Cal

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Non décidément ces sucreries françaises ne lui donnaient pas envie malgré leur douce odeur de menthe. Il  désirait plutôt de quelque chose de sec mais gouteux à la fois. Une noisette. Voilà il tuerait pour manger des noisettes qu'il aurait cueilli lui même dans une forêt avec un fond sonore à base de gazouillis d'oiseaux et bruissements de feuilles. Ces fruits d'automne étaient quelques choses dont il raffolait et sa consommation pourrait aisément être comparé à ''l'addiction'' de Jiji aux pastille Vichy.
Malheureusement, être à Fort Meade était aussi frustrant que privatif. D'autant plus que Cal ne savait même pas si il serait libre après ce conflit basé sur des menaces atomiques. Qu'est ce qui lui garantissait la reconnaissance américaine ?
Découragé, il poussa un soupir avant de demander à la blonde trentenaire quelque chose qu'il estimait être d'une importance capitale pour ses éventuelles sorties à venir :

- Tu sais... Baltimore dont tu m'as déjà parlé. Il y a des noisetiers dedans ?

Depuis combien de temps n'avait-il pas vu d'arbre ? De fleurs ? De brin d'herbe ? Son arrivée dans cette forteresse moderne marquait la dernière fois où il avait vu un brin de nature et un animal libre. Car oui, Sam avait déjà essayé d'emmener Aïden au zoo mais ceci avait finalement relevé de la torture pour le jeune homme de voir ces animaux si malheureux dans la grisaille de la ville et pire encore, enfermés. Il n'était pas question de réitérer l'expérience ni pour Sam ni pour Cal. Le docteur avait du calmer le plus jeune qui s'était mis en tête de délivrer les lions ''afin que les morveux autour se fassent croquer pour comprendre la douleur des animaux''. Typique, venant d'Aïden malheureusement.
En plus le médium commençait déjà à s'agacer souvent contre Sam qui le maternait énormément et qui malgré les coups gueule de Cal, continuait encore. Il ne savait pas ce qui l'énervait le plus : qu'il le prenait parfois pour un enfant de dix ans ou bien que, ponctuellement, il appréciait ces intentions dignes d'être prodiguées à un môme. Et bien que cela lui écorche le cerveau de le penser, ce n'était pas le seul point commun qu'il avait avec Jiji.

- Je peux bien t'en payer plusieurs même... Vu l'argent qu'ils me donnent chaque mois pour me féliciter d'être un bon chien-chien qui reste à la niche et que je peux même pas utiliser qui plus est. Au moins je peux prétendre sans me tromper que bientôt je serai riche à ne rien payer, déclara-il d'un air maussade.

La musique lui convenait, il n'était pas difficile et râlait surtout pour emmerder son monde, c'était un des autres points communs négatifs qu'il partageait avec la jeune femme. Mais tout de même un peu plus fut fut que les secrétaires peroxydées trois étages plus bas, Cal n'émit aucun commentaire désobligeant juste pour faire chier sur ce que crachait le transistor. Il avait l'occasion de parler avec Jiji et éventuellement elle referait une de ces ''maladresses'' qui l'instruirait sur le monde extérieur. Aïden n'osait pas dire à Judith qu'il avait compris son stratagème de peur qu'elle arrête de lui apporter ce qu'il n'arrivait pas à se procurer autrement. Il supposait en être touché mais surtout reconnaissant envers la jeune femme qui était bien plus que les airs de névrosée finie qu'elle se donnait tout le temps.

Le jeune homme n'eut pas à attendre longtemps pour être satisfait, Judith changea ''machinalement'' de station de radio, faisant place aux voix des animateurs.
Brusquement très calme, il se tenait en tailleur par terre, les yeux dans le vague mais absolument toute ouïe pour les précieuses informations qui flottaient dans la pièces. Durant ces quarante minutes qui suffirent à annoncer les nouvelles mondiales, il ne prononça pas un mot mais fut tantôt très ému, tantôt intéressé,... Ce fut tout de même les yeux brillants qu'il se redressa quand le jingle de la station retenti dans la pièce.

- La race humaine est vraiment la pire, murmura-t-il sans pour autant être mécontent d'être informé désormais.

Quand un haut placé impatient et aussi malpoli que lui entra dans la pièce, il ne pu s'empêcher de frémir. Néanmoins il resta muet pour ne pas compromettre sa précieuse informatrice mais ne s'empêcha pas de faire un signe de main à l'agent de la CIA une fois qu'il eut le dos tourné.

 Néanmoins il resta muet pour ne pas compromettre sa précieuse informatrice mais ne s'empêcha pas de faire un signe de main à l'agent de la CIA une fois qu'il eut le dos tourné

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Assuré que l'agent était loin et pour calmer Jiji, il répéta ce que ses voix venaient de lui souffler :

- Dommage, la secrétaire du dessous aurait pu le faire ce travail si elle n'avait pas les mains occupées par ta bite, agent Carter.

Résolument vulgaire et agacé, Aïden accompagna sa petite déclaration d'un ''Jiji, je t'ai déjà dis combien je hais le genre humain ?" totalement exaspéré.

Projet Stargate - Fort MeadeWhere stories live. Discover now