pas répondu. Ses bras m'ont repoussé violemment, et je l'ai vu détaler dans la petite salle de bain de l'étage comme une furie, sans avoir eu le temps de le rattraper.

Et maintenant je me retrouve perdu sans savoir comment agir. C'est toujours la même chose avec Harry, il trouve systématiquement le moyen de me faire perdre le contrôle. Dès que je pense pouvoir gérer la situation, soit il utilise son charme pour me déstabiliser, soit il devient presque ingérable et troublant au point de me rendre totalement inutile.