XIII

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~Johnny Cash - Hurt~

Harry

J'ai toujours été effrayé. Que ce soit par des peurs banales, ou par de grands mystères tels que la vie. J'ai peur du connu, de l'inconnu, d'être existant et inexistant. J'ai peur du noir, de l'immensité, de l'avenir. J'ai peur des gens, et ça depuis que je suis petit. Ils me font peur et je les hais, tous. Chacun d'entre eux, jusqu'au dernier. J'ai peur de la mer, de l'univers, de l'orage, des sentiments.

Je devais avoir à peu près cinq ans quand je me suis interdit de ressentir quoi que ce soit. Ressentir c'est se laisser faiblir, et je ne veux jamais, au grand jamais me rabaisser devant qui que ce soit. Je ne me rabaisse pas aux humains, je ne me rabaisse pas à la vie. On me traite souvent de coeur de glace, mais la glace ne fait que garder mon coeur à l'abris de tout ce qu'il pourrait endurer. De tout ce qu'il a déjà pu endurer.

Mais cet abruti de Louis arrive avec son air d'enfant perdu, ses petits cheveux en batailles et ses yeux fatigués, et il bouleverse mes pensées d'un simple baiser. Voilà, c'était un simple baiser, juste ses lèvres sur les miennes, juste la chaleur de sa peau contre la mienne, son corps appuyé contre le mien. Mais j'ai peur. Peur que les sentiments prennent le dessus, peur que la haine me rattrape.

Je voudrai hurler. J'ai toujours voulu hurler. Hurler un bon coup, voir à quel point ça pourrait me libérer. Je rêvais que je m'isolais, dans une forêt ou un champ immense, et je criais jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer. Je m'efforçais à m'imaginer la douleur que j'aurai pu ressentir en hurlant si fort, et ça me faisait du bien. Mais je ne l'ai jamais fait vraiment. Et à vrai dire je ne sais même pas pourquoi.

J'ai peur de penser aussi. Penser, penser encore et penser toujours. Me torturer le cerveau d'idées idiotes et de points d'interrogation. Rien ne sert de remuer la vase qui stagne tout au fond de notre tête. Ça n'amène jamais à rien de bien, et ça nous pousse dans nos mauvais choix.

J'ai peur de l'oublie. J'ai peur qu'on m'oublie. Je ne cherche pas à devenir une légende, une personne qui fait parler le monde bien des années après sa mort. Je ne veux pas non plus faire le bien pour qu'on se souvienne de moi, je ne veux pas que mon nom soit l'effigie d'une grande marque de produit. Je veux juste qu'au moins une personne dans ce monde, juste une seule, se souvienne de la personne que j'ai été, qu'elle retienne mes bons et mes mauvais côté, qu'elle continue de parler de moi après ma mort comme si j'étais encore en vie. Je veux juste qu'elle continue de vivre comme si j'étais encore à ses côtés. Qu'elle ne m'oublie que lorsqu'elle aura décidé de me rejoindre.

J'ai peur de Louis. J'ai peur de lui à m'en rendre malade. À chaque fois que je croise son regard, c'est comme si mon esprit revenait dans le vide de mon corps juste pour quelques secondes, le temps de tout foutre en l'air. Et j'ai horriblement envie de le repousser comme j'ai irrésistiblement envie de l'approcher. J'ai peur de le toucher, de le briser, de le détruire. J'ai peur de souffrir comme j'ai souffert auparavant.

Mais s'il y a bien une chose qui ne me fait pas peur dans ce monde, c'est de le quitter. J'aime la mort. Elle me fascine, m'apaise presque dans ma morbidité. Elle a bercé mes nuits, hanté mes journées, elle m'a envoûté. Je n'attends qu'elle pour plonger dans un sommeil sans réveil, pour être libéré du fardeau que je porte depuis ma naissance. Je ne suis pas vraiment suicidaire, je ne cherche pas la mort comme excuse pour m'échapper de la vie. Je cherche la mort parce qu'elle seule peut m'offrir la délivrance éternelle et la liberté. Elle seule peut m'ôter mes peurs, les effacer de mon esprit.

Et je sais qu'un jour où l'autre, j'aurai le courage de monter sur ma tombe, de hurler, de me délivrer. J'aurai le courage de quitter mes peurs après les avoir affronté. Je sais qu'un jour, je quitterai ce monde le sourire aux lèvres. Et ce jour-là, rien ni personne ne m'empêchera de m'envoler.

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I hurt myself today
Je me suis fait mal aujourd'hui

To see if I still feel
Pour voir si je ressens toujours

I focus on the pain
Je me concentre sur la douleur

The only thing that's real
La seule chose qui soit vraie

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Hi !

Voici un chapitre différent de d'habitude cette fois-ci du point de vue d'Harry. Je ne sais pas si on peut définir ça comme un journal qu'il tient, mais dans les points de vue qui lui seront dédiés, il ne fait qu'exprimer ce qu'il ressent (histoire qu'on le comprenne un peu mieux) et ça ne fera pas vraiment avancer l'histoire.

J'espère que le concept vous plaît autant que j'ai eu de plaisir à l'écrire, sinon faites en part dans les commentaires,

je vous aime
bye ❤️

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