Chapitre 3: Les Hommes

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J'avais appris la langue commune et la langue léthar. Mais je m'étais trop attardé ici. Mon ancien pays je dois oublier et sur le présent il faut se concentrer. 
Tiens donc, mes pensées sont chantantes.... J'ai remarqué ma tendance à penser en rimes de temps à autres depuis mon arrivée dans ce monde, car il semblerait bien que j'ai quitté l'ancien. C'est donc non sans regrets que je quitte cette ville dans la montagne. Je n'avais pas vraiment d'amis parmi eux, mais ils ont été accueillants et bienveillants avec moi. Je les remercie encore pour leur hospitalité puis je quitte ce lieu. J'y reviendrais sans doute un jour mais pour l'instant mes pas me guident vers mes confrères humains. Peut-être en sauront-ils plus, même si je m'accroche à cet espoir sans y croire moi même. J'ai dix jours de provisions dans mon sac et ils m'ont indiqué que je trouverai un fleuve sur la route pour me ravitailler. Ils m'ont aussi conseillés de rester prudent, tous les autres habitants ne seront pas aussi sympathiques. Cela m'a rassuré quand à leur équilibre mental et psychologie. Bien qu'ils vivent en autarcie sans manquer de rien, ils restent rationnels vis à vis des dangers qu'abrite le monde. C'est sur ces réflexions que je quitte le désert pour les vertes plaines de l'Est. Je dois me rendre dans la cité cratère et j'ai une longue marche qui m'attend. 


Il quitta donc les léthars, laissant derrière lui cette communauté inchangée, comme si son passage n'avait eu aucun impact. Comme si il n'était jamais passé dans cette ville. 
Il marcha longtemps, gérant sa nourriture efficacement. Cependant, alors qu'il entamait le dernier jour de sa marche vers la cité, il fut pris de vertiges et de maux de ventres. Il fit une halte pensant calmer le mal mais rien n'y fit. Cette douleur grandissait et il n'y pouvait rien. Il pensa qu'elle était due à sa nourriture, qu'il n'y était pas encore habitué. 

Bon. Il fallait bien que ça arrive à un moment. Leur nourriture étant différente de celle que je mange en temps normal, je ne pouvait échapper à l'intoxication. Ce qui m'intrigue c'est le fait qu'elle se manifeste si tard et en plus après mon séjour chez eux. Peut-être que leur nourriture à emporter n'était pas fraîche...
Mais à cet instant, je vois le ciel s'illuminer devant moi. Il est presque midi et pourtant je vois des traînées bleutées se matérialiser dans le ciel et descendre vers la terre. Un phénomène naturelle sans doute et j'en détourne les yeux. Quel erreur me crie mon instinct car je ressens alors une très violente douleur tandis que ces traînées me traversent de part en part comme si j'étais un animal qu'on chasse à la lance. Elle passe et repasse dans mon corps sans me blesser même si j'en ressens la douleur. Une de ces choses me frappe de plein fouet et je me retrouve allongé au sol tandis que le phénomène se poursuit. Je ne suis qu'une poupée de chiffon que ces choses malmène sans réussir à me déchirer. Je n'ai pas les idées claires, mes yeux sont voilés. J'ai l'impression que cela dure depuis des heures quand je suis finalement délaissé. Je me sens vidé mais animé d'une nouvelle vigueur. Je reste allongé un long moment avant de m'endormir.

Il avait survécu. Il dormait profondément, tourmenté par ce qui s'était passé. Il ne se doutait pas des réelles conséquences de l'événement qui ne s'était pas produit depuis fort longtemps. Cent ans pour être exact. Son sommeil ne fut pas troublé, les créatures habitant les plaines ne semblaient pas voir cet homme qui était une proie des plus faciles. Ce furent les hommes qui le découvrirent. Ils crurent à un voyageur qui s'était assoupi mais lorsqu'ils tentèrent de le réveiller, Le Voyageur n'eut aucune réaction. Ces chasseurs craignant pour la vie du "demeuré" l'emmenèrent dans leur charrette jusqu'à la cité.

Confortable ce matelas, je suis encore tombé sur des âmes charitables.
"Bonjour"dis-je en en voyant personne.
Aucune réponse. Je regarde par la fenêtre. Ils doivent travailler ou être ailleurs, il est tôt . Mais je ne vais pas rester allongé en attendant. Je décide donc d'explorer la maison. C'est une maison en pierres basique contenant les pièces basiques: chambres, cuisine, salle à manger, cave. Et une chose assez étonnante, une salle pour le bain. Ces gens semblent civilisés et même en bonne situation. Je connais peu de personnes, en dehors des nobles, qui peuvent se permettre d'avoir ce type de pièce, en plus de l'argent pour accéder à l'eau nécessaire et la chauffer. Je suis admiratif, je n'aurais pas pu mieux tomber. Malgré un mobilier sobre, la maison reste confortable, bien orientée et aérée. Ils sont assez aisés pour vivre dans ce confort sans être dans le besoin. Je continue de visiter la bâtisse cherchant dans les moindres recoins. J'en fais bien vite le tour et je décide de retourner dans la chambre que mes hôtes semblent m'avoir allouée. Je me suis donc recouché et attendu jusqu'au soir. 

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