Chapitre 31

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Chapitre 31.

Il y eut un long silence dans l'appareil, puis un soupir à l'autre bout du fil.

-Dylan, prononça la voix de mon père.

Je ne reconnaissais même plus sa voix, en réalité. Les souvenirs que j'avais de mon père étaient joyeux. Il était un homme souriant qui trouvait à plaisanter de tout et n'importe quoi. Là, sa voix avait perdue de son éclat, on aurait dit que la vie avait fini par réussir à l'user...

-Ça fait longtemps..., dis-je.

Je n'avais plus reparlé à papa et maman depuis... un long moment. Mes problèmes d'argent m'avaient poussé à leur emprunter une somme importante, une somme que je n'avais jamais pu rembourser... Je n'avais jamais eu le courage de me présenter chez-eux sans avoir l'argent, j'avais coupé les ponts. Mes dettes nous avaient éloignés et avait brisé notre famille.

-Dylan, répéta-t-il, ta mère est malade.

Mes mains se mirent à trembler.

-Quoi? Demandai-je faiblement.

-Elle a le cancer.

Oh, mon Dieu!

-Je... Elle a commencé la chimio?

-Les traitements coûtent chers, Dylan...

-Elle ne se fait même pas soigner?! M'indignai-je.

-Même en vendant la maison, nous ne pouvons pas nous le permettre...

J'appuyai ma tête contre le mur.

-Combien coûte les traitements?

-Quoi?

-Combien coûte les traitements? Articulai-je une seconde fois.

Mon père me donna le chiffre. Une chiffre impressionnant. Je fis rapidement le calcul dans ma tête.

-J'ai l'argent, je vais payer, dis-je.

Mes nombreux contrats avec Elijah m'avait rapporté pas mal.

-Qu'est-ce que tu raconte, Dylan? Tu...

-Non, j'ai l'argent, le coupai-je, je me suis marié, papa, j'ai de l'argent.

-Tu t'es marié?

Je baissai la tête.

-Oui..., soufflai-je. Il est... je suppose qu'il est le bon.

-Il?

J'écarquillai les yeux en me rendant compte de la gaffe que je venais de faire. Oh, merde!

-Écoute, papa, je dois te laisser. Je vais rappeler plus tard, je suis en pleine réunion.

Et en beau salaud, je raccrochai d'un seul coup sans lui laisser le temps de rajouter un mot de plus. Le bras le long du corps, je sentis mes yeux piquer. Ma mère était malade, elle risquait de mourir et je n'avais même pas été foutu de lui rembourser l'argent que je lui devais avant ça! Avec l'argent que je devais lui rembourser, elle aurait sûrement pu payer ses traitements!

-Hey, m'appela une voix douce, ça va?

Je relevai mes yeux embrouiller de larmes vers Elijah qui se tenait debout près de moi.

-Tu étais long, alors je voulais savoir si ça allait, et c'est assez tendu là-dedans, expliqua-t-il en pointant la porte, ça m'a donné une bonne raison de sortir. Qui c'était au téléphone? Tu...–

Il se stoppa net en voyant des larmes couler sur mes joues.

-Oh, Dylan! Qu'est-ce qu'il y a, que ce passe-t-il?

Je ne m'en étais pas rendu compte, mais mes membres tremblaient.

-C'est ma mère, murmurai-je.

J'étais à bout de force. Elijah m'ouvrit les bras et je m'y ruai sans même réfléchir. Je mouillai son cou en me blottissant contre lui.

-Elle est malade..., rajoutai-je. S'il te plaît, Elijah, fais quelque chose, sauve-la! Je ne te demanderai plus rien après ça. Tu en as les moyens, je ne sais pas si mon argent sera suffisant pour la soigner... Je t'en supplie...

Je sentis sa main frotter mon dos, rassurante.

-Je ferai ce que je peux, promit-il. C'était ton père au téléphone?

Je hochai la tête, désespéré.

-Tu lui as demandé à quel hôpital était ta mère? Nous pourrions aller la voir.

Je secouai la tête, cette fois.

-Non! Tu ne comprends pas... ma mère me déteste sûrement, je... –

-Tu es son fils, me coupa Elijah. Ne refuse pas ce droit à ta mère, si ce devait être la dernière fois, laisse-la voir ce que tu es devenu. Tu es un homme bien, Dylan.

Il y avait tant de gentillesse et d'adoration dans sa voix que je le crus. Je crus quelqu'un qui me disait que je n'étais pas un minable pour la première fois.

Les hommes des entreprises Cromwell revinrent au même moment et nous rentrâmes avant eux dans le local pour reprendre nos places. J'essuyai mes yeux en espérant que personne ne verrait que j'avais pleuré.

-Après délibérations, commença le monsieur rondelet, nous sommes arrivé à une conclusion. Vos deux présentations étaient incroyables et nous avons été incapable de trancher entre vous. Nous avons donc une proposition à vous faire. Nous aimerions que vos deux compagnies s'associent afin d'effectuer le rachat, nous croyons que vos forces et vos faiblesses s'équilibreraient et que ce serait le mieux pour nos employés. Souhaitez-vous qu'on vous laisse en discuter un moment?

Un silence de mort plana dans la salle. 

Love affairWhere stories live. Discover now