Follow you | Larry Stylinson

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~You Me At Six - When we Were Younger~

J'écoute le vent taper contre le volet en bois. J'écoute la respiration profonde de Zayn qui dort sur le lit d'à côté. J'écoute les battements de mon propre cœur qui fait écho dans la petite chambre. Je me suis tourné et retourné des centaines de fois, j'ai écouté de la musique, j'ai parlé avec Zayn jusqu'à ce qu'il s'endorme, j'ai regardé des vidéos débiles, et je suis toujours là, allongé, les yeux ouverts. Mon esprit a poignardé mon sommeil pour l'enterrer ensuite loin de moi. C'est comme si j'étais prisonnier de cette réalité qui n'en finit pas. Aucun moyen d'y échapper. Aucun moyen d'y mettre fin. Et j'ai cette image de Styles dans ma tête, je le revois à quelques centimètres de mon visage me maudire par le regard, me jeter ces mots à la figure. Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi sa phrase a eu un tel impact sur moi alors que le mot "dépressif" lui était désigné. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi cette phrase me blesse moi alors que c'est lui qu'elle devrait blesser. "Un dépressif dans la gueule ça peut faire mal."

Il y a deux mois je me foutait de l'existence de cet abruti prétentieux, je vivais la mienne avec ma famille. Il y a deux mois ma mère avait encore une âme. Il y a deux mois, je ne me serai jamais imaginé maintenant, en train de me prendre la tête à cause d'une phrase stupide balancé au milieu d'un couloir par l'être froid et hautain qu'est Harry Styles. J'attrape mon téléphone qui traînait sous mon oreiller et le fait tourner dans mes mains avant de le déverrouiller.

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De Louis au Corbeau :

_"Tu ne m'impressionne pas."

-"Tu viens toi-même de te prouver le contraire en m'envoyant ce message à 3h du matin. D'ailleurs, les personnes censées dorment à cette heure."

Je reste figé devant son message, d'abord parce que je ne pensais pas qu'il allait me répondre, et ensuite parce que mon esprit essaie de se convaincre qu'il a tort alors que je sait qu'il a raison. J'essaie juste de me prouver à moi-même qu'il ne m'impressionne pas, parce qu'en réalité c'est tout le contraire. Putain. Oui, il m'impressionne, il me déstabilise et m'intrigue plus que je ne le voudrai. Mais les rôles peuvent toujours s'inverser.

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De Louis au Corbeau :

_"Si tu me réponds c'est que tu ne dors pas non plus."

J'ai l'air d'un gamin qui essaie de se défendre mais il faut croire que ma répartie, elle, a trouvé le sommeil.

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De Corbeau à Louis :

_"Je ne me suis jamais qualifié de personne censée. Tu devrais pourtant savoir que je n'en suis pas une."

_"Alors que font les personnes qui ne sont pas des personnes censées ?"

_"Elles fuient."

Je crois être resté une éternité devant l'écran illuminé de mon téléphone sans même avoir cligné des yeux. Tout en moi était figé, à l'exception des battements de mon cœur qui continuaient de tambouriner avec monotonie à l'intérieur de moi. Il a raison, merde il a tellement raison. Je me suis pris une claque dans la gueule, j'ai réalisé que je fuyais au lieu d'affronter mes problèmes. Je pensais être différent d'Harry. Mais il fuit ses problèmes autant que je fuis les miens.

Le lit émet un grincement atroce lorsque je me relève. Mon regard se dirige directement vers Zayn avant que je ne me souvienne que même une fête au beau milieu de sa chambre ne pourrait pas le réveiller. J'enfile un pull gris, mes Vans légèrement déchirées et enfonce mon bonnet sur ma tête pour cacher un minimum mes cheveux ébouriffés. Écouteurs dans les oreilles, je quitte la maison de Zayn sans faire de bruit et m'engouffre dans la pénombre de la nuit.